/

Les conséquences des inégalités sociales sur la santé

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 166 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/02/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Solidaris a publié une étude montrant que les inégalités sociales nuisaient gravement à la santé. Ces inégalités sociales ne se résument pas à un clivage des plus pauvres contre les plus riches, mais elles se marquent tout au long de l’échelle sociale (graduelles au niveau de revenus).

    Exemple : en moyenne, 43 % des diabétiques en plus parmi les personnes précarisées par rapport à la moyenne de la population constate Solidaris.

    Les personnes précarisées sont 1,6 fois plus hospitalisées pour des problèmes de santé mentale par rapport à la moyenne de la population et cela monte à 2,3 fois par rapport aux plus nantis.

    Une charge mentale plus lourde, des soucis financiers, des soucis de boulot …et tous les problèmes qui se cumulent.

    Ce sont des constats qui interpellent !

    Ce ne sont pas les seuls constats qui illustrent un clivage social de plus en plus profond. Le constat est une chose, les enseignements à en tirer en sont une autre.

    Ne faudrait-il pas, dès lors, initier une politique de prévention-santé spécifiquement adressée aux personnes socialement vulnérables ?
  • Réponse du 08/03/2019
    • de GREOLI Alda
    Les inégalités sociales de santé sont un phénomène bien connu. La corrélation entre le niveau social et l’état de santé général des citoyens est hélas un phénomène qui est documenté depuis de nombreuses années et qui continue de progresser dans la plupart des sociétés. Plus le niveau socio-économique est faible, plus la santé tend à se détériorer et l’espérance de vie à diminuer. Certaines études avancent même que les écarts d’espérance de vie se creusent de plus en plus entre les groupes de niveaux socio-économiques différents.

    Bien plus que le simple reflet des difficultés financières, les inégalités sociales de santé sont la conséquence d’un cumul de facteurs délétères pour la santé. La santé résulte en effet d’un équilibre constamment renouvelé entre les facteurs protecteurs et les facteurs délétères. Elle résulte d’expositions aux agents pathogènes, à la pollution, à la fumée de cigarette, au stress, aux conditions de travail ou d’habitation nocives, et cetera. À l’inverse, la bonne santé est le résultat d’une accumulation de facteurs bénéfiques : immunité, alimentation saine, activité physique, connaissances en santé, capacités de résilience, et cetera.

    Pour promouvoir la santé des Wallons, c’est au niveau des déterminants de la santé qu’il faut agir : le tabac, l’emploi, les conditions de travail, l’éducation, la mobilité, l’environnement, l’accès à une alimentation saine et à des structures sportives, et cetera. La santé doit être prise en compte dans toutes les politiques, c’est ce que l’on appelle le Health in all policies ou « Santé dans toutes les politiques ». Des actions ciblées vers les publics précarisés sont nécessaires, mais les efforts resteront vains s'ils ne s'inscrivent pas dans des changements structurels qui dépassent la compétence uniquement santé en agissant sur l'ensemble des déterminants de la santé. Il faut trouver un équilibre entre des politiques ciblées à destination des citoyens les plus vulnérables et une politique universelle qui n’exclut personne.

    C'est pour ces raisons que le Plan de prévention et de promotion de la santé envisage la santé dans toutes les politiques et la réduction des inégalités sociales de santé parmi les 11 objectifs stratégiques transversaux. Les opérateurs en promotion de la santé seront chargés de la mise en œuvre de ce Plan et de ses objectifs transversaux. Les actions de promotion de la santé devront donc être adaptées à différents publics cibles.

    Les services tels que les plannings, les aides à domicile, les centres de santé mentale ou les CPAS sont des acteurs majeurs dans la réduction des inégalités sociales de santé. Nous cherchons aussi à maintenir ou renforcer la solidarité entre les personnes, c’est utile contre l’isolement et donc pour la santé mentale, la santé sociale et donc la santé tout court.