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La représentation des femmes dans le monde du numérique

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 132 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/02/2019
    • de ZRIHEN Olga
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Le Consumer Electronics Show (CES), premier grand rendez-vous de l'année pour l'industrie technologique, a ouvert ses portes à Las Vegas début janvier. Plus de 180 000 visiteurs, des annonces attendues dans le domaine des objets connectés, de la robotique, de l'intelligence artificielle… et pourtant, quasiment aucune femme…

    Le secteur du numérique et ses usages sont au cœur d’un mouvement transversal de transformation de la société et de l’économie. En Belgique, selon McKinsey & Company, dans son rapport de novembre 2017, la création nette d’emplois liée à la robotisation sera bel et bien positive. En effet, rien que pour le royaume, la création nette d'emplois d’ici 2030 est estimée à 40 000 unités. Il est intolérable que la moitié de la population, à savoir les femmes, n’ait pas un accès équitable à ces nouvelles opportunités.

    Notons aussi que 30 % des femmes diplômées dans le numérique travaillent réellement dans le secteur. Enfin, l’entrepreneuriat féminin dans les métiers du numérique se situe à 13 %, contre 35 % en moyenne dans les autres types d’activités.

    Notre Région était-elle représentée par des entrepreneures wallonnes au CES ?

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il le manque de présence féminine sur de tels évènements ?

    Quelle est la part de femmes diplômées dans le numérique travaillant réellement dans ce secteur en Région wallonne ?
  • Réponse du 27/02/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La pénurie de vocations vers les filières informatiques, à laquelle sont confrontées les universités et hautes écoles, et en conséquence, la pénurie de profils techniques et numériques à laquelle sont confrontées les entreprises constitue un enjeu majeur pour lequel la sous-représentation des femmes est une préoccupation supplémentaire.

    En Belgique, seul un manager sur quatre est une femme alors qu’elles représentent 58 % des diplômés de l’enseignement supérieur. Dans le secteur du numérique, seulement 7 % des patrons sont des femmes. J’ai pu le constater lors du CES 2019 à Las Vegas où parmi les 15 entreprises wallonnes présentes, il y avait une seule femme manager.

    Ce constat est d’autant plus préoccupant que la majorité des métiers d’avenir sont en lien avec la transformation numérique que nous vivons. D’après l’OCDE, 700 000 emplois seront ainsi créés dans les métiers du numérique d’ici 2025. Or, nous devons veiller à ce que les femmes bénéficient, au même titre que les hommes, de toutes les opportunités professionnelles et sociétales offertes par le numérique.

    Afin de ne laisser personne au bord de la route, je développe donc plusieurs actions destinées à promouvoir les sciences, les technologies, les mathématiques et le numérique auprès des jeunes filles.

    À cette fin, je soutiens la sensibilisation des plus jeunes à la pensée algorithmique et informatique au travers du programme Wallcode qui a déjà permis de sensibiliser près de 5 000 élèves depuis 2016. L’ASBL Coder Dojo, que je soutiens, est l’un des exemples emblématiques de ce programme.

    De plus, je suis très attentif à la formation et à la mise à l’emploi rapide des publics fragilisés via l’acquisition de compétences informatiques au travers du programme BeCode qui met un accent particulier sur la participation féminine.

    Plus largement, j’ai lancé la campagne de sensibilisation « Wallonia Wonder Woman », visant à transmettre une image attractive et moderne des métiers du numérique, et à valoriser les opportunités de carrière dans l’économie numérique en suscitant l’intérêt des jeunes filles pour ce domaine.

    La proportion de femmes présentes dans les formations soutenues par le Gouvernement wallon est en tout cas largement supérieure à la présence féminine dans les filières informatiques de l’enseignement supérieur. Ce constat me conduit à la conclusion qu’il y a certainement, sur cette thématique également, des améliorations à apporter en termes d’orientation scolaire.