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L’influence du dispositif Impulseo sur la problématique de pénurie de médecins généralistes en zone rurale

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 108 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 16/01/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Selon l’Agence pour une vie de qualité (AViQ), 144 communes font aujourd’hui face à une pénurie de médecins généralistes, contre 119 en 2016. En effet, nombre de praticiens en fin de carrière ne trouvent pas de remplaçant.

    L’âge moyen de nos médecins généralistes est de plus en plus élevé et il devient de plus en plus difficile pour ces derniers de trouver de jeunes remplaçants. La problématique n’est certes pas nouvelle, mais elle risque de s’accentuer, plus encore en milieu rural, où les poches de pénurie sont plus importantes et où les patients sont amenés à devoir parcourir toujours plus de kilomètres pour trouver un médecin.

    Pourtant, pour attirer les jeunes praticiens en zone de pénurie, il existe différents incitants financiers tels que des primes à l’installation via le système Impulseo en Région wallonne. Les jeunes médecins peuvent ainsi bénéficier de 20 000 à 25 000 euros de primes selon certaines conditions, dont l’une d’elles est une première installation en zone de pénurie dans les cinq ans après la reconnaissance comme généraliste.

    Cependant, force est de constater que les aides du dispositif Impulseo semblent insuffisantes pour combler le problème de pénurie de médecins en zone rurale.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de l’efficacité du dispositif sur cette problématique ?

    Existe-t-il des chiffres précis ?

    Quelles solutions peuvent être envisagées ?
  • Réponse du 24/01/2019
    • de GREOLI Alda
    Le cadastre, réalisé par l’AViQ, confirme en effet que le problème de pénurie de médecins généralistes est important en Wallonie. Cette pénurie touche toutes les Provinces. À ce constat, il faut ajouter l’aggravation du phénomène, en Wallonie, due au vieillissement de la population des médecins. En 2016, 13 % des médecins actifs en Wallonie avaient plus de 65 ans.

    Au niveau des compétences wallonnes, l’honorable membre le sait, un ensemble de mesures a déjà été pris pour inciter de nouveaux médecins à venir s’installer dans les communes en pénurie :
    - le maintien des primes à l’installation dans les zones en pénurie et l’augmentation de la prime dans les zones en pénurie grave ;
    - le soutien dans les charges salariales de l’employé administratif du médecin et dans les frais de télé secrétariat, c’est-à-dire les Impulseo II ou III ;
    - la recherche de solution pour soutenir la collaboration entre médecins et infirmiers généralistes, la recherche Coming ;
    - le soutien pour la pratique de groupes multidisciplinaires en maison médicale.

    Les primes Impulseo rencontrent un certain succès. En 2017, 62 primes Impulseo ont été accordées à de jeunes médecins généralistes. Pour 2019, le budget a donc été augmenté afin de renforcer la mesure.

    Malgré ces mesures, force est de constater que la pénurie de médecins généralistes est toujours une réalité en Région wallonne. C’est bien l’Autorité fédérale qui définit le quota de médecins et d’accès à la profession. Je défends toujours la même position, qu’il s’agisse du Fédéral ou du régional, à savoir celle de dépasser les conflits communautaires dans l’intérêt des patients et de la qualité de nos soins de santé, et de travailler avec les acteurs de terrain pour concrétiser des solutions. J’ai interpellé le Fédéral sur sa volonté de contingenter les numéros INAMI. Ce contingentement ne tient pas compte des besoins de terrain, mais est uniquement évalué sur base théorique. C’est pour cette raison que j’ai envoyé un courrier au Premier Ministre Charles Michel afin d’attirer son attention sur les conséquences d’un nouveau contingentement des médecins et sur la pénurie médicale (essentiellement des médecins généralistes) en Wallonie. Nous avons par ailleurs également interpellé le comité de concertation conformément à ce qui était prévu. Celui-ci a pris acte de notre demande.

    Nous collaborons également avec la Fédération Wallonie-Bruxelles sur ce dossier. C’est elle qui est effectivement responsable des sous-quotas. Mes collaborateurs suivent également de très près les travaux de la Commission de planification du SPF Santé publique. Les négociations se poursuivent donc avec le Fédéral et les entités fédérées avec l’objectif de trouver une solution constructive pour la Wallonie.