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L'impact des inégalités sociales sur l'espérance de vie des Wallons

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 119 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 17/01/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Une équipe de chercheurs de l’UCL s’est récemment penchée sur l’égalité ou l’inégalité des Belges face à la mort. Croisant statistiques démographiques et position sociale, ils mettent ainsi à jour des différences sidérantes entre groupes sociaux, mais également entre régions.

    Cette étude révèle notamment que les inégalités de santé entre favorisés et moins favorisés sont importantes. Entre les premiers et les seconds, l’écart d’espérance de vie à la naissance se monte à 6,6 années chez les femmes et culmine 9,1 années chez les hommes. Ainsi, un homme bénéficiant d’une meilleure situation socio-économique, d’un niveau d’instruction plus élevé et d’un logement qualitatif vit près d’une décennie de plus que ceux qui figurent à l’autre bout de cette échelle sociale tridimensionnelle. Si l'on compare les 5 % de la population la plus défavorisée avec les plus nantis, l’écart est de 13 ans chez les hommes et 10 ans chez les femmes.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette étude ?

    Quelle est la situation au niveau de la Région wallonne ?

    Des mesures de lutte contre ce phénomène sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 08/02/2019
    • de GREOLI Alda
    L’espérance de vie a franchi le cap de 80 ans en Belgique, en Wallonie on y est presque. Selon les derniers chiffres de l’IWEPS, en 2016, l’espérance de vie à la naissance (hommes et femmes) en Wallonie était de 79,6 ans.

    Toutefois, l’allongement de la vie n’est pas proportionnel dans tous les groupes de la société. Les groupes socioéconomiquement les moins favorisés ont une espérance de vie et une espérance de vie en bonne santé plus courte que les groupes favorisés.

    L’étude à laquelle l’honorable membre fait référence permet de mieux comprendre les mécanismes qui engendrent ces écarts d’espérance de vie. Jusqu’à présent, les études en Belgique se focalisaient sur un indicateur isolé pour identifier le niveau de précarité (soit le revenu, soit le niveau d’instruction). Les chercheurs de l’UCL ont, quant à eux, utilisé un indicateur de positionnement social combinant trois critères : le niveau d’étude, la catégorie socioprofessionnelle et les caractéristiques de l’habitation.

    Les chercheurs ont pu mettre en évidence qu’en 10 ans, l’espérance de vie avait augmentée dans tous les groupes sociaux étudiés, mais que l’augmentation était plus forte chez les hommes que chez les femmes, que l’écart d’espérance de vie entre le groupe à positon sociale faible et celui à position sociale élevée avait tendance à se réduire au fil des années, grâce au fait que les profils moyens voient leur espérance de vie augmenter plus rapidement que le groupe supérieur.

    La réduction des inégalités sociales de santé est un des objectifs transversaux du plan de prévention et de promotion de la santé que j’ai proposé en novembre. Les acteurs de ces secteurs devront en tenir compte dans la mise en pratique du plan dans leurs actions au quotidien.

    Les services tels que les plannings, les aides à domicile, les centres de santé mentale ou les CPAS sont des acteurs majeurs dans la réduction des inégalités sociales de santé. Nous cherchons aussi à maintenir ou renforcer la solidarité entre les personnes, c’est utile contre l’isolement et donc pour la santé mentale, la santé sociale et donc la santé tout court.

    Enfin, des ponts doivent être établis entre le secteur de la prévention et de la promotion de la santé de façon à travailler en amont des inégalités sociales de santé, avec les autres départements au sein de notre administration, susceptibles de jouer un rôle dans la lutte contre les inégalités sociales de santé par exemple l’action sociale, le logement, l’aménagent du territoire, la cohésion sociale, et cetera.

    Rappelons aussi toutes les dispositions qui ont été prises afin de sortir les personnes de la rue : Housing first, renforcement des abris de nuit, augmentation des places en maisons d'accueil.