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Les campagnes de communication contre la consommation de viande

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 201 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/02/2019
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La presse et d’autres canaux relayent de manière régulière des articles indiquant que la consommation de viande doit être réduite dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique !

    L’article paru dans la DH de fin janvier se basait sur une étude menée par une commission de scientifiques internationaux.

    Ceux-ci ont déterminé un régime qui permettrait non seulement de nourrir l’ensemble de la planète, mais qui rencontrerait également des objectifs climatiques… Ce régime est établi comme suit : 300 grammes de légumes, 200 grammes de fruits, 200 grammes de graines (riz, blé), 250 grammes de lait entier et 14 grammes de viande rouge…

    Par ailleurs, une récente étude commandée par Greenpeace à l’UCL prône une réduction de la production de viande de 83 % pour réduire drastiquement les gaz à effet de serre.

    Pour Greenpeace, cette étude doit être la base de réflexion sur un modèle agricole plus propre. Dans un secteur qui va mal, cette crise et la réforme doivent être, selon eux, une opportunité pour accompagner les agriculteurs à faire face aux réalités climatiques et économiques…

    Depuis un certain temps maintenant, l’élevage est attaqué en permanence, car il serait responsable de plus ou moins de 15 % des gaz à effets de serre. Ces chiffres sont mondiaux et doivent être interprétés de manière correcte.

    L’élevage wallon est loin de certains élevages intensifs ou industriels que l’on peut voir à l’étranger.

    Comment faire passer une communication claire sur le sujet ?

    L’APAQ-W va-t-elle mener une nouvelle action pour promouvoir nos élevages wallons et expliquer les spécificités de nos élevages ?

    Des études sur le sujet peuvent-elles être publiées ?
  • Réponse du 28/02/2019
    • de COLLIN René
    Avant tout, j'informe qu’aucune de ces études n’a été réalisée à l’échelle wallonne et que toutes études et données scientifiques existantes doivent être contextualisées. On ne peut pas comparer une production liée au sol et extensive comme l’est l’agriculture wallonne avec d’autres modes de production et d’élevage tels qu’il en existe outre-Atlantique et dans d’autres pays européens.

    Les principaux problèmes qu’on constate suite à la publication d’études concernant la consommation de viande SONT le manque de regard objectif et critique sur les nombreux messages véhiculés, ainsi que les généralisations et simplifications abusives. Il est important de rappeler que les prairies représentent à peu près 48 % de la Surface agricole utile (SAU) wallonne, et que les ruminants sont les seuls capables de transformer ces « cultures » non valorisables en alimentation humaine en lait et viande. Notre élevage a tout à fait sa place dans les discussions relatives aux solutions à apporter au dérèglement climatique comme je ne cesse de le dire. Je me suis d’ailleurs réjoui de voir que certains de nos éleveurs avaient participé à la marche pour le climat.

    Les Cellules d’information Viande et Lait du Collège des producteurs fournissent des informations objectives sur l’élevage en Wallonie et sur les qualités nutritionnelles de la viande et du lait. Ces cellules font l’objet d’une attention grandissante de journalistes et il est prévu pour 2019 de développer la diffusion de leurs informations de façon numérique.

    L’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) mènera, quant à elle, des actions pour encourager une alimentation locale et durable basée sur des produits frais et de saison. Elles tourneront autour de plusieurs axes : approvisionnement en circuit court, repas faits maison, produits artisanaux, réduction du gaspillage alimentaire, assiette équilibrée, etc. Des actions telles que « Viande de chez nous » et le lancement du hashtag « #jecuisinelocal » mettront en valeur la viande wallonne. En d’autres termes, c’est aussi la confiance que l’APAQ-W veut mettre au menu des consommateurs wallons : confiance en des produits qui jouissent d’une traçabilité sans faille et qui ont une empreinte écologique vertueuse. Mon propos n’est pas de développer une sorte de plaidoyer pro domo pour la cause de la viande bovine, sans arguments de fond. Si on souhaite servir la cause de la transition écologique et des enjeux climatiques, ce sont les méthodes d’élevage local lié au sol qu’il faut promouvoir, en encourageant la préférence des consommateurs en leur faveur et en faveur des circuits courts.