/

La précarité des aînés

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 112 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/01/2019
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Le contexte économique et social met une nouvelle fois en exergue la précarité des aînés.

    Dans ce contexte très précis, j’aimerais faire le point avec Madame la Ministre sur cette situation.

    Quelles mesures concrètes entend-elle adopter pour permettre l’accès au plus grand nombre à une vie décente à l’âge de la retraite ?

    Quels sont ses projets pour assurer une fin de vie active aux Wallonnes et Wallons ?

    Quelles mesures entend-elle adopter pour permettre à chacun d’accéder à une fin de vie de qualité ?

    Quelles synergies a-t-elle pu mettre en place avec sa collègue en charge des villes et communes, pour suppléer aux aides sociales publiques ?
  • Réponse du 07/02/2019
    • de GREOLI Alda
    Le Gouvernement a approuvé l’avant-projet de décret relatif à l’assurance autonomie, en deuxième lecture. L’avis du Conseil d’État a été sollicité de telle sorte que tout prochainement, le Parlement de Wallonie sera saisi quant à l’adoption de la base décrétale visant à faire bénéficier tous les Wallons et toutes les Wallonnes de ce système fondé sur un principe assurantiel et basé sur la solidarité entre les Wallons.

    Ses objectifs sont d’accompagner la personne, quel que soit l’âge, dès le niveau le plus bas de la perte d’autonomie, même si celle-ci est momentanée et, d’autre part, de soutenir le secteur de l’aide à domicile par la régulation et le contrôle de la qualité des prestations.

    L’assurance autonomie pourra intervenir dans trois cas de figure : la perte d’autonomie, la prévention de la perte d’autonomie et dans le cadre de situations complexes. Elle est divisée en deux branches. La première repose sur une intervention au domicile par les Services d’aide aux familles et aux aînés agréés par l’AViQ. Elle garantit au Wallon en perte d’autonomie qu’il pourra faire appel aux services de professionnels qualifiés pour l’aider au quotidien, s’il est en ordre de cotisation. La deuxième branche est l’Allocation Forfaitaire Autonomie (AFA) (correspondant à l’APA actuelle), elle est conditionnée par des critères d’âge et de revenus, et permettra de soulager les personnes âgées en perte d’autonomie qui bénéficient de revenus limités, en leur octroyant un montant financier. Celle-ci sera octroyée tant aux personnes résidantes à domicile qu’en institutions (MRPA/MRS, institution pour personnes handicapées). Ces deux branches peuvent être cumulées. Elles créent ensemble un maillage de protection sociale qui s’accentue au fur et à mesure de l’état de dépendance du bénéficiaire.

    En conclusion, avec l’assurance autonomie, le citoyen aura la capacité de financer son accompagnement au domicile ou en maison de repos et d’augmenter sa capacité d’autonomie, tant sur le plan psychique, social ou physique, au travers d’une solidarité nouvelle entre tous les Wallons.

    Nous savons enfin aussi que le bien-être des aînés peut être sensiblement amélioré en garantissant les conditions optimales de leur participation : ancrage local, mobilité, engagement, intégration familiale… Leur participation sociale est donc un facteur de prévention majeur. Il faut encourager et développer le volontariat, favoriser les projets intergénérationnels qui génèrent une meilleure compréhension mutuelle entre les générations ; raison pour laquelle, comme l’honorable membre le sait, mon cabinet soutient la dynamique Wallonie Amies des Aînés (WADA) qui consiste à développer la participation des aînés dans leur commune. Il est en effet essentiel de redonner du pouvoir d’agir à celles et ceux dont les besoins ne sont pas suffisamment écoutés.

    Cette dynamique WADA, actuellement développée en co-coordination par l’UCL et l’AViQ, vise notamment à intégrer les besoins spécifiques des aînés dans l’ensemble des politiques publiques de la Ville : aménagement et travaux publics, gestion de l’espace public, sécurité, logement, environnement, soutien à la vie associative et sportive locale, santé et prévention. L’ancrage social prend ici toute son importance. Le projet WADA s’appuie sur les dispositifs locaux existants comme le plan de cohésion sociale, les subsides aux infrastructures, les commissions consultatives communales des aînés et s’inscrit dans le cadre de coopération de la Wallonie avec l’Organisation mondiale de la Santé.

    D’autres mesures ont également été adoptées. J’en citerai quelques-unes à titre exemplatif :

    - En matière d’information et de dépistage chez des personnes âgées de plus de 65 ans vivant à domicile ou en établissement d’accueil et d’hébergement, une série de projets ont porté sur la prévention des chutes :
    * séances d’information sur la prévention des chutes, parfois suivies d’un dépistage et d’un renvoi vers les solutions requises en fonction du risque de chute ;
    * extension par la mise en place d’Ateliers « EquilibreS » ;
    * implantation de formations auprès des aides familiales et des infirmières à domicile, pour intégrer la prévention des chutes dans leur pratique quotidienne ;
    * implication des MG dans le diagnostic des facteurs de risque et dans le dépistage de risque de chute chez leurs patients de plus de 65 ans ;
    * on peut également souligner que le réseau des médecins vigies (soutenu par l’AViQ via le marché public MATRA) a commencé une récolte de données sur les chutes chez les personnes âgées afin de documenter cette problématique ;
    * prévention des chutes en MR et RS par l’adaptation du programme « vivre actif » pour améliorer le bien-être, l’autonomie et le respect des résidents, projet pilote auprès d’établissements, test préalable à un programme pour toute la Wallonie ;
    * mise en place d’un corpus scientifique pour la prévention des chutes en milieu d’hébergement, en l’absence de référentiel sur lequel reposer les bonnes pratiques ;

    - L’Agence Respect Senior assure l’aide et le suivi, en matière de maltraitance subie par nos aînés.

    - Un financement est accordé, chaque année à l’association SENOAH en vue de soutenir les personnes âgées dans leurs choix de vie.

    - La Wallonie s’est engagée, dans le cadre de la Conférence interministérielle de la Santé, à poursuivre les réformes entamées en matière de santé mentale, dans le cadre du troisième volet consacré aux personnes âgées.

    - Le Plan de prévention et de promotion de la santé et le décret qui le fonde, bientôt également soumis à l’approbation du Parlement, constituent un autre moyen de soutenir nos aînés par des mesures adaptées à leur situation.

    - Sans omettre bien entendu la révision du Code wallon en vue d’accroître et d’améliorer l’offre des maisons de repos et maisons de repos et de soins ou encore de donner un fondement décrétal aux plateformes de concertation en soins palliatifs et aux équipes palliatives pluridisciplinaires.

    Il existe donc un faisceau de mesures que ce Gouvernement a adoptées, en vue de favoriser une vie en bonne santé des personnes qui vieillissent, en Wallonie.