/

La sensibilisation des CPAS aux violences conjugales

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 149 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 08/02/2019
    • de SALVI Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En trois ans, le nombre d’appels pris en charge par le numéro vert du site ecouteviolencesconjugales.be (0800/30.030) aurait quasiment triplé ! En effet, ce chiffre serait passé de 2 693 appels en 2016, à 9 083 appels en 2018, soit une hausse de 300 % !

    On estime que dans notre pays, une femme sur quatre sera victime de violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire… Un chiffre très interpellant, qui ne semble pas évoluer dans le bon sens, malgré les politiques publiques actuellement mises en œuvre…

    Cette violence se retrouve dans toutes les couches de la société, quel que soit l’âge, l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle, le niveau d’études ou le niveau socio-économique.

    Madame la Ministre a tout récemment décidé de mobiliser les CPAS dans ce combat contre les violences conjugales, en leur demandant de désigner dans leur équipe de première ligne une personne de référence « violence entre partenaires », voire même toute une cellule spécialisée dans ce fléau. Pour ce faire, elle encourage les CPAS à former leur personnel à mieux détecter les situations de violence conjugale et à orienter correctement les victimes vers des services adaptés.

    Pour exemple, à Chaumont-Gistoux, en Brabant wallon, cela fait déjà 12 ans qu’une assistante sociale, cheffe de service, a suivi une formation pour mieux appréhender violence familiale et intrafamiliale et cela semble porter ses fruits et donner des résultats positifs.

    Le fait que ces appels au numéro vert aient triplé depuis 2016 s’explique-t-il par une meilleure connaissance de l’existence de ce numéro par le public, ou par le fait que les violences augmentent ?

    Comment explique-t-elle cette évolution des chiffres ?

    Un budget wallon va-t-il être dégagé pour mobiliser et sensibiliser les CPAS à cette cause ?

    La formation du personnel des CPAS va-t-elle être financée par la Wallonie ?
    Dans l’affirmative, quel budget y sera alloué ?

    Plus concrètement, quel est l’objectif ici recherché, et que doivent permettre ces formations ?

    Toutes les communes wallonnes sont-elles concernées ?

    Ces formations se feront-elles sur base volontaire ou l’ensemble des communes devront-elles impérativement y participer ?
  • Réponse du 21/02/2019
    • de GREOLI Alda
    Nous n’avons pas d’éléments suffisants nous permettant d’affirmer que les cas de violence conjugale sont en augmentation. L’explosion du nombre d’appels pris en charge par le numéro vert s’explique probablement à travers trois facteurs :

    - l’extension, depuis mars 2017, de la ligne écoute Violences Conjugales 24h/24 et 7j/7, grâce à une collaboration entre les Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales, d’une part, et Télé-Accueil, d’autre part ;
    - la ligne d’écoute est souvent la première « porte » à laquelle les victimes s’adressent et le mouvement #metoo contribue sans doute à libérer la parole sur les violences ;
    - les campagnes de sensibilisation grand public qui sont rediffusées régulièrement en TV et qui ont été relayées tant par la presse que par les pouvoirs locaux et le secteur associatif.

    Les formations sur les violences entre partenaires, financées par la Wallonie, sont organisées par les Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales, et sont accessibles gratuitement. Le programme de formations est disponible sur le site www.ecouteviolencesconjugales.be. Dans le cadre de la convention pluriannuelle 2018-2020 qui lie la Région wallonne aux pôles de ressources, une subvention qui s’élève à 70 373 euros annuels leur est allouée pour organiser 60 journées de formations par an réparties dans les cinq Provinces wallonnes.

    Ces formations comportent un module initial de trois jours visant à comprendre les mécanismes des violences conjugales et intrafamiliales et trois modules relatifs à l’intervention auprès des victimes (processus de dé-victimisation), auprès des auteurs (processus de responsabilisation) et auprès des enfants exposés. Il existe également un module « one day ». Vu leur charge de travail, il n’est pas toujours aisé pour les travailleurs sociaux des CPAS de consacrer un grand nombre de jours aux formations. Ils ont donc la possibilité de s’inscrire au module d’un jour destiné aux professionnel-le-s de première ligne non spécialisés visant à détecter et orienter les situations de violences entre partenaires.

    Les personnes de référence qui auront suivi la formation peuvent participer (si ce n’est pas encore le cas) aux réunions de la plateforme de « lutte contre les violences » de leur arrondissement. Pour rappel, dans le cadre du dispositif wallon de lutte contre les violences, il existe 13 plateformes de « lutte contre les violences » financées par la Wallonie et animées par les coordinations provinciales en charge de cette thématique.

    Les personnes référentes des CPAS y ont l’occasion d’échanger avec tous les acteurs et actrices de première ligne et du secteur spécialisé en violences conjugales, quel que soit le niveau de pouvoir, notamment avec le personnel de référence au niveau de la police et de la magistrature. Il s’agit de construire un réseau d’interlocuteurs et interlocutrices « spécialisés » qui se connaissent et peuvent donc être plus « efficaces » dans la détection, l’orientation et l’accompagnement des victimes.

    Toutes les communes wallonnes sont bien évidemment concernées et ces formations se feront sur une base volontaire. Comme l’honorable membre le mentionne, certains CPAS sont déjà sensibilisés et formés sur cette thématique. Vu les contacts positifs que mes services ont eus avec plusieurs CPAS suite à la diffusion de la circulaire, je suis confiante quant au taux de participation des CPAS.