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Les populations de sangliers

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 156 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 16/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Il ressort d'un article de La Meuse que « Le sanglier n’est pas dans le collimateur que parce qu’il est vecteur de la peste porcine africaine : dans notre région (Jalhay), sa multiplication fait des ravages dans les prairies, ce qui met hors d’eux bien des éleveurs. L’un d’eux témoigne et réclame une réaction ferme et décidée du ministre et des chasseurs. »

    Selon P. Luxen, administrateur délégué de l’ASBL Fourrages mieux, « En une vingtaine d’années, leur population a été multipliée par quatre. La population peut s’emballer très vite. Une femelle peut avoir trois portées en deux ans et chacune peut aller jusqu’à 10 marcassins. »

    Les concentrations de populations de sangliers sont différentes d’une zone à l’autre.

    Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer où la question se pose avec acuité ?

    Y a-t-il dans ces zones plus de dégâts et plus d’indemnités à verser qu’au sein d’autres zones ?
  • Réponse du 31/01/2019
    • de COLLIN René
    Le sanglier, au vu de son niveau élevé de population, peut causer bien d’autres nuisances que des problèmes sanitaires. Le monde agricole est en effet régulièrement impacté par des dégâts aux cultures et aux prairies. La loi prévoit que les chasseurs sont responsables du dédommagement de ces dégâts.

    Les années à forte fructification forestière, comme c’est le cas actuellement, sont propices à d’importants dégâts aux prairies. Le sanglier cherche en effet à rééquilibrer son régime alimentaire, exclusivement constitué de glands et de faines, par des protéines animales qu’il va chercher dans les prairies.

    En Wallonie, c’est l’ASBL Fourrages Mieux qui est subventionnée pour établir des statistiques annuelles de dégâts à l’agriculture. Ces données sont intéressantes, mais très incomplètes puisqu’elles ne reposent que sur les mesures de dégâts ayant fait l’objet d’une expertise. Une part inconnue, mais sans doute importante, des dégâts sont en effet réglés directement à l’amiable entre le chasseur et le cultivateur.

    Il existe une faible corrélation, à l’échelle des conseils cynégétiques, entre le nombre de sangliers tirés (indicateur de densité) et l’importance des dégâts expertisés. Par exemple, les conseils de l’Hermeton, de Famenne-Condroz, des Lacs et de Flavion-Molignée enregistrent les taux de dégâts expertisés les plus élevés sur la période de 2009 à 2016. Au regard des statistiques de chasse, ces conseils sont en effet bien pourvus en sangliers, en particulier l’Hermeton et Famenne-Condroz, mais d’autres conseils cynégétiques, comme une partie de Saint-Hubert ou de la Haute-Lesse, montrent des densités encore plus élevées.

    La densité n’explique pas à elle seule la quantité de dégâts, le paysage, et en particulier l’importance de la lisière forêt-plaine, intervient également.