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L'économie circulaire

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 106 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 17/01/2019
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Je connais l'engagement de Monsieur le Ministre pour l’économie circulaire et le recyclage au sein de notre région. Le Conseil parlementaire interrégional (CPI) a voté le 7 décembre 2018 une recommandation au sujet de la transition vers une économie circulaire au sein de la Grande Région.

    La recommandation contient une série de propositions dont quelques-unes me semblent particulièrement intéressantes. S’adressant aux différents partenaires de la Grande Région, dont la Région wallonne, les membres du CPI demandent que les autorités publiques montrent le bon exemple via la mise en place d’un « système de conseil en matière d’économie circulaire pour aider les autorités publiques à utiliser des produits et des services durables et de soutenir ainsi le principe d’exemplarité de l’État » ou « en informant sur les avantages de l’économie circulaire dans les marchés publics ».

    Un autre chapitre de la recommandation est consacré à l’amélioration de la sensibilisation des entreprises et des citoyens. Là il s’agit, entre autres, de « multiplier les appels politiques à l’action et de définir des priorités claires fondées sur des initiatives concrètes » ou de « redoubler d’efforts pour mener des actions ciblées de sensibilisation au niveau des entreprises et des citoyens ».

    Monsieur le Ministre compte-t-il suivre cette recommandation, spécifiquement en ce qui concerne les recommandations que j’ai pu lui citer ?

    Que faut-il pour mettre en œuvre la transition vers une économie circulaire et durable ?

    Quelles priorités a-t-il identifiées ?

    Quelle sera son ambition ?

    Comment va-t-il soutenir et mieux promouvoir l’économie circulaire en Région wallonne ?
  • Réponse du 06/02/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Je partage tout à fait le constat et la nécessité d’un engagement des pouvoirs publics fort en faveur de la circularité. En tant que Ministre de l’Économie, j’ai déjà pu prendre une série de mesures précédemment aux recommandations du Conseil parlementaire interrégional. Je les expose à l’honorable membre ci-dessous tout en précisant que le Ministre de l’Environnement a, lui aussi, pris des mesures dans le cadre de ses compétences.

    La sensibilisation est un préalable à toute chose. Il n’est pas possible de prétendre à une société circulaire si les entreprises et les citoyens n’en saisissent pas le potentiel. Ainsi, deux ASBL sont soutenues afin d’amplifier les connaissances de l’économie circulaire en Wallonie. L’Institut Eco-conseil développe une formation sur la méthodologie déjà bien éprouvée de ses écoconseillers. Elle aura pour but de développer des agents de référence en entreprises sur le thème de la circularité. Ensuite, ImmaTerra, après une phase pilote concluante, se concentre sur l’économie de la fonctionnalité. Il s’agit d’un pilier de la circularité qui se focalise sur l'offre de l'usage d'un bien ou d'un service et non du bien lui-même. Elle se matérialise par la contractualisation d’une performance.

    En parallèle, il me semble essentiel de proposer des solutions à ces entreprises pour développer de nouveaux projets et investir. C’est pourquoi un chèque entreprise en économie circulaire sera lancé au printemps afin de constituer une première amorce pour des entreprises, via un financement d’études économiques ou de recherche pour caractériser de nouveaux produits ou de nouveaux modèles d’affaires. Dans le même temps et en toute complémentarité, la mission déléguée NEXT, logée au sein de la SRIW, a été recentrée dans ses missions afin de donner la priorité à des projets circulaires à visée industrielle et de croissance via l’octroi de financements.

    L’économie circulaire a aussi un fort potentiel d’innovation. Les pôles de compétitivité et les clusters l’ont bien compris. Ceux-ci ont entrepris un travail sur ce thème en vue de travailler, en synergie et de façon complémentaire, sur des projets et des plans d’action.

    Au niveau des priorités, le secteur du plastique retient à ce stade particulièrement mon attention. Bien qu’il ne soit pas le seul secteur digne d’intérêt, cette matière dispose de nombreux avantages : les technologies de recyclage arrivent à maturité, les législations évoluent, nous disposons de gisements importants et nous bénéficions de l’attention du public et des entreprises. C’est pourquoi, en collaboration avec mon collègue Ministre de l’Environnement et dans le cadre du Plan wallon d’investissements, nous travaillons au lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour tout projet industriel dédié à la circularité des plastiques. L’objectif est d’allier le développement d’une filière économique innovante et la préservation de l’environnement.

    Enfin, il est clair que les pouvoirs publics ont un rôle d’exemplarité, notamment via les marchés publics. C’est pourquoi j’ai pris l’initiative de lancer un Green Deal sur les achats circulaires en Wallonie en compagnie de l’ASBL The Shift qui a réalisé ce même projet avec succès en Flandre. L’objectif est d’accélérer la transition vers une économie circulaire par la politique d’achats des entreprises et des pouvoirs publics, de partager les bonnes pratiques et de créer un réseau d’apprentissage en Wallonie. L’UWE et l’UCM ont déjà marqué un intérêt important pour ce projet. Nous continuons à identifier des organismes relais vers les entreprises et les pouvoirs publics.

    En conclusion, un nombre important d’initiatives sont en cours afin de faire de l’économie circulaire un thème transversal du développement économique wallon. Un nombre significatif d’acteurs en a saisi l’intérêt et se mobilise dès aujourd’hui. La sensibilisation et l’aide au développement de projet sont au cœur de mon action pour rendre la Wallonie plus circulaire.