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La "digibésité"

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 133 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/01/2019
    • de WAHL Jean-Paul
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    L’utilisation des smartphones est monnaie courante pour la plupart des Wallonnes et des Wallons. En Flandre, l’Université de Gand a réalisé un sondage autour de la digitalisation de la population. Une distinction est faite entre le fait d’être dépendant de son smartphone et y être accro.

    En effet, passer du temps sur son téléphone est à distinguer du réflexe pavlovien induit par les notifications qui s’affichent sur l’écran de celui-ci (par exemple, retour constant du regard sur son téléphone pour voir qui a actualisé sa story Instagram, qui a envoyé un message Snapchat…).

    Ce conditionnement peut ainsi mener à une surconsommation des médias numériques ; l’étude parle alors de « digibésité ». Ce phénome de surconsommation ayant ainsi pour effet un plus grand stress mental.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de cette étude ?

    Le Plan promotion et prévention de la santé, dans son volet prévention, inclut-il l’usage des smartphones ?

    Des mesures et actions sont-elles envisagées en la matière ?
  • Réponse du 15/02/2019
    • de GREOLI Alda
    L’étude à laquelle l'honorable membre fait référence est une enquête annuelle réalisée depuis 10 ans en Flandre. Elle vise à rassembler et à partager des données et des informations sur l’utilisation des médias et des TIC en Flandre de manière systématique pour fournir des données fiables sur l’adoption et la diffusion des nouveaux médias et des TIC, ainsi que sur les dernières tendances, habitudes et pratiques, notamment les tendances et pratiques émergentes.

    Le Plan promotion et prévention de la santé est un ensemble de pistes d’actions reliées aux objectifs généraux dont l’axe 2 correspond à la promotion d’une bonne santé mentale et du bien-être global. Bien que les smartphones n’y soient pas spécifiquement inscrits, ils peuvent être envisagés sous l’appellation « conduites addictives sans produit » pour les différencier des conduites addictives de substances psychoactives. Les mesures et les actions qui seront menées par les acteurs de prévention et promotion de la santé, se fonderont sur les pistes d’action proposées dans ce plan. L’AViQ a déjà intégré le plan dans le cadre du plan d’administration afin d’être prête à l’opérationnaliser en sa qualité d’autorité régulatrice. Pour rappel, la reconnaissance et l’agrément des acteurs de promotion de la santé est prévue dans l’avant-projet de décret qui est passé en 2e lecture en novembre.

    Par ailleurs, depuis janvier 2016, grâce au soutien de la Région wallonne, le CRéSaM (Centre de référence en Santé mentale) développe une mission d’observatoire des usages et des usages problématiques d’Internet et des jeux vidéo. Dans ce contexte, l’Observatoire « Vies Numériques » tel qu’il a été baptisé, a pour objectif d’apporter un complément d’information à travers un rapport annuel destiné aux acteurs de terrain et aux pouvoirs publics afin de les soutenir dans la construction de leurs actions, tant au niveau préventif que curatif. Les premiers rapports portent sur le (cyber) harcèlement.

    Les initiatives, qu’elles soient préventives ou curatives, doivent se concentrer sur la promotion d’un usage responsable et maîtrisé de ces nouveaux outils. En ce sens, la prévention des usages problématiques ainsi que la réduction des risques liés aux usages problématiques des TIC doivent se déployer par la construction d’une grammaire commune au travers d’espaces d’échanges entre tous les acteurs concernés (comme le groupe Uptic du CRéSAM), la formation d’adultes-relais (comme .Prospective-Jeunesse ASBL), l’éducation aux médias (ex. Média Animation ASBL), l’accompagnement institutionnel (CLPS), etc. Les services de prévention financés par la promotion de la santé wallonne intègrent très concrètement cette approche dans leurs interventions, notamment : Prospective Jeunesse organise une formation « Jeunes et écrans, adultes à cran » qui propose d’interroger nos représentations et usages des écrans pour mieux aborder celles des jeunes ; de comprendre le rôle des réseaux sociaux et des jeux vidéos dans les processus identitaires propres à l’adolescence ; de susciter un regard curieux et nuancé sur les rapports que nouent les jeunes et les TICS ; de questionner la frontière entre usage récréatif et problématique.