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Le potager communautaire de Bressoux

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 556 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 13/02/2019
    • de VRANCKEN André
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Comme le précise la Déclaration de politique régionale, les 12 800 agriculteurs (chiffres 2017) en Wallonie continuent à assurer un approvisionnement alimentaire en quantité et en qualité, malgré une mutation profonde du secteur. La politique agricole régionale vise aussi à rendre les exploitations les plus autonomes possible, notamment en valorisant les produits locaux et en renforçant les filières des circuits courts.

    Depuis une dizaine d’années, certains particuliers s’érigent en petits agriculteurs locaux, dans leur propre potager ou dans des potagers communautaires, une nouvelle tendance qui permet de cultiver en groupe en partageant de bonnes pratiques.

    Récemment, un potager collectif a retenu l’attention médiatique par la pollution de son sol. C’est celui du plateau du Bouhay à Bressoux, le plus grand de Wallonie, s’étendant sur six hectares et cultivé depuis près d'un siècle.

    Sur les 250 personnes qui cultivent des fruits et légumes au potager collectif « Coin de terre », 93 se sont livrées à un biomonitoring. Les tests réalisés par l'Institut scientifique de service public (ISSEP) révèlent que seules 6 personnes sur les 93 volontaires présentent des taux inférieurs aux normes autorisées pour le cadmium, le plomb et l’arsenic.

    Même si ces résultats devaient faire l’objet d’une seconde analyse pour confirmer la première, le cas de Bressoux pourrait ne pas être le seul en Wallonie, une terre qui a servi, pendant près de deux siècles, au développement de l’industrie sidérurgique, ce qui induit une pollution potentielle automatique de son sous-sol.

    Ma réflexion est dès lors la suivante : de manière anticipative, une analyse de sol pourrait être effectuée, avant la création de tout nouveau projet de potager communautaire. En proposant une aide régionale à chaque nouveau cultivateur en devenir, un carottage préventif de sa parcelle de terre permettrait de s’assurer que celle-ci ne contient pas ou peu de substances toxiques, ce qui l’encouragerait à semer les premières graines dès les prémices de la belle saison.

    Existe-t-il une marge de manœuvre budgétaire utile pour soutenir ce genre de pratique au niveau de la Wallonie ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’intérêt des citoyens pour l'agriculture urbaine et la production de l’alimentation en circuit court augmente en Wallonie, ce qui peut entraîner, lorsqu’une analyse de sol est réalisée, la mise en évidence de contaminations du sol liées aux activités historiques (industries, remblayage, mode de transport, gestion des déchets…) ou au fond géopédochimique naturellement élevé en zones urbaines et périurbaines. Cela a effectivement été le cas au niveau du potager collectif de Bressoux, avec les éléments tels qu’exposés, en terme notamment de résultats du biomonitoring.

    La question de la sensibilisation des particuliers à la qualité de leur sol est donc essentielle pour pouvoir adapter les pratiques de jardinage à la situation rencontrée sur la parcelle concernée par un tel projet. Cela nécessite donc une démarche d’anticipation via notamment l’acquisition d’information sur la qualité des sols concernés par l’activité de jardinage. Outre des informations administratives telles que celles mises à disposition par la banque de données de l’état des sols, un outil permettant de fournir des recommandations à toute personne souhaitant cultiver un potager en Wallonie sera disponible dans quelques mois, à partir de la page web du projet SANISOL sur le Portail Environnement-Santé. Ces recommandations seront établies sur base de résultats d’analyse de sol à fournir par l’utilisateur et d’un questionnaire permettant de mieux cibler sa situation personnelle.

    Cet outil permettra donc d’obtenir une information fiable et personnalisée au seul coût d’une analyse de sol et sera complémentaire aux recommandations déjà disponibles sur le site http://environnement.sante.wallonie.be/home/expert/projets/sanisol.html.

    La question du soutien financier à la réalisation de ce type d’analyse de sol par les particuliers, comme elle existe déjà pour les analyses de sols agricoles, doit être discutée plus amplement, notamment en collaboration avec les partenaires du projet SANISOL.