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Les connaissances scientifiques des Wallons

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 84 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 10/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Après Pisa 2015, l’ULiège vient de publier une recherche approfondie sur les performances des francophones dans le domaine des sciences…seule la moitié maîtrise les connaissances de base.

    On constate que les performances sont largement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE en sciences, dans la moyenne pour les mathématiques et dans le bas du tableau en ce qui concerne la lecture.

    C’est lorsque des savoirs scientifiques proprement dits doivent être mobilisés que les lacunes sont les plus frappantes.

    N’est-ce pas une tendance dangereuse concernant l’évolution et la qualification des ressources humaines dont l’économie wallonne a besoin ?

    Quels sont, selon Monsieur le Ministre, les moyens pour y remédier, si pas dans le court terme, alors dans le moyen terme ?

    C’est une question qui se pose, tant en termes d’évolution de l’économie wallonne qu’en termes de sa capacité d’innovation et de sa compétitivité sur le plan international.
  • Réponse du 06/02/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Je partage l’inquiétude de l’honorable membre quant à l’impact que peuvent avoir les lacunes dans le domaine des sciences sur l’économie wallonne.

    Dans une économie telle que la nôtre, les compétences et la capacité d’innover sont cruciales. L’ensemble du processus d’innovation et de création de valeur ajoutée nécessite des profils techniques et scientifiques. Les qualifications scientifiques sont donc indispensables et cela passe notamment par le développement du goût des sciences.

    Une solution au problème qu’il relève pourrait être de changer la façon dont les sciences sont enseignées dès le plus jeune âge. La pratique et l’expérimentation sont à favoriser par rapport à un apprentissage théorique. À mon sens, l’expérimentation est trop rare dans les établissements scolaires. Il s’agit néanmoins d’une compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Face à ce constat, la Région a mis en place différents projets qui essaient de pallier à ce manque de pratique et d’expérimentation.

    Tout d’abord, elle finance dans le cadre de politiques croisées du matériel dans des écoles techniques. L’honorable membre connaît le programme « École Numérique », dont l’édition 2019 a été lancée récemment.

    La Région soutient également un certain nombre d’actions de sensibilisation aux sciences, aux technologies et aux mathématiques pour les jeunes.

    Dans le cadre de sa politique d’orientation professionnelle, le Centre de Compétence Technifutur organise les journées TechniKid’s destinées aux élèves de 5e et 6e primaire des écoles francophones et germanophones. Cela fait également partie des missions des Cités des Métiers. À titre d’exemples, les Cités des Métiers de Namur et de Charleroi organisent des séances d’information, des visites de chantiers, des visites d’entreprises technologiques et des ateliers de sensibilisation avec des élèves de l’enseignement secondaire et de l’enseignement du supérieur. Tous les métiers techniques, technologiques et scientifiques, tous les métiers en pénurie de qualifications sont visés. Les actions sont menées en partenariat avec les entreprises et les secteurs professionnels. La Cité des Métiers de Charleroi a créé l’application Vidéobox qui présente plus de 800 vidéos-métiers. Lorsque le projet immobilier sera finalisé, le Centre de Culture Scientifique de l'ULB y sera installé et se transformera en « Centre de découverte des sciences » dans le but de susciter des vocations scientifiques et techno-scientifiques.

    La Région soutient financièrement la Maison des Maths et du Numérique ou encore les CoderDojo.

    À côté du Parc d’Aventures Scientifiques ou de l’Euro Space Center, des outils au potentiel important pour la sensibilisation des jeunes, on retrouve des actions menées par le SPW (évènement thématique biannuel sur les métiers d’un domaine donné et concours « Odyssée de l’Objet »), et le soutien d’ASBL actives dans la vulgarisation scientifique qui se rendent dans les écoles, organisent des expositions ou des stages durant les vacances scolaires.

    En conclusion, je voudrais à nouveau attirer l’attention sur l’importance d’établir, dès le plus jeune âge, des connexions avec les métiers professionnels, techniques et scientifiques afin de permettre aux jeunes de se rendre compte de l’utilité de leur apprentissage.