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La désertification bancaire en zone rurale

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 176 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/01/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Il y a un peu plus de 10 ans, c’était l’émoi dans la commune de Vresse-sur-Semois. En effet, la dernière agence bancaire fermait ses portes et les citoyens se trouvaient sans distributeur d’argent sur le territoire de leur commune.

    Face à cet abandon du secteur bancaire, les pouvoirs publics ont tenté de s’organiser. Au niveau wallon, à mon initiative, nous avons développé des concepts de maisons de service dans lesquelles on pouvait, entre autres, installer une permanence bancaire. Au niveau fédéral, la loi postale imposait que Bpost assure également ce service sur le territoire de chaque commune.

    Qu’en est-il aujourd’hui ? Avons-nous des communes dans lesquelles nos concitoyens n’ont plus accès à un service bancaire ?

    Ce débat est au cœur d’un travail législatif en France puisqu’il y est proposé que les collectivités locales et les caisses de dépôt financent le maintien d’une agence bancaire dans les territoires à faible densité de population. Il avait été question d’une obligation de réouverture en cas de fermeture, mais l’idée n’a pas été retenue.

    Monsieur le Ministre considère-t-il que la désertification bancaire est une réalité en Wallonie ? Le cas échéant, comment entend-il y remédier ?

    Des contacts sont-ils pris avec les banques pour les responsabiliser sur la situation ?
  • Réponse du 30/01/2019
    • de COLLIN René
    Un large panel de services bancaires est maintenant fourni directement en ligne et provoque des fermetures d’agences. Je ne dispose pas de chiffres précis et nous sommes tous conscients que cette digitalisation n’est pas la seule et unique cause, mais cette érosion est bien réelle.

    Ces décisions de fermeture d’agences relèvent cependant souvent de structures et de logique commerciales sur lesquelles les pouvoirs publics n’ont aucune prise. Notre marge de manœuvre est donc extrêmement étroite, l’honorable membre en conviendra.

    Des services financiers de base sont cependant disponibles dans chaque commune de notre royaume. En effet, et il l’aborde dans sa question, la loi postale oblige Bpost à proposer ces services, au sein de ses agences installées dans chaque commune.

    En ma qualité de Ministre wallon en charge de la Ruralité, je poursuis donc, de manière permanente, mon action de persuasion pour la sauvegarde de ce type de services minimums à couvrir en milieu rural. À titre d’exemple, des rencontres avec le management de Bpost se sont tenues à ma demande. J’ai également, à plusieurs reprises, interpellé les Ministres successifs en charge de la poste.

    L’honorable membre l’aborde dans sa question : concernant les initiatives de la Wallonie, des projets de maisons ou supérettes multiservices ont été lancés dès 2004, avec pour objectif de faire évoluer les traditionnelles maisons de village en concentrant en un même lieu une série de services et d’activités utiles à la population. S’en est suivi l’insertion de la notion de maison multiservice dans le décret de 2014 relatif au développement rural. J’ai demandé à mon administration d’établir un cadastre précis des maisons multiservices présentes sur le sol wallon, complété de la liste des services desservis dans ce type de bâtiments. Je ne manquerai pas de lui transmettre dès réception.