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Les réserves naturelles en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 191 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 04/02/2019
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La loi sur la conservation de la nature prévoit différents types de statuts de zones protégées pour les zones centrales (la réserve naturelle domaniale, la réserve naturelle agréée, la réserve forestière, la zone humide d'intérêt biologique, la cavité souterraine d'intérêt scientifique).

    Fin juin 2017, on estime qu’environ 14 972 ha de sites naturels bénéficiaient d'une protection juridique forte, ce qui correspond à 0,89 % du territoire de la Wallonie. Si l'on ajoute les 5 544 hectares de réserves forestières intégrales (désignées en vertu de l'article 71, § 2, du Code forestier), 1,22 % du territoire est protégé.

    En Flandre, ce chiffre s’élève à 3 % du territoire. Comment expliquer une telle disparité ?

    Quelle est l'ambition de Monsieur le Ministre en la matière ?

    A-t-il fixé des objectifs pour atteindre, a minima, 3 % ?

    Quelles sont les conditions pour bénéficier de ce statut de protection particulier ?

    Les communes peuvent-elles solliciter la Région wallonne pour ce classement ?
  • Réponse du 25/02/2019
    • de COLLIN René
    Au 1er janvier 2019, nous comptions 15 642,7 hectares de sites protégés, sous forme de réserves naturelles domaniales (RND) ou agréées (RNA), de réserves forestières, de zones humides d'intérêt biologique ou de cavités souterraines d'intérêt scientifique.

    Le plan opérationnel du Département de la Nature et des Forêts (DNF) 2014/2019 prévoyait un accroissement de 250 hectares/an. On observe une augmentation annuelle de 544,60 hectares qui est atteinte. Ce résultat est par ailleurs largement supérieur à la moyenne enregistrée au cours de ces 20 dernières années.

    À cela, vont s’ajouter prochainement plus de 2000 hectares restaurés notamment par les projets LIFE Ardenne Liégeoise et Herbages qui clôtureront cette année leurs remarquables travaux et acquisitions de terrains, cofinancés par la Région wallonne et l’Europe, après parfois plus de 6 années de travail dans l’ombre des statistiques. Parallèlement, de nombreux autres sites, restaurés et gérés par le DNF, mais aussi les associations depuis des années, entrent aussi de manière continue dans le rail de la reconnaissance officielle.

    Des informations disponibles sur le site flamand de l’INBO, la superficie totale de réserves naturelles en Région flamande était de 26 120 hectares en 2018 (RND : 6808 hectares, RNA : 19 312 hectares), quand on ajoute les réserves forestières intégrales (3186 hectares) on est à 2,15 % de leur territoire avec un statut fort. Si on y ajoute les domaines militaires avec gestion de la nature (9415 hectares), on obtient le chiffre qui s’approche de 3 % (2,84 %). En Wallonie si on tient compte également des réserves intégrales forestières, on est à 1,26 % de la surface ayant un statut fort.

    Lorsque les scientifiques mentionnent un pourcentage du territoire que les réserves naturelles devraient recouvrir pour garantir la protection de la biodiversité, il s’agit d’une recommandation qui vise à assurer une protection forte des zones centrales du réseau écologique. La création de réserves naturelles est un moyen, mais pas le seul. Ainsi, il convient de tenir compte des 13 % du territoire wallon repris dans le réseau Natura 2000, qui par une approche différente, vise aussi le même objectif : celui de protéger et gérer les zones centrales du réseau écologique, mais en les intégrant dans un système plus vaste, englobant des zones de liaison et de développement, ce qui à terme doit assurer une meilleure protection du patrimoine naturel. D’autres moyens sont aussi disponibles, comme le financement de travaux d’entretien et de restauration des habitats et espèces dans les sites Natura 2000, mais aussi les sites de grand intérêt biologique, via le Programme wallon de Développement Rural (PwDR) ou les mesures agri-environnementales.

    Enfin, les conditions pour bénéficier d’une protection forte au sens de la loi sur la conservation de la nature varient en fonction du type de statut retenu et de l’objectif sous-jacent. La première condition est que la valeur scientifique et écologique soit reconnue par la Section Nature du Pôle Ruralité. Un plan de gestion est toujours encouragé, voire exigé, suivant les statuts. Le dossier est ensuite soumis à l’avis de différentes instances, voire encore à l’enquête publique.

    Les communes peuvent bien évidemment solliciter le DNF, qui abordera avec elles les différentes possibilités suivant les contraintes et les spécificités du site pour mettre en place la meilleure protection et gestion ou restauration du site.