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La "joint-venture" entre la Wallonie et AGC Glass Europe

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 151 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 19/02/2019
    • de WAHL Jean-Paul
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    La dernière note d’orientation budgétaire de Monsieur le Ministre était claire. On passe à la vitesse supérieure en matière de lutte contre le réchauffement climatique et on y met les moyens suffisants.

    Grâce à son travail, ce sont quelque 100 millions d’euros du Fonds Kyoto qui ont pu être débloqués pour la première fois.

    Il a fixé 5 thématiques prioritaires pour l’utilisation de ces fonds et c’est la première d’entre elles qui m’intéresse aujourd’hui : " La stratégie de rénovation, l’efficacité énergétique et le déploiement des énergies renouvelables des bâtiments publics et privés ".

    On a récemment pu lire dans la presse qu’une "joint-venture" avait été établie entre la Wallonie et AGC Glass Europe afin de commercialiser "Fineo", un nouveau vitrage ultra-isolant.

    La Wallonie injecterait 8 millions d’euros dans cette "joint-venture", nommée RenoWindow, alors qu’AGC mettrait 8,3 millions d’euros.

    Serge Martin, manager en charge du développement chez AGC Glass Europe, a déclaré dans la presse :
    "Aujourd’hui, 90 % des vitrages wallons existants peuvent être améliorés, à savoir les 20 % de simples vitrages et les 70 % de doubles de première génération. Un remplacement intégral par notre nouvelle solution permettrait de réduire les émissions de CO2 de 1,7 million de tonnes par an. Nous offrons une solution pour réaliser d’un seul coup 10 % des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la Wallonie d’ici 2050".

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les chiffres soulevés ci-dessus ?

    Quels sont ses objectifs pour l’ensemble de la Wallonie en ce qui concerne la rénovation, les économies d’énergies et la réduction de gaz à effets de serre ?

    Quel est le potentiel de rénovation en Brabant wallon ?

    À la vue du coût élevé de cette nouvelle technologie, compte-t-il aider les secteurs publics et privés à financer ces travaux ?
  • Réponse du 18/03/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le parc de bâtiments wallon est ancien et particulièrement énergivore. Les logements consomment 23 % de l’énergie finale en Région wallonne, principalement pour le chauffage. Parmi eux ce sont les maisons unifamiliales qui représentent le plus gros potentiel d’économie d’énergie puisque 46 % de ces logements ont un label de performance énergétique F ou G.

    La Wallonie a fixé ses objectifs pour le secteur du bâtiment dans sa stratégie à long terme pour la rénovation énergétique. L’objectif global visé est celui du Décret Climat dans lequel la Wallonie s’est engagée à la réduction des émissions de GES, à raison de 80 à 95 % d’ici 2050 par rapport au niveau de 1990.

    Plus spécifiquement, les objectifs d’efficacité énergétique de la stratégie de rénovation sont :
    * Pour le résidentiel : tendre en 2050 vers le label PEB A en moyenne pour l’ensemble du parc de logements et viser en priorité la rénovation profonde des bâtiments les moins performants, en assurant que tout projet de rénovation s’inscrive dans une réflexion globale et cohérente ;
    * Pour le tertiaire : tendre en 2050 vers un parc de bâtiments neutre en énergie (zéro énergie) pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, le refroidissement et l’éclairage.

    Les chiffres annoncés par Monsieur MARTIN sont des hypothèses qu’il y aura lieu de vérifier. Selon la base de données des certificats PEB émis en Wallonie 32 % des bâtiments sont déjà équipés de double vitrage haut rendement.

    Fineo est une solution certes très performante, mais ne peut pas être considérée comme la solution unique à la rénovation des fenêtres en Wallonie. En effet, en matière de rénovation des fenêtres, il faut veiller tant à la performance du vitrage qu’à celle du châssis. Le plus souvent, lorsque l’on rencontre du simple vitrage dans un bâtiment, le châssis est également ancien et n’assure plus les fonctions d’étanchéité à l’air. Il conviendra donc d’envisager le remplacement complet de la fenêtre.

    Par contre, dans un cas de bâtiment classé où le châssis ne peut être remplacé, la solution de revitrage Fineo sera probablement la solution la plus adéquate.

    Chaque cas doit être considéré individuellement en fonction des spécificités du bâtiment. Une analyse énergétique du bâtiment par un auditeur logement déterminera la solution la plus appropriée.

    L’auditeur évaluera également le montant de la prime auquel le demandeur pourra prétendre. Le nouveau régime de primes qui entrera prochainement en vigueur prévoit une prime de 0,10 euro par kWh économisé pour le remplacement des châssis ou le revitrage.