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La place de la mobilité cyclable sur les routes wallonnes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 566 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 14/02/2019
    • de NIKOLIC Diana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    « Moordstrookje » a été désigné mot de l’année 2018 en Flandre. Ce terme désigne la piste cyclable délimitée par une simple ligne blanche au bord d’une route. Un aménagement cyclable que beaucoup en Flandre estiment désormais indigne de ce nom.

    Au cours de l'été dernier qui était particulièrement chaud, de nombreux cyclistes ont été victimes d’accidents de la route mortels en Flandre. En 9 mois, 40 cyclistes (sept de plus qu’en 2017) ont perdu la vie sur les routes flamandes, et spécifiquement sur ces fameuses bandes de la mort.

    À l’heure où tant le souci du climat que la congestion de nos villes poussent de plus en plus de gens vers le vélo, notamment pour aller à l’école ou au travail, et que des objectifs ambitieux sont fixés par les municipalités pour accroître la part modale des déplacements à vélo, la sécurité routière reste un enjeu majeur.

    Selon plusieurs enquêtes d’associations faisant la promotion du vélo, l’insécurité, réelle ou ressentie, des cyclistes est le principal frein à l’usage du vélo. Plus que la météo ou les besoins logistiques comme un endroit sûr pour stocker son vélo ou la possibilité de prendre une douche, la crainte de ne pas arriver entier, voire de ne pas arriver du tout, bloquent le changement de comportement.

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre par rapport à ces pistes cyclables qui consistent en deux traits de peinture au sol ?

    Dispose-t-il de données chiffrées permettant d’objectiver les risques de ce type d’aménagements ?

    Les politiques actuelles de subsidiation tiennent-elles compte du niveau de sécurisation de l’aménagement ?

    Les politiques actuelles de subsidiation incitent-elles les autorités locales à créer des aménagements plus sûrs et isolés de la chaussée, notamment sur les routes les plus fréquentées ?
  • Réponse du 01/03/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Il faut arrêter de toujours se comparer à la Flandre. C’est nier le fait régional. En matière cyclable, comme dans d’autres, il y a des différences sociologiques, urbanistiques et topographiques qui entrainent une approche différente de la pratique du vélo en Wallonie par rapport à la Flandre.

    Comme nous avons déjà eu l’occasion d’en débattre en cette commission, dans le cadre de l’ambitieuse vision wallonne FAST 2030, j’entends augmenter la part modale des déplacements à vélos à 5 % en Wallonie d’ici 2030. Rencontrer cet objectif passe, entre autres, par une amélioration qualitative et sécuritaire des infrastructures.

    En matière d’infrastructures cyclables, il existe en effet plusieurs types d’aménagements. Ceux-ci sont décrits dans les guides d’aménagements cyclables et codes de bonnes pratiques développés par les services du SPW Mobilité et Infrastructure. Ces documents méthodologiques ont été établis en concertation avec les associations représentatives des cyclistes.

    Ainsi pour les aménagements linéaires, cela va de la mixité des vélos dans le trafic, dans les zones de rencontre ou les zones 30 par exemple, aux pistes cyclables séparées physiquement, recommandées là où le trafic est élevé et rapide, en passant par des aménagements intermédiaires, telles les bandes cyclables suggérées, en chevrons blancs, ou les pistes cyclables marquées, matérialisées par 2 traits de marquage blanc discontinus.

    Chaque type d’aménagement est choisi en fonction de plusieurs critères, dont la densité du trafic automobile, la vitesse de celui-ci, et la largeur disponible de la voirie.  Cette dernière influence la distance disponible pour séparer le trafic automobile des vélos.

    Il n’existe pas en Wallonie de statistiques sur l’accidentologie des vélos en fonction du type de pistes cyclables.

    Ainsi, si elles sont implantées conformément aux recommandations, et donc adaptées au volume de trafic et à sa vitesse, les pistes cyclables marquées ne sont pas plus dangereuses que les autres types de pistes.

    En matière de subventions, les derniers appels à projets que j’ai lancés en matière d’infrastructures de mobilité douce, comprenaient explicitement un critère de sécurité des infrastructures. Il s’agit de la conformité du projet par rapport aux normes techniques régionales. C’est un critère d’exclusion pour mes services.  Les projets qui ne répondent pas aux recommandations ne sont pas sélectionnés.