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Le travail intérimaire

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 153 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/02/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Monsieur le Ministre a déclaré dans La Meuse :
    « Il faut arrêter de stigmatiser ce secteur. Il fait travailler des centaines de milliers de personnes. C’est aussi une remise à l’emploi des gens. Le FOREm n’y renvoie pas suffisamment. Or, cela débouche aussi parfois sur des contrats à durée indéterminée, si la personne convient. »

    Puis-je lui demander de nous préciser ce qu’il y a lieu d’entendre par la notion « parfois » ?

    Combien de pour cent cela représente-t-il par rapport au total des travailleurs intérimaires ?

    À l’inverse, quelle est la proportion d’intérimaires qui sont depuis des années dans ce statut et qui n’ont aucune chance d’en sortir ?
  • Réponse du 11/03/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Une étude longitudinale réalisée par le FOREm en 2013 (Le FOREm, Intérim : du travail vers l’emploi ? septembre 2013.) sur la durabilité de l’insertion professionnelle des travailleurs intérimaires inscrits comme demandeurs d’emploi a mis en évidence plusieurs types de parcours. Pour 45,7 % des travailleurs observés, l’intérim a eu un effet de tremplin vers l’emploi. Pour le reste d’entre eux, le travail intérimaire constitue soit une insertion épisodique au sein d’un état prolongé d’inactivité sur le marché de l’emploi (49,1 %), soit le mode régulier d’insertion sur le marché du travail (5,2 %).

    Plus récemment, les enquêtes réalisées par Federgon montrent qu’entre basse et haute conjoncture, les intérimaires sont respectivement 55 % et 63 % à être engagés en CDD ou CDI après une ou plusieurs missions.

    Selon le rapport annuel de Federgon 2017, environ un an après leur mission d’intérim, deux tiers des travailleurs intérimaires auraient un contrat fixe.

    Par ailleurs, selon une évaluation du FOREm (Le travail intérimaire en Wallonie – Aperçu statistique au travers des données recueillies auprès de la BCSS et du FOREm – Rapport 2006-2016, juin 2018), réalisée dans le cadre de sa participation à la Chambre de concertation relative aux agences de placement, le travail intérimaire concerne majoritairement un public peu à moyennement qualifié. En effet, 60 % des travailleurs intérimaires inscrits au FOREm ont obtenu au maximum un certificat d’études secondaires du supérieur (CESS).

    Les travailleurs intérimaires résidents wallons inscrits comme demandeurs d’emploi au FOREm apparaissent moins qualifiés que la population wallonne résidente, et ce, quelle que soit la catégorie d’âge.

    Le travail intérimaire constitue donc une voie d’insertion professionnelle pour le public peu à moyennement qualifié.

    Enfin, les travailleurs intérimaires qui comptent plus d’un an de prestation comptent, au niveau national, pour moins de 1,2 % du nombre total des intérimaires. Il reste à savoir s’ils sont volontaires ou non, car les études ne l’indiquent pas. Je rappelle néanmoins que tous les publics ne souhaitent pas un CDD ou un CDI. À titre d’exemple, citons les soudeurs ou infirmiers qui travaillent en intérim par choix, mais également les pensionnés ou encore les femmes désireuses d’être en congé aux périodes des vacances scolaires.