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L'AViQ et l'information relative à la vaccination contre certaines infections à méningocoques

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 158 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 13/02/2019
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Nous avons appris avec effroi le décès de l'Échevine de l'Enseignement de Châtelet des suites d'une septicémie due à une méningite foudroyante.

    Redoutée pour son évolution rapide, imprévisible, voire foudroyante, la méningite à méningocoque touche 1 à 2 personnes par jour en France (surtout des nourrissons, mais les adolescents et jeunes adultes, ainsi que les personnes immunodéprimées sont également à risque), avec un taux de mortalité de 10 %.

    Par ailleurs, précisons que 30 à 36 % des survivants porteront des séquelles graves et handicapantes (amputations de membres, insuffisance rénale, surdité, épilepsie, handicaps moteurs…).

    Depuis janvier 2001, un vaccin conjugué contre les infections à méningocoques du groupe C capable de protéger les enfants dès l’âge de un an, est commercialisé. Lorsqu'un cas de méningite est avéré, les proches et l'entourage sont traités préventivement.

    Le président du CPAS regrettait néanmoins « la réaction inopportune de l'AViQ ». En effet, d'après le Président du CPAS, aucune information n'est venue de l'AViQ, qui dans ce cas, devrait informer les proches et procéder à une couverture antibiotique.

    Madame la Ministre a-t-elle été informée des critiques du Président de CPAS ?

    Des évaluations, notamment en termes d'information et de communication venant de la cellule « maladies infectieuses » sont-elles prévues ?

    D'autres mesures organisationnelles sont-elles envisagées ?

    Quelles sont par ailleurs les concertations menées par l'AViQ avec les services de l'ONE afin de favoriser la couverture vaccinale ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de GREOLI Alda
    Cela me permet de préciser le rôle assuré par l’AViQ en matière de surveillance des maladies. La Cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ est chargée entre autres de contribuer à éviter la propagation de certaines maladies infectieuses à déclaration obligatoire par la coordination de mesures de prévention, prophylactiques et de contrôle. Les cas de maladies à déclaration obligatoire, dont les infections à méningocoques, doivent lui être notifiés rapidement pour qu’elle puisse réaliser ses missions.

    En 2018, 41 cas d’infections invasives à méningocoques ont été déclarés à la Cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ. Les méningocoques constituent une des causes principales de méningites bactériennes. Il s’agit d’une maladie rare en Belgique, mais son taux élevé de mortalité et de morbidité en fait une priorité de santé publique et une urgence sanitaire. C’est la raison pour laquelle elle doit être déclarée dès suspicion clinique auprès des inspecteurs de la Cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ.

    Pour assurer une sécurité sanitaire maximale, la Cellule de surveillance des maladies infectieuses assure une permanence 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

    Dès qu’un tel cas est déclaré, le rôle de la Cellule est de recommander le plus rapidement possible (idéalement dans les 24 à 48 heures et au maximum dans les 7 jours) un antibiotique adapté en « post-exposition » à toute personne vivant sous le même toit que la personne infectée, ainsi que pour les personnes ayant eu des contacts à haut risque avec cette personne durant les 7 jours précédant le début de sa maladie. On entend par contact à haut risque un contact à moins d’un mètre pendant plus d’une heure d’affilée. La Cellule a également un rôle d’information vers les milieux collectifs qui auraient pu être en contact avec le méningocoque : milieu scolaire, professionnel, hospitalier, et cetera. Enfin, elle offre un support à la confirmation diagnostique par demande d’envoi de la souche ou d’un prélèvement au Centre National de Référence, permettant une meilleure connaissance des souches circulantes.

    Suite au décès survenu le 12 janvier, le cas d’infection invasive à méningocoques a été déclaré à la cellule de surveillance des maladies infectieuses par le laboratoire du CHU Marie Curie le lundi 14 janvier en matinée.

    Dès notification, la réaction de la Cellule de surveillance des maladies infectieuses a été immédiate. Le 14 janvier, les proches de la personne décédée ont donc été contactés et la Cellule a informé les différents milieux collectifs fréquentés par la personne infectée, à savoir la Haute école Condorcet et le collège échevinal de la ville de Châtelet (via le directeur général). Ces contacts visaient à les informer et à recommander une prise en charge à toutes les personnes qui nécessitaient un traitement médicamenteux préventif, tant au niveau de l’administration communale qu’au niveau de la Haute école.

    Aussi, comme le prévoit sa procédure, la cellule a ciblé uniquement les contacts à haut risque, soit les personnes ayant eu des contacts rapprochés et prolongés avec la personne contaminée. Ceux-ci ont été amenés à contacter rapidement leur médecin traitant pour la prise en charge post-exposition.

    Le travail de la Cellule de surveillance des maladies infectieuses, qui se base sur des données scientifiques, a donc été rapide, rigoureux et en parfait accord avec la procédure à respecter.

    Entre temps, le serogroupe de la bactérie concernée a été mis en évidence et est de type C. Les proches de Madame l’échevine (vivant sous le même toit) ont été contactés afin de vérifier leur statut vaccinal et se sont vus recommander une vaccination si nécessaire.

    Cette déclaration n’a donc a priori posé aucun problème de type organisationnel ou de type communicationnel de la part de la cellule.

    La couverture vaccinale chez les enfants de 0 à 18 ans concernant le méningocoque de type C est une compétence exclusive de l’ONE. J’assure à l’honorable membre que tout est mis en œuvre pour que la couverture vaccinale soit la plus importante possible. L’ONE développe différentes initiatives. Sans entrer dans les détails, car encore une fois, c’est du ressort de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on peut citer les nouvelles versions des brochures relatives à la vaccination à 5-16 ans, destinées aux parents et une nouvelle version du site Internet www.vaccination-info.be.

    Au-delà de cela, l’AViQ travaille en collaboration avec l’ONE pour la gestion de certaines épidémies et, pour information, un protocole d’accord a été conclu entre les deux OIP, pour asseoir encore un peu plus les collaborations nécessaires entre ces deux administrations.