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Les unités de biométhanisation et la valorisation des surplus de biogaz

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 200 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/02/2019
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La presse nous informe que la ferme de la Roche Madou à Viroinval projette de récupérer le surplus de biogaz de son unité de biométhanisation afin de produire du gaz compressé (CNG).

    Après une année d’exploitation de l’unité de biométhanisation, le propriétaire précise qu’au début, ce projet visait à alimenter l’exploitation. Il a constaté qu’il devait brûler du biogaz au travers de torchères, ce qui est pour lui une hérésie tant sur le plan environnemental qu’économique.

    C’est ainsi qu’est née l’idée de valoriser ce biogaz en surplus.

    En filtrant ce gaz et en le compressant, on obtient alors un gaz naturel compressé qui peut servir de carburant (CNG).

    À l’heure actuelle, la production de gaz permettrait de faire 26 pleins par jour ! Cela peut paraître peu, mais cela représente plus ou moins 200 utilisateurs de véhicules équipés au CNG. Un permis devrait être déposé pour créer une pompe CNG dans la région.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce projet ?

    Existe-t-il d’autres projets de ce type sur le territoire wallon ?

    Des aides wallonnes sont-elles disponibles pour ce genre d’installations ?

    A-t-il concerté son collègue Ministre de l’Énergie sur le sujet ?

    Qu’en ressort-il ?
  • Réponse du 14/02/2019
    • de COLLIN René
    Je connais en effet cette installation, je l’ai visitée en chantier. Malheureusement, suite à un agenda chargé, je n’ai pas encore pu répondre à l’invitation de son propriétaire pour la voir en fonctionnement. Cette unité de biométhanisation a débuté sa production fin décembre 2017. L’unité de 160 kilowatts électrique fonctionne avec les matières de la ferme, et est considérée comme une « petite » unité de biométhanisation.

    L’électricité obtenue par cogénération est majoritairement vendue sur le réseau, tandis que la chaleur est utilisée pour le chauffage du digesteur, de la salle de traite et de la maison et elle alimente un sécheur multimatières. Après quelques mois de fonctionnement, il a été constaté que la production de biogaz était excédentaire par rapport à la consommation de la cogénération.

    Depuis quelques années, les véhicules au gaz naturel (CNG) se développent. Et en parallèle, la valorisation du biogaz en biométhane, via une purification, est en plein développement en Europe. Des technologies sont désormais disponibles afin de développer des mini-stations CNG au sein des unités de biométhanisation, en vue de produire du carburant pour les véhicules de l’exploitation.

    Il s’agit bien d’une utilisation d’une petite partie du biogaz produit dans le but d’alimenter les véhicules du site. L’investissement est donc acceptable du fait que l’amortissement se fait grâce à la valorisation traditionnelle du biogaz. Il faut bien comprendre que techniquement cet équipement ne peut venir qu’en complément d’une valorisation traditionnelle du biogaz telle que l’électricité et la chaleur.

    En Wallonie, il n’existe pas encore de projets fonctionnels. Cependant, plusieurs unités de biométhanisation agricoles y réfléchissent sérieusement.

    Concernant les aides, pour la partie biométhanisation, il existe principalement les aides à l’investissement les aides ADISA ou UDE.

    Le développement de pompes CNG au sein des unités de biométhanisation est intimement lié au développement de ces mêmes unités, ce qui permet notamment de proposer des pompes CNG, dans des zones non desservies par le réseau de gaz naturel.

    Je soutiens le développement de la filière biométhanisation via la convention BioMaSER, attribuée à ValBiom. Cette asbl a pour mission, entre autres, d’accompagner le développement de ces premières unités de bioCNG à la ferme, en travaillant à la levée des freins législatifs. Par ailleurs, elle a également pour mission de soutenir les porteurs de projet à mettre en place des unités de biométhanisation agricoles.