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La prévention contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST)

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 160 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 13/02/2019
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    La presse relayait récemment les chiffres relatifs à la prévention contre le SIDA à travers les trois Régions du pays. Si globalement, le nombre de personnes infectées est en baisse depuis quelques années, notons toutefois que les résultats wallons concernant le dépistage du VIH sont moins satisfaisants au regard de la Flandre.

    Face à ce constat, je souhaite adresser à Madame la Ministre ces différentes questions :

    Quelles sont les campagnes d'informations et sensibilisation de la population wallonne relatives au dépistage des IST et plus spécifiquement le SIDA/VIH ?

    Existe-t-il une évaluation de l’impact réel de ces politiques préventives et de sensibilisation dans la population ?

    Quelles sont les synergies mises en place avec les autres entités fédérées afin d'assurer une couverture totale dans le pays ?

    Si les jeunes représentent un public cible plus connu, les personnes plus âgées semblent moins touchées et sensibilisées. Quelle politique spécifique compte-t-elle mettre en place à destination des citoyens d’âge mûr pour la prévention auprès de ce public ?

    Des actions auprès des acteurs de la première ligne de soins et plus spécifiquement, les médecins généralistes, sont-elles envisagées afin de faciliter et accroître les dépistages ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de GREOLI Alda
    Concernant les campagnes, il y a actuellement sur les radios et télé francophone, une campagne de sensibilisation et de prévention aux infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des jeunes. Il s’agit des « Petites annonces des IST » menées par SIDA Sos que nous soutenons chaque année pour son excellent travail de prévention. Cette campagne vise à promouvoir le préservatif et le dépistage en faisant notamment référence au site Internet « depistage.be ». Cette campagne a été reconnue internationalement comme novatrice. Elle connaît un grand succès. Avant cela, en 2018, sur les 13 campagnes de promotion de la santé admises pour des espaces gratuits en radio et/ou en télé, quatre concernaient la prévention du sida et des IST.

    On sait à présent que ce sont les approches de prévention combinée qui donnent les meilleurs résultats en prévention des IST et du VIH en particulier. Le concept de prévention combinée vise la diversification et la complémentarité entre les moyens de protection : le préservatif et les stratégies de réduction des risques sexuels et liés aux usages de drogues ; le dépistage ponctuel ou en routine, médicalisé ou démédicalisé ; l’usage préventif des traitements antirétroviraux par les personnes séropositives.

    Il est important de souligner que les messages de prévention doivent être adressés aussi aux moins jeunes. L’âge moyen au moment du diagnostic du VIH est de 39,5 ans. Le nombre de nouveaux diagnostics a diminué dans toutes les catégories d’âge, et de manière plus marquée chez les 25-39 ans (-21 %).

    C’est notamment pour cela que nous soutenons encore en 2019 différents acteurs de promotion de la santé qui développent des projets liés à cette thématique (points d’appui EVRAS des CLPS, Sida Sol, Modus Vivendi, Sida’Sos, Sida ist Charleroi-Mons, Observatoire du sida et des sexualités, EX aequo, Plate-forme prévention Sida, Espace P, ICAR Wallonie, et cetera). Ces opérateurs sont subventionnés pour mener notamment et selon les cas, des actions telles que la prévention primaire par la réduction des risques, l’accès aux informations, au matériel de prévention et à la sensibilisation au VIH, aux hépatites et autres IST, ensuite la prévention secondaire avec le dépistage gratuit, anonyme et rapide ou classique du VIH, des hépatites et autres IST et enfin, l’accompagnement pour assurer la prévention tertiaire par la réorientation des personnes dépistées positives au VIH ou à d’autres IST vers un suivi médical et un accès au traitement via le Centre de référence Sida, les plannings familiaux, les maisons médicales, les médecins traitants, un hôpital.

    Concernant la collaboration avec le Fédéral et les autres entités fédérées, les propositions du groupe de travail relatif à la santé sexuelle, mis en place dans le cadre du protocole d’accord « Prévention » du 21 mars 2016 seront bientôt présentées à l’intercabinet responsable du suivi de ce protocole. Le groupe de travail s’est concentré sur les tests de dépistage HIV, ce qui a représenté un travail important d'état des lieux à cause du transfert de compétences.

    Concernant l’implication des professionnels de soins de première ligne, dont le médecin généraliste, un rapport du KCE sur la prise en charge des IST est attendu. Des guidelines seront proposés grâce auxquels le professionnel de santé de première ligne pourra évaluer s’il est opportun de proposer à son patient un test visant le diagnostic d’une infection sexuellement transmissible, quel test utiliser et quelle stratégie de traitement choisir pour traiter une infection à Chlamydia, une syphilis ou une gonorrhée. 

    Enfin, dans le Plan wallon promotion et prévention de la santé, le dépistage du VIH fait partie de l’objectif stratégique thématique prioritaire relatif à la Prévention des maladies infectieuses. Les actions reprises dans le Plan de promotion et promotion suivent les recommandations du CPAM (Comité de pilotage et d’appui méthodologique, représentatif des intervenants du secteur IST/Sida et de Promotion de la santé à Bruxelles et en Wallonie).