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La menace du Brexit sur l'emploi en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 122 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/01/2019
    • de VERSMISSEN-SOLLIE Chantal
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Le journal « Le Soir » a publié dans son édition du 8 janvier 2019 un article titrant : « Brexit : La Belgique pourrait manquer de douaniers ». Les syndicats des douanes sont inquiets par rapport à la pénurie de personnel qui empire, alors que la charge de travail continue à croître, le tout dans un contexte où nous ne savons pas quelle forme va prendre le Brexit.

    Le cabinet Deloitte estime que la Belgique sera le quatrième pays de l'Union européenne le plus susceptible d’être affecté par le Brexit. Le Conseil des Ministres a donc chargé chaque département et région de mener une analyse des mesures qui devront éventuellement être prises au niveau européen ou national pour que la Belgique soit préparée à tous les scénarios.

    Monsieur le Ministre aurait-il déjà préparé des mesures particulières pour soutenir certains secteurs wallons importants en matière d’emploi face au Brexit ?
  • Réponse du 25/02/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    L’IWEPS a réalisé en septembre 2018 une étude sur les répercussions économiques potentielles d’un « Brexit dur » à moyen terme sur l’économie wallonne. Cette étude est toujours d’actualité.
    Le scénario du « Brexit dur » fait l’hypothèse que le 29 mars 2019, le Royaume-Uni cessera d’être un pays membre de l’Union européenne, sans accord de retrait ratifié par le Parlement britannique. C’est le scénario du « no deal » selon lequel le Royaume-Uni n’aurait plus automatiquement accès au marché intérieur européen et où les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) s’effectueraient sur base des règles de l’Organisation mondiale du commerce.

    Les estimations de l’IWEPS révèlent que, dans le cas d’un éventuel « Brexit dur », la Wallonie serait moins affectée que la Flandre. Au total, la Flandre perdrait 0,7 % de sa valeur ajoutée et accuserait un recul de 0,8 % de l’emploi, soit un peu plus de 20 000 postes de travail perdus. La Wallonie accuserait, en termes relatifs, des pertes à peu près moitié moindres que la Flandre, à hauteur de 0,4 % tant de sa valeur ajoutée que de son niveau d’emploi (soit l’équivalent d’un peu plus de 5 000 postes perdus).

    Par ailleurs, il faut noter que, quel que soit le résultat des négociations, accord ratifié ou non, étant donné la décision unilatérale du Royaume-Uni de quitter l’UE, il deviendra un pays tiers qu’il faudra aborder en tant que tel. Les relations commerciales entre le Royaume-Uni et la Wallonie/Belgique, ne s’arrêteront pas, mais il y aura des répercussions sur la fluidité de nos échanges et nos entreprises devront s’adapter pour conserver leur courant d’affaires avec ce marché.
    Les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni sont suivies par les responsables Brexit de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles auprès de l’UE, et différents groupes de travail ont été mis en place.

    Au niveau fédéral, le BREXIT High-Level Group (rassemblant le SPF Economie, le SPF Affaires étrangères, les agences de promotion du commerce extérieur et les grandes fédérations professionnelles) assure une coordination belge. Le SPF Economie a mis en ligne un portail général d’informations sur le BREXIT, ainsi qu’un outil d’analyse d’impact pour les entreprises, le BREXIT Impact Scan, que l’AWEx a largement relayé.

    Au niveau wallon, le Groupe de travail BREXIT AWEx-Conseil wallon de l’industrie s’est réuni à plusieurs reprises, et les échanges avec l’UWE et les délégués d’entreprises ont amené l’AWEx à intensifier ses efforts de sensibilisation des entreprises wallonnes.

    À ma demande, l’AWEx a édité un « Guide BREXIT pour les entreprises wallonnes » afin de préparer nos sociétés aux impacts possibles. Il les amène à se poser les bonnes questions et leur indique où trouver les informations pertinentes. Il est disponible sur le site de l’AWEx et est diffusé via ses newsletters et ses réseaux sociaux, via les fédérations professionnelles et tous les autres opérateurs du commerce extérieur, les Centres régionaux de l’AWEx et à l’occasion des séminaires BREXIT.

    Il fera également l’objet d’un mailing auprès des 6 880 sociétés de la base de données de l’AWEx et des newsletters thématiques sont prévues ensuite à intervalles réguliers auprès des entreprises qui exportent vers le Royaume-Uni.

    Après un premier séminaire BREXIT organisé par l’AWEx le 5 juin 2018 lors des Wallonia Export Days, plusieurs séminaires d’informations sur le sujet sont organisés dans différentes villes wallonnes (Tournai, Louvain-La-Neuve, Namur, Liège et Libramont) depuis fin novembre jusqu’en janvier 2019, en collaboration avec le SPF Economie, l’Administration générale des Douanes et Accises, et les Chambres de Commerce et d’Industrie.

    Par ailleurs, certains secteurs ont pris spontanément l’initiative d’organiser ce type de séminaire à destination de leurs membres, comme ESSENCIA qui a organisé un atelier sur le sujet le 12 décembre à Nivelles.

    Enfin, je me suis moi-même rendu à Londres afin de prendre le pouls de la situation et d’y défendre les intérêts de nos entreprises.