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La filière bois

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 155 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 16/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Grâce au secteur de la construction, la filière bois se porte assez bien. Le consommateur développe une conscience environnementale qui l’amène à se tourner de plus en plus vers le bois.

    En Wallonie, la filière bois représente tout de même, 8 000 entreprises, plus de 18 000 emplois directs et un chiffre d’affaires annuel de ± 5 milliards d’euros.

    Malheureusement, en 2018, il y a eu l’irruption de la peste porcine qui a eu pour conséquence la création d’une zone de quarantaine, la sécheresse, des chaleurs extrêmes…

    Quel avenir pour la filière bois ?

    Nous importons massivement du bois de sciage scandinave, l’industrie papetière n’utilise qu’une dizaine de pour cent de bois wallon. Les coûts de production sont gigantesques et l’approvisionnement reste difficile.

    Les forêts wallonnes seraient-elles capables de fournir de la matière première à toutes les filières qui ont besoin de bois : construction, ameublement, emballage, papier, bois-énergie, et cetera ?

    En d’autres termes, le nombre de m3 de bois produit annuellement par les forêts wallonnes est-il inférieur ou supérieur au bois consommé en Wallonie ?

    Dans le cas où cela serait inférieur, pourrait-on augmenter la production forestière par une pratique adaptée de la gestion des plans de secteur ?
  • Réponse du 31/01/2019
    • de COLLIN René
    Le marché du bois est un marché mondialisé. La circulation de la marchandise est libre et fluctue en fonction des conditions du moment. Il y a également lieu de distinguer cette problématique en fonction des essences et des industries concernées.

    Ainsi, pour le résineux, le volume transformé en Wallonie s’élève à environ 2 700 000 m³/an. Si on compare ce volume à la récolte annuelle, de 3 137 000 m³, la Wallonie produit largement de quoi couvrir ses besoins dans ce domaine. Mais, bien entendu, les Wallons ne sont pas les seuls sur le marché wallon, comme ils vont eux-mêmes s’approvisionner à l’étranger.

    Dans le domaine du feuillu, et si on s’en tient aux quantités brutes, la production wallonne est largement déficitaire par rapport à sa consommation. Nous récoltons 870 000 m³/an alors que la consommation est de 2 130 000 m³/an. Il faut néanmoins relativiser ce constat puisque Burgo Ardenne, fabricant de pâte à papier, consomme à elle seule 1 450 000 m³/an. Par définition, ce type de méga-industrie s’approvisionne dans un rayon qui dépasse largement l’échelle de la Wallonie. Par ailleurs, il s’agit essentiellement de bois dit « de trituration », c’est-à-dire impropre au sciage.

    Si on se focalise sur le bois feuillu sciable, la production wallonne est largement suffisante pour couvrir nos besoins. Malheureusement, nous avons beaucoup de difficultés à garder cette ressource chez nous. Les prix offerts à l’exportation sont souvent supérieurs à ceux de nos quelques scieurs locaux. Ils éprouvent donc des difficultés à s’approvisionner, non pas pour des questions de disponibilité, mais bien de concurrence sur les prix.

    Un choix d’essences plus productives combiné à une sylviculture dynamique pourrait accroître la productivité wallonne, mais la productivité est déjà très bonne et il ne faut pas prendre le risque de déstabiliser tout l’écosystème.

    Pour lutter contre cette problématique, il importe de sensibiliser la population sur la nécessité de préférer les produits en bois local, c’est-à-dire un bois récolté chez nous, mais surtout transformé par des entreprises locales. Il en va de l’intérêt de notre filière bois, mais également de l’avenir de la planète de manière générale. Il est aberrant de consommer des produits quelquefois fabriqués à base de bois local, mais transformés à des milliers de kilomètres de chez nous.

    C’est pour cette raison que l’Office Économique wallon du Bois a lancé son appellation « Bois Local » qui garantit aux consommateurs l’origine et la transformation locales du bois.