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La production d'électricité

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 171 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    Le consultant PwC avait estimé le coût annuel du système de soutien aux centrales au gaz à 345 millions d’euros. La CREG le situe, quant à elle, entre 600 et 940 millions d’euros,selon L’Écho.

    Il s’agit d’organiser des enchères afin de s’assurer que la Belgique dispose d’assez de capacité de production électrique à partir de 2025 quand tous les réacteurs seront fermés.

    Les centrales au gaz peinent, et ce, depuis plusieurs années, à trouver une rentabilité, mais certaines d’entre elles sont nécessaires afin de répondre aux pics de demande d’électricité.

    Dans quelle mesure le Gouvernement wallon a-t-il activé ses leviers afin de garantir qu’après la fermeture des centrales nucléaires, on ne risque pas le black-out ?

    Cette inactivité que l’on déplore au niveau fédéral, ne doit-on pas aussi la déplorer au niveau régional ?

    Qu’a entrepris Monsieur le Ministre pour, par exemple, créer et interconnecter les micro-unités de cogénération de qualité qui peuvent, s’ils agissent de concert, se substituer à une centrale au gaz ?

    Qu’a-t-il entrepris pour doper le « power to gaz » sur base de l’électrolyse (générant de l’hydrogène sur base de SER) capable d’alimenter des micro-unités de cogénération ?
  • Réponse du 01/04/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le mécanisme de rémunération de la capacité (CRM), approuvé en commission au Parlement fédéral ce mardi 19 mars, permettra aux capacités sous différentes formes de disposer des recettes nécessaires à leur rentabilité et donc viabilité. Les centrales au gaz sont les premières visées, mais il y a également lieu de considérer tous les autres moyens flexibles, tels que le stockage ou le déplacement de charge (Demand Side Response).

    Les actions qui peuvent être entreprises par la Région wallonne sont assez limitées, si ce n’est soutenir la mise en place d’un CRM, ce que nous avons fait. Des contacts ont été pris avec des propriétaires d’outils transfrontaliers (en Allemagne et aux Pays-Bas). En tant que région, nous pouvons marquer notre intérêt sur l’utilisation de tels outils et attirer l’attention quant à leur existence (mais le Fédéral connaît bien ces outils). Cependant, des critères de l’ordre de la sécurité d’approvisionnement devront être respectés pour pouvoir rendre ces outils éligibles.

    Enfin, rappelons que les cadres relatifs aux communautés d’énergie renouvelable, aux réseaux alternatifs, aux compteurs intelligents et à la flexibilité sont également des éléments décisifs en matière de fonctionnement du marché de l’électricité et plus spécifiquement de sécurité d’approvisionnement.
    Je rappellerai que le développement du renouvelable doit également jouer un rôle en matière de sécurité d’approvisionnement.

    Concernant le déploiement de la cogénération pour soutenir le réseau, il s’agira de combiner plusieurs facteurs, dont :
    - faire fonctionner le marché pour que de plus petits outils puissent participer. Des évolutions du marché (les réserves ELIA notamment) sont en cours au Fédéral (il s’agit de compétences fédérales dont nous soutenons les développements) ;
    - adapter le mécanisme de soutien de manière à ne pas soutenir stupidement la production d’électrons. Aujourd’hui, une unité de cogénération reçoit des CV lorsqu’elle produit, par contre elle n’en reçoit pas lorsqu’elle ne produit pas. Elle n’a donc aucun incitant à « jouer le marché » de l’électricité et à offrir ses services flexibles. Cette évolution doit également être apportée, mais la réforme des CV en cours ne peut traiter tous ces aspects d’un seul tenant. Ce sera pour le prochain ministre.

    Concernant le Power-to-X (hydrogène à partir d’électrolyse), nous travaillons actuellement sur deux projets pilotes dans le cadre du Plan wallon des investissements. Ils traitent de l’application qui nous semble la plus pertinente à l’heure actuelle, à savoir la mobilité. L’utilisation d’H2 dans des moteurs de cogen pourra être envisagée, mais actuellement elle affiche un bilan énergétique peu intéressant qui la rend économiquement et climatiquement non attrayante, du moins à court terme. Cela ne nous empêche pas de suivre les évolutions et de pouvoir, le cas échéant, veiller à les soutenir s’il s’avère que les perspectives évoluent.