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La lutte contre le déclin dramatique des insectes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 222 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/02/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Ce jour ne fait pas exception dans la démonstration des effets ravageurs des pesticides dans le cadre de l’agriculture intensive.
    En effet, de nombreuses études scientifiques rappellent, une fois de plus, le déclin important - voire l’extinction - du nombre d'insectes sur notre planète. De ce fait, les oiseaux souffrent grandement du manque de nourriture.  

    En outre, les études mentionnent et témoignent de la dangerosité de ces produits chimiques pour la santé publique. Ainsi, l’inquiétude est de plus en plus vive au sein de la population et la presse s’en fait l’écho de plus en plus régulièrement.

    Toutefois, ce problème n’est pas récent. L’année dernière, l’occasion m’avait été donnée d’interpeller Monsieur le Ministre à plusieurs reprises et de manière spécifique, sur la surmortalité des abeilles.

    À ce titre, il reconnaissait, en partie seulement, l’impact des pesticides néonicotinoïdes.

    Au regard de ces faits dramatiques et sans appel, quelles sont les réponses et les actions entreprises par le Gouvernement ?
  • Réponse du 19/03/2019
    • de COLLIN René
    Face à ces inquiétudes de disparition des insectes et plus largement de régression de la biodiversité, j’ai soutenu l’adoption par le Gouvernement wallon du Programme wallon de réduction des pesticides 2018-2022 qui comporte différentes mesures favorables à la biodiversité, en particulier aux insectes pollinisateurs, parmi lesquelles :
    • la sensibilisation des particuliers aux moyens de lutte alternatifs ;
    • l’interdiction du glyphosate à usage privé ;
    • le développement de méthodes alternatives ;
    • la réduction de l’impact du traitement d’une parcelle sur les surfaces non-cibles ;
    • la gestion sans produit phytopharmaceutique (PPP) des espaces publics d’ici le 1er juin 2019 ;
    • le développement d’essais démonstratifs de lutte intégrée via la centralisation de l’encadrement agricole notamment ;
    • l’encouragement pour chaque culture à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques présentant un moindre risque pour l’environnement et la réalisation d’études par filière pour réduire le recours aux PPP pour les principales productions wallonnes.

    Il faut cependant signaler que les insecticides, notamment néonicotinoïdes, ne constituent pas le seul facteur de déclin des insectes, lequel se combine avec diverses menaces liées à l’intensification des pratiques agricoles telles que la suppression des haies et autres éléments refuges (jachères, bords de chemin), la pratique de fauches précoce et répétées, la transformation des prairies (amendements, destruction).

    En Wallonie, la nette différence de richesse et d’abondance des papillons entre les régions situées au nord et au sud du sillon Sambre-et-Meuse est le reflet d’une intensification agricole contrastée entre ces régions, en ce compris l’usage des néonicotinoïdes, qui correspond sans doute assez bien à la répartition des grandes cultures.

    Aussi, j’ai initié et soutenu diverses mesures qui visent à rendre les zones agricoles plus accueillantes pour les insectes :
    • le fauchage tardif des bords de routes, lesquels abritent une flore diversifiée et constituent des couloirs de dispersion pour de nombreuses espèces sauvages ;
    • les mesures agri-environnementales soutenant le maintien de zones favorables à la biodiversité au sein de l’espace agricole, essentiels pour le maintien d’une flore diversifiée et des insectes y associés ;
    • à mon initiative, la révision de l’arrêté subventionnant la plantation de haies et vergers afin de le rendre plus attractif. Les essences mellifères sont particulièrement encouragées ;
    • le soutien de l’agriculture biologique en Wallonie qui intéresse de plus en plus d’agriculteurs. Des publications scientifiques ont démontré les bénéfices de la conversion au « bio » (où les intrants sont limités au fumier) sur la biodiversité en général et sur les insectes en particulier. Il a été montré par exemple que les chauves-souris chassent significativement plus au-dessus des prairies « bio » (biomasse d’insectes nettement plus élevée) ;
    • à l’initiative de mon administration, des mesures d’atténuation ont été intégrées dans le Plan Lumière 4.0, lequel prévoit un éclairage différencié le long des grandes routes traversant des sites Natura 2000 de façon à limiter la pollution lumineuse et son impact sur les papillons de nuit, notamment ;
    • la mise en œuvre du Plan Maya (sensibilisations et plantations).