/

Le permis de pêche en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 193 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/02/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La pêche est un secteur prépondérant de notre Région en raison de ses attraits touristique et sportif. L’autorisation de pêcher se matérialise à travers un permis qui couvre une période débutant du 1er janvier au 31 décembre. Ce dernier se délivre dans les points de vente Bpost ou par Internet.

    De surcroît, je sais que le contrat de collaboration entre la Région et Bpost vient à échéance le 31 décembre 2019. Septante pour cent des permis ont été délivrés par Bpost pour l’année 2018. Celle-ci a été la meilleure année de vente de permis de pêche depuis 2007 ; il est donc important de continuer sur cette voie.

    Cependant, il me semble que cette échéance pourrait être l’opportunité de réfléchir à d’autres moyens de délivrer et de gérer le permis de pêche.

    En effet, il me revient que les Pays-Bas possèdent une réglementation innovante en la matière.
    Premièrement, leur permis, et ce au choix du pêcheur, peut être associé à une application de géolocalisation (Visplanner) en temps réel qui l’informe de la réglementation d’interdiction et d’autorisation de pêche sur les plans et cours d’eau néerlandais. Ceci est en lien avec les droits de pêche acquis par le pêcheur.

    De surcroît, un pêcheur en possession d’un permis de pêche néerlandais valide peut inviter une personne de son choix pour une journée de pêche, et ce, à trois reprises et pour trois personnes différentes.

    Ces caractéristiques semblent être de bons outils pour promouvoir et faire découvrir la pratique de la pêche sportive et touristique.

    Ensuite, pour faciliter la délivrance des permis de pêche, la diversification des points de vente apparaît opportune. Par exemple, organiser la vente des permis dans les syndicats d’initiative. Ces derniers sont un point pivot pour les touristes qui viennent à la recherche d’informations sur les activités à faire dans la région.

    Enfin, formellement, les Pays-Bas ont introduit un permis provisoire mensuel tandis que le format du permis est également sur la table.

    Au regard de ces éléments, quelles sont les initiatives sur lesquelles planche le Gouvernement au-delà du 31 décembre 2019, et ce avec quelle stratégie à la clef ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il la diversification des points de vente ?

    Des contacts ont-ils déjà été pris ?
    Si oui, avec qui et quel en est le retour ?

    De surcroît, quelle est sa position sur l’exemple néerlandais dont je fais mention, notamment en matière de format ?

    Quelle stratégie de marketing territorial compte-t-il mettre en œuvre ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de COLLIN René
    Effectivement, le nombre de permis de pêche délivrés en 2018 a atteint un niveau record depuis 2005, soit 62 581 permis, ce qui représente une augmentation de 7,4 % par rapport à l’année 2017. Cette augmentation est largement liée à la création des nouveaux permis « Jeune » et « Touristique » que j’ai mis en place en 2018. En termes de recettes pour le Fonds en faveur de la gestion piscicole et halieutique, cela représente une augmentation de 2,6 % en un an et de 20 % depuis 2006, ce qui est appréciable dans un contexte de stagnation du prix des permis de pêche.

    Depuis que j’ai mis en place un système de délivrance en ligne des permis de pêche régionaux en 2016, le pourcentage des permis de pêche délivrés en ligne n’a pas cessé d’augmenter, partant de 13 % pour l’année de son lancement à 20 % en 2017 et à 29,1 % en 2018. Si cette évolution perdure, on peut s’attendre à ce qu’environ 40 % des permis de pêche wallons soient délivrés en ligne en 2019.

    La part des permis de pêche vendus par BPost décline donc d’environ 10 % par an depuis la mise en place de ce système de délivrance en ligne, ce qui démontre la pertinence et l’utilité de ce dernier système. Par contre, son taux de pénétration, bien qu’important, n’est pas encore suffisant que pour mettre un terme définitif à la délivrance des permis (A et B) par BPost. C’est la raison pour laquelle je compte proposer prochainement au pôle ruralité – section « pêche » – et au Gouvernement wallon d’allonger la période de délivrance des permis A et B par BPost jusqu’au 31 décembre 2022.

    Il est inexact d’affirmer que le contrat de collaboration entre la Région et BPost arrive à échéance le 31 décembre 2019. En réalité, la convention entrée en vigueur le 30 novembre 1999 entre la Wallonie et BPost a été conclue pour une durée indéterminée, chaque partie pouvant y mettre fin moyennant une durée de préavis de 3 mois au moins précédents la date anniversaire. Par contre, l’arrêté du Gouvernement wallon du 27 octobre 2017 prévoit bien la fin de la délivrance des permis de pêche A et B par BPost à la fin 2019, d’où ma proposition d’allonger la collaboration avec BPost jusque fin 2022.

    En ce qui concerne la proposition de diversification des points de vente des permis de pêche régionaux, celle-ci a déjà largement débuté grâce au système de délivrance par Internet et par la possibilité qu’offre le système d’acheter un permis en ligne pour un tiers. En effet, par définition, ce système est accessible depuis n’importe quel ordinateur, tablette ou smartphone, ce qui représente la diversification ultime de la délivrance. Depuis 2016, des magasins d’articles de pêche, des fédérations et sociétés de pêche proposent déjà la délivrance du permis de pêche de leurs membres qui le souhaitent. Aussi, la Maison wallonne de la pêche ASBL délivre déjà des centaines de permis de pêche lors de différentes foires et salons de pêche et de loisirs.

    Finalement, la comparaison avec les Pays-Bas est intéressante, mais montre ses limites quand on sait que les Pays-Bas comptent 528 000 pêcheurs. Dans ce contexte, les moyens financiers du Sportvisserij Nederland ne sont pas comparables aux nôtres et la stratégie wallonne doit rester réaliste dans ce domaine. Toutefois, mon administration étudie actuellement la possibilité d’intégrer au site Walonmap différentes informations relatives à la pêche. En plus de sa gratuité et de son coût modique de développement, cette information disponible en ligne via un simple smartphone aurait l’avantage de pouvoir être combinée à de nombreuses autres informations intéressantes pour les pêcheurs (zone forestière, zone Natura 2000, gestionnaire du cours d’eau, points d’empoissonnement, etc.), ce que n’offre pas le système hollandais.