/

L'emploi des personnes malvoyantes et aveugles en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 147 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/02/2019
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En novembre, la Ligue Braille a publié les résultats d’une enquête sur l’accès des personnes aveugles ou malvoyantes à l’emploi. Ce qui ressort principalement de cette enquête, c’est la multitude d’obstacles auxquels doivent faire face les personnes souffrant de handicap visuel sur le marché du travail. Plusieurs pistes d’obstacles ont été dégagées : la mobilité (difficultés à se déplacer vers le lieu de travail), le salaire (souvent égal ou presque au revenu de remplacement), la formation (l’impression de ne pas avoir les compétences nécessaires pour réussir dans la vie professionnelle alors que le marché du travail est plus de plus exigeant), l’inadaptation de l’environnement (outils et infrastructures) et enfin, les préjugés (les stéréotypes engendreraient rejet des autres et manque de confiance en soi).

    Malgré les difficultés citées, les malvoyants et aveugles ont le souhait de travailler et sont demandeurs d’une aide extérieure à leur recherche d’emploi. La Ligue Braille a développé, en ce sens, des services d’insertion professionnelle spécialisés dans le handicap visuel.

    La Région wallonne a mis en place diverses mesures pour favoriser l’insertion sociale des personnes handicapées. L’AViQ travaille également en permanence sur cette question, et notamment sur la thématique de l’emploi. Néanmoins, les actions propres et spécifiques aux personnes malvoyantes semblent faibles en Wallonie.

    En cette septantième année de la Déclaration des droits de l’homme qui consacre le droit au travail pour tous, il semble primordial de permettre aux personnes souffrant de handicap visuel d’accéder, en toute égalité, au marché de l’emploi.

    Monsieur le Ministre peut-il actualiser les aides existantes quant à l’emploi pour les personnes malvoyantes et aveugles ?

    Les actions de l’AViQ dans ce domaine sont-elles suffisantes à ses yeux ?

    A-t-il agi, dans cette législature, en faveur de la formation et de l’emploi pour les personnes handicapées ?
  • Réponse du 21/02/2019
    • de GREOLI Alda
    Les obstacles relevés par les personnes aveugles et malvoyantes dans l’enquête récemment publiée par la Ligue Braille font l’objet d’actions des pouvoirs publics. Ainsi, la mobilité soulignée comme problème principal fait l’objet d’interventions de manière générale (quel que soit le motif du déplacement) ou ciblée sur les déplacements du domicile au lieu de travail. Les complémentarités avec les autres autorités compétentes en matière de mobilité doivent être développées.

    Par ailleurs, le Centre de Formation de la Ligue Braille est subventionné par la Région wallonne, ainsi que d’autres formules de formation, notamment en entreprise (contrat d’adaptation professionnelle).

    Par rapport aux questions de préjugés, elle développe des actions de sensibilisation comme des animations proposées aux intermédiaires de l’emploi et aux entreprises, et prises en charge par différents opérateurs, dont la Ligue Braille. Deux actions périodiques sont également organisées : le Duoday, proposition d’accueil d’un travailleur handicapé par un membre du personnel de l’entreprise pour une journée organisée au printemps et la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, organisée à l’automne.

    La Région soutient également financièrement l’action de services spécialisés : services d’accompagnement (dont certains spécifiquement centrés sur les personnes avec déficience visuelle), centres de formation, projet pilote de soutien dans l’emploi, ou entreprises de travail adapté dont certaines sont spécialisées sur le handicap visuel.

    Diverses aides sont également accordées aux entreprises afin de faire face à certains surcoûts liés au handicap de leurs travailleurs, tant en ce qui concerne l’équipement que les autres éléments de la situation de travail (gestion de l’information, modes de supervision, adaptation des horaires, aide apportée par des collègues, et cetera). En concertation avec les associations et services spécialisés, elle apporte autant que faire se peut de l’information et du conseil en la matière.

    Les dispositifs - contrairement aux aides concrètes - ne sont pas spécifiques au handicap visuel, et des dispositifs réellement spécifiques ne me semblent pas devoir être développés. En effet, les différents cadres juridiques existants permettent de développer des actions ciblées sans pour autant devoir faire l’objet de dispositifs différents.

    Je note enfin que le taux d’emploi des personnes interrogées (de l’ordre de 33 % en Wallonie) est similaire à celui de l’ensemble des personnes handicapées établi sur base d’enquêtes à plus grande échelle. Assurément trop faible - ce qui justifie que les actions que je viens d’évoquer soient poursuivies et, dans la mesure des possibilités financières, développées - mais sans discrimination particulière touchant, parmi l’ensemble des personnes handicapées, celles qui connaissent des déficiences visuelles.