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Les bois scolytés

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 174 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Au vu de l’urgence posée par les bois scolytés, Monsieur le Ministre a donné la possibilité dès à présent et sur autorisation du chef de cantonnement, aux propriétaires privés, publics et aux professionnels de la filière bois, de procéder aux travaux d’inventaire et de marquage des bois scolytés dans les zones noyau et tampon, tout en maintenant la plus grande vigilance sur toutes les mesures visant à éviter la propagation du virus.

    Peut-il nous décrire l’ampleur de la problématique ?

    Cela concernerait combien de stères de bois (forêts privées, publiques régionales et communales) ?

    Quelle en est la perte en termes de pertes de valeur ?

    Un dédommagement est-il prévu, à l’instar d’autres politiques ?
  • Réponse du 15/02/2019
    • de COLLIN René
    En Région wallonne, le volume de bois scolytés, actuellement marqué en forêt publique, est d’environ 170 000 m³. Ce volume évolue de semaine en semaine, non pas que les scolytes fassent encore de nouveaux dégâts – ils hibernent pour le moment – mais parce que l’inspection de tous les peuplements d’épicéas prend du temps. On parle en effet de 20 000 000 m³ d’épicéa sur pied en forêt publique à inspecter.

    Initialement évalué à 400 000 m³, le volume total de bois scolytés en Région wallonne (forêts publiques et forêts privées confondues) a été réévalué à 500 000 m³, soit 1 % du volume total d’épicéa sur pied. En ce qui concerne plus particulièrement les zones noyau et tampon relatives à la Peste porcine africaine (PPA), et considérant que la circulation y était interdite, on ne peut évaluer les dégâts que sur la base d‘une extrapolation. Si on relève 1 % de dégâts sur les pessières à l’échelle de la Wallonie, suite au travail de la Cellule d’Appui à la petite Forêt Privée qui a été mandatée pour évaluer l’ensemble du problème sur le terrain, il apparaît aujourd’hui (l’expertise n’est pas terminée) que les dégâts dus aux scolytes sont plus importants dans la zone concernée par la PPA. Ce volume serait plus proche des 15 %. Les opérations dérogatoires d’inventaire et de marquage de bois scolytés dans ces zones, telles qu’autorisées dès le 15 janvier 2019 par les chefs de cantonnement forestiers concernés, nous permettront d’avoir une approche plus précise.

    En temps normal, le passage d’un épicéa du statut « sain » au statut « scolyté » engendre une perte de valeur d’environ 25 à 50 %. Aujourd’hui, compte tenu de la pullulation qui touche toute l’Europe, cette perte est largement supérieure.

    La perte économique à l’échelle de la Région wallonne s’élève à plusieurs dizaines de millions d’euros. Pour ce qui concerne la zone PPA proprement dite, il y a lieu d’évaluer si les interdictions de circulation ont engendré des dégâts de scolytes supplémentaires. J’ai d’ailleurs déposé ce jeudi 14 février au Gouvernement wallon, une note de principe sur les mesures de soutien à la filière du bois suite aux préjudices subis dans le cadre de la lutte contre la peste porcine africaine chez les sangliers. Outre l’indemnisation des pertes pour les bois coupés, tant feuillus que résineux, qui n’ont pas pu être évacués, j’ai prévu de venir avec un système de soutien pour les exploitants forestiers qui ont acheté du bois scolyté dans la zone et dont le bois aura perdu de la valeur, car il n’aura pu être exploité dans les temps. Un système de soutien sera mis en place également pour les propriétaires de la zone. L’indemnisation portera sur les bois scolytés après le 15 septembre 2018 et qui n’ont pas pu être marqués, exploités et mis en vente.