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La population de sangliers

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 144 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 10/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le chef du Département de la Nature et des Forêts (DNF) indique à un journaliste de L’Avenir qu’il y a beaucoup de sangliers en Wallonie. Il y en a trop en certains endroits et il faut déterminer ces endroits. Il va jusqu’à proposer d’imposer un plan de tir à ces chasses, car, d’eux-mêmes, les chasseurs ne le feront pas. Ce sont des propos plus que clairs.
    Monsieur le Ministre va-t-il suivre les propos des agents du DNF ?

    Il dit clairement que par rapport aux endroits où la question se pose de façon plus aiguë, c’est le croissant qui part de Momignies, qui remonte vers Philippeville, Rochefort, Marche et qui descend vers Bièvre, Beauraing et Libin. C’est une zone où le sanglier se plaît bien et où les chasseurs gèrent la population pour qu’elle ne diminue pas. Si les chasseurs gèrent la population pour qu’elle ne diminue pas, que va mettre en œuvre Monsieur le Ministre pour faire respecter les dispositifs de la Région wallonne en la matière ?

    Le chasseur ne cherche pas l’équilibre entre le sanglier et son milieu, mais il veut satisfaire les gens qui sont avec lui le jour de la chasse. Le chasseur va donc donner des consignes de tir comme la protection des laies. En outre, des informations me reviennent selon lesquelles des animaux seraient remis dans la nature pour notamment garantir aux invités de retourner avec un trophée de chasse.
    Monsieur le Ministre confirme-t-il ces informations ?

    Quel peut être le rôle de ceci par rapport à l’apparition de la peste porcine ?
  • Réponse du 31/01/2019
    • de COLLIN René
    Il est particulièrement difficile d’estimer le niveau des populations de sangliers. C’est pourquoi le nombre d’animaux tirés peut être considéré comme un bon indicateur des niveaux de population, pour une région donnée.
    On observe ainsi que, lors des dernières saisons cynégétiques, on tire quatre fois plus de sangliers dans les régions de Couvin, Chimay ou Rochefort que dans les régions d’Eupen, Houffalize ou Walcourt.

    Il faut en effet considérer qu’il y a excès, si un ou plusieurs des intervenants subissent un dommage déraisonnable : dégâts à l’agriculture, dégâts aux plantations forestières, dégâts à la faune et à la flore sauvages, trop forte fréquence des accidents routiers… ce n’est sans doute pas le cas partout en Wallonie.

    Par ailleurs, en l'absence de prédateurs naturels, c'est au chasseur qu'a été confiée la charge de la régulation des grands ongulés, qualifiés ainsi de « grand gibier ».
    L'objectif sociétal qui est de maintenir un équilibre faune/flore satisfaisant, pour tous les usagers du patrimoine naturel, sans oublier le gibier lui-même, est parfois oublié par le chasseur.

    C’est dans ce contexte que j’ai, lors des deux dernières saisons cynégétiques dont celle en cours, prolongé la période de chasse en battue du sanglier, pour l’étendre aux mois de janvier et février. J’ai par ailleurs, pour l’année cynégétique qui se termine au 30 juin 2019, fait modifier les textes de telle façon à interdire toute forme d’imposition ou de restriction de prélèvement sur l’espèce sanglier lors de l’exercice de la chasse, quelles que soient les catégories d’âge et de sexe, et ce, tout particulièrement vis-à-vis des femelles reproductrices.
    Enfin, pour l’ensemble de la Région wallonne, j’ai imposé à tous les titulaires de territoires renfermant des sangliers d’organiser, au cours des mois de janvier et février 2019, au minimum trois journées de chasse collective.

    Ces mesures devraient permettre de diminuer les populations de sangliers, sans doute en deux ou trois ans, d’environ 50 %, de manière globale pour la Wallonie.

    J’ai demandé à mon administration d’assurer un monitoring suffisamment précis de ces opérations, afin qu’à l’issue du premier trimestre 2019, nous puissions évaluer la situation et examiner les mesures complémentaires éventuelles à prendre.

    Toute importation de sangliers est interdite par la législation wallonne. J’invite tout témoin de faits suspects à prévenir immédiatement les autorités judiciaires.

    Enfin, au niveau de l’apparition de la peste porcine, un juge d’instruction a été désigné pour tenter de faire toute la clarté sur les circonstances de la déclaration de cette épidémie. Je ne peux donc, séparation des pouvoirs oblige, interférer avec la procédure judiciaire en cours.