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Le tir au pré

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 555 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 13/02/2019
    • de POULIN Christine
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    En décembre 2017, Monsieur le Ministre était interrogé par un collègue à propos de la pratique du tir au pré. Il avait indiqué que cette pratique était une bonne chose, car elle évite le stress que l’animal peut ressentir lors du transport vers l’abattoir et à son arrivée dans un endroit qui lui est inconnu.

    Il indiquait que la pratique devrait être encadrée dans le respect de la législation du bien-être animal sur la mise à mort. Comme pour les employés d’un abattoir, le tireur devrait être titulaire d’un certificat de compétence attestant de ses connaissances dans ce domaine et que la personne soit en règle vis-à-vis des normes qui encadrent l’utilisation d’une arme à feu.

    Il indiquait que dans ces conditions, il n’y avait pas de contre-indication à ce que l’éleveur soit lui-même le tireur en présence d’un vétérinaire pour garantir de bonnes pratiques en matière de bien-être animal.

    À la mort de l’animal, il s’agissait de respecter les règles sanitaires. En 2017, une concertation avec l’AFSCA devait avoir lieu pour définir des conditions optimales et pragmatiques. À cet égard, des travaux et réflexions techniques se poursuivaient.

    Où en sont ces réflexions aujourd’hui ?

    Des études économiques précises ont-elles été sollicitées pour évaluer la rentabilité du procédé par rapport aux coûts actuels en abattoir ?

    Des concertations avec le secteur des abattoirs ont-elles eu lieu afin de savoir si une collaboration pourrait être envisagée avec les éleveurs qui souhaiteraient procéder au tir au pré ?

    Quelle est la position de l’AFSCA à cet égard ?

    Le tir au pré pourra-t-il voir le jour en Wallonie dans des délais raisonnables ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2019, le Code wallon du Bien-être animal dispose que le Gouvernement peut autoriser l’abattage d’animaux sur leur lieu d’élevage selon les conditions et modalités qu’il détermine. Cette méthode d’abattage est une opportunité à concrétiser, puisqu’elle favorise le bien-être animal en évitant le stress du transport et de l’arrivée à l’abattoir.

    Néanmoins, à ce stade, la concertation avec l’AFSCA a mis en lumière qu’au regard de la législation sanitaire, qui est de compétence fédérale, il serait nécessaire de modifier le Règlement européen 853/2004 pour pouvoir développer le tir au pré. Ce règlement porte sur les règles spécifiques d’hygiène applicables à l’introduction de produits animaux dans la chaîne alimentaire.

    À ce stade, l’AFSCA n’est donc pas en mesure d’accepter l’introduction dans la chaîne alimentaire de viandes issues d’un abattage à la suite d’un tir au pré. Les deux exceptions permettant l’abattage à la ferme sont d’une part l’abattage de certains animaux pour consommation domestique privée, d’autre part l’abattage de petites quantités de volailles ou de lapins en vue d’établir un approvisionnement en circuit court.

    La concertation sera poursuivie avec l’autorité fédérale afin de lever, sans préjudice de la garantie de la sécurité de la chaine alimentaire, tout obstacle de compétence fédérale au développement du tir au pré.

    En l’état, la seule possibilité de développer l’abattage à la ferme reste l’usage d’un camion d’abattage qui se rendrait au sein des exploitations. La Wallonie soutient des organismes d’encadrement tels que le Collège des producteurs ou DiversiFerm, qui, en collaboration avec le Ministre wallon de l’Agriculture, sont disponibles pour évaluer toutes les pistes de soutien à ces initiatives.