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La difficulté d'éradication de la peste porcine africaine

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 196 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 08/02/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Depuis l’apparition de la peste porcine au mois de septembre dernier, un certain nombre de mesures sanitaires ont été prises pour éradiquer le fléau, alors qu’en dépit des efforts consentis, il est toujours présent en Wallonie.

    J’apprends tout récemment que le Gouvernement a dégagé un budget destiné à équiper les agents du DNF d’armes de gros calibre à vision nocturne afin d’abattre les porcs infectés dans la zone tampon et la zone noyau.

    En termes d’analyse quantitative, 1 052 sangliers ont été tués. Parmi eux, 883 carcasses ont été prélevées dans le périmètre infecté dont 345 se sont révélées positives au virus. Il y a eu vraisemblablement des abattages massifs ces derniers temps. Pourtant, malgré les mesures prises, il semblerait que l’on peine à annihiler la PPA. À titre d’exemple, il m’est revenu qu’à Arlon, quelques cas de sangliers contaminés ont été découverts. Dans certaines zones dont le passage est en principe interdit, certains téméraires y accéderaient, apparemment, assez aisément.

    Par conséquent, à l’heure actuelle, quelles sont les estimations faites sur le nombre de porcs encore potentiellement malades ?

    Les zones inaccessibles sont-elles hyper sécurisées ?

    La mesure prise de poser une clôture de 15 km à la frontière française, a-t-elle suffi pour juguler la propagation ?
  • Réponse du 28/02/2019
    • de COLLIN René
    Depuis le 13 septembre dernier, j’ai répondu à un très grand nombre d’interpellations et questions parlementaires orales et écrites sur l’évolution de la situation de la lutte contre la peste porcine africaine. En Commission de ce 25 janvier, j’ai encore donné en réponse aux questions orales de Madame RYCKMANS et Messieurs PREVOT et DESQUESNES, les chiffres actualisés les plus récents concernant le nombre d’animaux testés, la provenance de ces animaux et le nombre de cas positifs.

    Lorsqu'on m’interroge sur le nombre de porcs malades, je suppose qu'on évoque les sangliers sauvages. Cette question est très complexe puisque d’une part, nous n’avons aucune estimation précise de la population de sangliers dans la zone infectée et que d’autre part, le virus de la peste porcine africaine se propage encore aujourd’hui parmi les sangliers encore sains, soit par contact direct, soit par l’environnement infecté par les carcasses des animaux morts de la maladie.

    La question clé est de déterminer le nombre de sangliers encore en vie. Les seules données dont nous disposons sont les statistiques de tir des années précédentes. Si on considère que la zone actuellement infectée, soit le noyau et une partie du tampon, environ 448 individus y ont été tirés en 2017. 657 sangliers y sont morts depuis septembre 2018, mais des traces fraîches y sont encore observées. On peut raisonnablement estimer que 300 à 500 sangliers y sont encore présents, morts ou vifs. Un réseau de pièges photographiques est en cours d’installation dans cette zone et devrait nous apporter des précisions supplémentaires. La recherche de cadavres y est toujours organisée afin de continuer l’évacuation et le dénombrement.

    Les zones interdites à la circulation sont très clairement signalées à chaque entrée de la forêt. Il est impossible de ne pas se rendre compte de cette interdiction. Le Département de la Nature et des Forêts (DNF) est vigilant au respect de cette interdiction.
    Les clôtures installées en janvier près de la frontière française sont une sécurité supplémentaire. Même si ces clôtures ne sont pas des barrières infranchissables pour des sangliers qui décideraient de forcer le passage, elles constituent de sérieux freins aux mouvements des sangliers dont l’efficacité se vérifie sur le terrain.