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La création d'un parc à grumes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 202 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/02/2019
    • de ARENS Josy
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    En mars 2018, j’avais interrogé Monsieur le Ministre sur l’opportunité de créer un parc à grumes en Wallonie, suite à sa visite du parc à grumes de Saint-Avold en France.

    Il m’avait indiqué sa volonté d’ouvrir ce parc ce printemps, nous sommes donc dans les temps, avec une gestion par le Département de la Nature et des Forêts, ainsi qu’une évaluation par l’Office économique wallon du bois durant ces cinq ans sur base d’un protocole. Les volumes envisagés étaient de 200 à 300 mètres cubes maximum et les grumes devaient être exclusivement issues des forêts domaniales et d’autres propriétaires publics.

    Monsieur le Ministre peut-il présenter le mode de fonctionnement de ce parc à grumes ?

    Des communes se sont-elles jointes au projet ?

    Les volumes envisagés il y a un an sont-ils confirmés ?

    Ce premier parc à grumes sera-t-il suivi rapidement d’autres ou sera-t-il attendu de pouvoir disposer de l’évaluation du premier projet ?
  • Réponse du 28/02/2019
    • de COLLIN René
    Le Parc à grumes de Wallonie, que j’ai eu le plaisir d’inaugurer le 5 février dernier, a été installé en Forêt Domaniale de Saint-Michel Freyr, sur la commune de Tenneville. L’accès y est facile et le cadre à la hauteur des bois qu’il accueille.

    D’une superficie de 5 500 m², le Parc est constitué d’une allée centrale de 150 mètres de long, délimitée par deux barrières d’accès. Elles ne sont fermées que trois mois par an, durée pendant laquelle le Parc est en fonctionnement. Les bois sont disposés de part et d’autre de l’allée. À gauche, les grumes de qualité, c’est-à-dire la partie la plus exceptionnelle des troncs, exemptent de défauts. À droite de l’allée sont disposées les surbilles, c’est-à-dire le reste du tronc. La qualité de ces surbilles est moindre, mais tout à fait acceptable pour de nombreux usages. Elles font l’objet d’une vente séparée réservée aux usages plus courants.

    Dans un premier temps, des bois de qualité exceptionnelle ont été repérés et proposés par de nombreux agents du Département de la Nature et des Forêts. Ensuite, une petite équipe d’agents formés spécialement à la qualité des bois est allée valider les bois qui présentaient réellement les qualités requises, pour être présentées sur le parc. Enfin, un appel d’offres a dû être passé pour trouver des bûcherons disposés à abattre les bois et un transporteur pour finalement les acheminer jusqu’au Parc.

    Cette année, le Parc accueille donc 65 grumes de qualité exceptionnelle, et autant de surbilles, dont une très grande majorité de chênes. Le volume total pour ces grumes de qualité correspond à 250 m³. Et pour cette première expérience, 14 propriétaires publics se sont joints à la Région wallonne.

    La vente des grumes d’exception a eu lieu le 21 février dernier, au Grand-Duché de Luxembourg. Il s’agit en effet d’une vente internationale où les représentants des différents Parcs à grumes existants déjà, comme celui de Saint-Avold, se réunissent et ouvrent ensemble les offres qu’ils ont reçues.

    On peut qualifier cette première vente de succès. 24 marchands ont remis des offres pour les différents lots présents sur le parc. L’ensemble des lots proposés ont été vendus. Les prix obtenus pour ces bois démontrent la qualité de ceux-ci. Le prix moyen des chênes s’affiche à 890 euros du mètre cube. Un arbre exceptionnel de 7,7 m³ s’est même vendu au prix record de 17 671 euros soit près de 2 300 euros/m³. Cette première édition démontre la qualité, mais également tout le savoir-faire wallon. À cet égard, il y a lieu de souligner toute l’implication du Département de la Nature et des Forêts pour la parfaite organisation de cette vente et de ses préparatifs.

    Un succès qui ne doit pas faire oublier que le prix de vente ne détermine pas à lui seul la rentabilité de l’opération. En effet, une telle organisation engendre également des frais et du travail supplémentaires. C’est pourquoi l’Office Économique wallon du Bois (OEWB) a été mandaté pour les 5 prochaines années pour suivre ce projet et en évaluer l’intérêt économique, ce qui permettra d’objectiver de la pertinence de poursuivre ou non cette expérience.