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La création des mobipôles et le rôle des communes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 376 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 10/01/2019
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    À la fin de l'année dernière, Monsieur le Ministre a présenté ses objectifs en matière de création des mobipôles. L'idée d'avoir des pôles communaux de mobilité dans lesquels les citoyens peuvent avoir accès à différents modes de transports et services semble être intéressante.

    Comment les communes vont-elles être consultées pour la définition de ces mobipôles ?

    Quelle enveloppe budgétaire sera-t-elle mise à disposition des communes pour les mettre en oeuvre et les faire vivre ?

    Peut-il nous indiquer quels sont les cinq premiers mobipôles choisis par la SOFICO ?
    Sur base de quelle procédure ont-ils été définis ?

    Parmi les idées qu’il a mises en avant dans sa communication, on retrouve le prêt, par les communes, de véhicules à des citoyens.
    Quelles sont les données chiffrées qui lui permettent de dire que les communes n'utilisent pas les véhicules de leur parc automobile ?

    A-t-il une idée précise du parc automobile communal wallon ?

    Qu'en est-il des assurances de ces véhicules ?

    Enfin, si cette idée se concrétise, comment entend-il inciter, financièrement, les communes à y participer ?
  • Réponse du 30/01/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Pour rappel, les mobipôles sont des lieux physiques où convergent différentes offres et infrastructures de mobilité et où les usagers devront se rendre pour accéder à une offre qualitative et performante.
    Comme le prévoit la Stratégie Régionale de Mobilité (SRM) approuvée par le Gouvernement le 13 décembre dernier, le pilotage du déploiement sera assuré par la Région et les emplacements précis seront identifiés en concertation avec les parties prenantes (pouvoirs locaux, gestionnaires de voiries, opérateurs de mobilité).

    Le budget total prévu pour le développement des mobipôles s’élève à 450 millions d’euros pour la totalité de la durée du Plan wallon d’investissement (2019 à 2024).
    Ce budget doit couvrir le développement d’une centaine de mobipôles. Il comprend les infrastructures (zones de stationnement et bâtiment), l’achat de véhicules (bus hybrides, voitures et vélos partagés) y compris les équipements connexes, le déploiement du volet énergétique et numérique et l’aménagement d’infrastructures de et vers les plateformes (bandes bus, pistes cyclables, et cetera).

    Un budget de 7,5 millions d’euros a été engagé par le budget régional pour la réalisation de deux études et l’implémentation des premiers mobipôles pilotes.
    Une première pour préciser les lieux des premiers mobipôles pilotes et les mettre en œuvre. Le cahier des charges de cette première étude est en cours d’élaboration.
    La seconde étude pour la détermination des 95 autres lieux sera menée après obtention des résultats de la première étude.
    Tant les communes que les opérateurs seront informés de ces résultats et consultés par rapport à leur intérêt pour développer le contexte sur leur territoire. Cette consultation s’effectuera dans le cadre de la concertation au sein des organes de consultation par bassin de mobilité dont la mise en œuvre est prévue en 2019 en conformité avec le décret du 29 mars 2018 réformant la gouvernance au sein de la Société régionale wallonne du transport.

    Le partage des voitures constitue une étape cruciale vers l’adoption d’un nouveau modèle de mobilité. Cependant, les voitures partagées ne sont actuellement disponibles que dans les plus grandes villes wallonnes. La croissance est nettement plus lente qu’en Flandre ou à Bruxelles. L’une des raisons est la disponibilité de l’offre, elle-même liée à la rentabilité du système. Ainsi, dans les régions peu denses où l’habitude n’est pas encore prise, l’installation de stations est risquée pour un acteur privé alors que le potentiel est pourtant parfois présent.

    Les pouvoirs publics ont dès lors un rôle à jouer pour accélérer les habitudes de partage. Deux pistes seront étudiées pour cela : d’une part la mutualisation de flottes publiques (par exemple appartenant à des administrations communales ou d’autres organismes publics) et d’autre part, la garantie d’un revenu minimal pour l’opérateur par les pouvoirs publics (Intervention publique dans le déficit des opérateurs pour accélérer le déploiement de cette offre).

    Les flottes publiques sont majoritairement utilisées en journée, alors qu’une part des besoins a lieu le soir, après journée. Il y a donc là un potentiel de voitures non utilisées qui pourrait en toute logique être mis à disposition du public. Il est trop tôt pour donner des chiffres. Le plan d’action découlant de la vision FAST 2030 et de la Stratégie Régionale de mobilité (SRM) incluront les analyses nécessaires pour répondre à ces questions.