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Le soutien du secteur porcin

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 203 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/02/2019
    • de DESQUESNES François
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Depuis l’apparition de la peste porcine africaine, le secteur porcin subit de plein fouet une chute des prix de près de 20 %, passant de 1,05 euro/kg avant la crise à 0,85 euro/kg aujourd’hui. Celui-ci passe en dessous du prix de revient. Les agriculteurs perdent plus de 20 euros par tête.

    Le Ministre fédéral de l’Agriculture vient d’annoncer qu’il était prêt à octroyer le statut de secteur en crise à la filière porcine.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l’état du secteur de la production porcine en Wallonie ? Quelle est la part de la production wallonne en qualité différenciée ou Bio ? Ces secteurs sont-ils moins impactés par la chute des prix ?

    Quelles sont les mesures d’encadrement du secteur actuellement financées par la Wallonie ? En particulier, de quels types de conseils l’éleveur peut-il bénéficier pour assurer une meilleure résilience de son élevage (réduction des coûts énergétiques, alimentation et autonomie protéique, et cetera) ?

    Quelles sont les aides wallonnes et/ou européennes directes dont peuvent bénéficier les éleveurs ? Prime ISA à quelles conditions, prime de commercialisation à 2 000 euros… ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il des mesures nouvelles de soutien spécifique au secteur, notamment au travers d’actions de promotion ? Comment orienter davantage les consommateurs vers les filières wallonnes ? Comment s’assurer que les producteurs soient rémunérés pour leur travail ?
  • Réponse du 08/03/2019
    • de COLLIN René
    Suite à l’apparition de la peste porcine africaine (PPA) dans la faune sauvage, le marché belge du porc, très dépendant de l’exportation, est encombré : 23 pays tiers ont notifié à la Belgique la fermeture de leur marché aux produits porcins belges.

    Sachant que le taux d’auto-approvisionnement est largement supérieur à 200 % et que le cycle de production d’un porc gras varie de 4,5 à 6 mois, il est difficile de ralentir la production sur du très court terme.

    Alors que la production belge a progressé de plus de 3 % entre octobre 2017 et octobre 2018, cet encombrement a un impact sur les prix, qui sont à la baisse d’environ 16 à 17 euros par tête sur le marché flamand, lequel, vu son niveau de production, reste la référence belge pour les produits standards. Au niveau européen, les prix belges sont les plus bas et en forte diminution, de plus de 4 % par rapport à janvier 2018, contrairement à d’autres marchés leaders tels que l’Allemagne, la France ou encore les Pays-Bas qui sont à la hausse de 4,5 % en moyenne.

    En 2018, 42 éleveurs de porcs wallons étaient certifiés dans le cadre du système régional de qualité différenciée. Les prix des pièces de viande commercialisées sur le marché intérieur ou en circuit court sont probablement moins affectés, mais certaines pièces valorisées à l’export sont dévalorisées.

    Sans attendre la crise actuelle, un encadrement technique a été mis en place précédemment pour les producteurs de porcs qui souhaitent s’engager dans une production différenciée ou BIO. Cet encadrement spécifique est basé à l’Association wallonne de l’élevage (AWE), et un renfort a été consenti avec l’engagement d’un technicien de terrain supplémentaire.

    Des initiatives se sont mises en place et il existe un groupement de producteurs « Porc qualité différenciée ».

    Le développement de la filière porcine bio est plus difficile à concrétiser. La mise en place du Groupement de Producteurs bio devrait produire ses effets, les efforts sont constants et les organismes d’encadrement, dont notamment Biowallonie, soutiennent le secteur pour viser à obtenir une croissance prudente, mais continue. Après plusieurs années de baisse, la courbe s’est inversée en 2016 et montre deux années de hausse successive.

    Le 1er pilier de la Politique agricole commune (PAC) prévoit uniquement des aides au stockage privé, que seule la Commission peut activer. Cette décision n’est pas à l’ordre du jour : la baisse des prix au niveau de certains États membres est essentiellement structurelle, car la production y est en augmentation depuis 2017.

    Dans le cadre du 2e pilier de la PAC, les éleveurs de porcs peuvent bien sûr bénéficier des aides à l’installation ou à l’investissement dans le cadre des aides au développement et à l’installation dans le secteur agricole (ADISA). Ces aides sont majorées s’ils s’inscrivent dans une démarche de qualité différenciée. Ces aides portent uniquement sur des investissements de type productif et pour des élevages qui ne relèvent pas de la classe 1 au niveau de leur permis d’environnement.