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L'application du Plan bien-être et l'analyse des risques psychosociaux au sein de la fonction publique wallonne

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 183 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/03/2019
    • de KNAEPEN Philippe
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Le 21 juillet 2016, le Gouvernement adoptait le « Plan bien-être ». Ce plan comprend 26 actions visant, d’une part, à lutter contre les facteurs favorisant l’absentéisme tels que le stress, le burn-out et les assuétudes et, d’autre part, à activer des leviers de motivation via la promotion du développement professionnel, l’accès au sport et aux activités culturelles, ainsi qu’à une alimentation saine, l’encouragement de la cohésion d’équipe, l’aménagement des fins de carrière et l’amélioration de la conciliation vie privée-vie professionnelle. L’objectif final étant de fournir à tous les membres du personnel de l’administration wallonne un cadre de travail et de fonctionnement le plus agréable et épanouissant possible.

    Mi-2017, un cahier spécial des charges était en cours de finalisation pour passer un marché public en vue d’analyser en détail les risques psychosociaux au sein de la fonction publique wallonne et d’évaluer les retombées des actions entreprises afin d’éventuellement ajuster les politiques mises en place. Par ailleurs, des rapports annuels des organismes bénéficiaires d’une subvention relatifs à l’état d’avancement des projets en cours étaient également prévus.

    Un an et demi plus tard, Madame la Ministre peut-elle faire un point sur ce dossier ? Les éventuelles retombées du Plan bien-être ont-elles pu être analysées objectivement ? Dans l’affirmative, qu’en ressort-il ? Qu’en est-il des suites données au marché public susdit ?

    Par ailleurs, au sein de l’analyse initialement prévue, il était également planifié d’expliciter le lien entre l’absentéisme au travail et ses causes telles qu’il ressortirait des données de l’analyse. Qu’en est-il ? En 2016, le taux d’absentéisme au sein du Service public de Wallonie connaissait une sensible augmentation. Pour rappel : 2011/7.71 %, 2012/7.73 %, 2013 /7.82 %, 2014/7.64 %, 2015/7.67 %, 2016 8.40 %... Les Directions générales étaient les plus touchées, notamment la DGO2 (9,80 %), la DGT (9,66 %) et la DGO7 (9,41 %).

    Madame la Ministre dispose-t-elle des chiffres pour les années 2017 et 2018 ? Quelle est la tendance qui se dessine ?

    Quelles sont les politiques mises en place par Madame la Ministre pour lutter contre l’absentéisme au sein de la fonction publique wallonne ?
  • Réponse du 21/03/2019
    • de GREOLI Alda
    Le marché public relatif à la réalisation d’une enquête d’analyse des risques psychosociaux a été attribué le 27 novembre 2017 à la société Pulso Europe CVBA.

    Le prestataire a été chargé de sa mise en œuvre, laquelle est déclinée en 3 étapes à savoir :
    1. mise en place d’une enquête quantitative d’analyse des risques psychosociaux
    2. présentation des résultats d’analyse et production d’un rapport d’analyse 
    3. proposition d’un plan d’intervention ciblé à chaque organisme participant.

    L’enquête quantitative s’est déroulée du 16 avril au 9 mai 2018. Les membres du personnel ont eu la possibilité d’y répondre via un questionnaire papier ou en ligne, version française ou germanophone.

    À titre indicatif, on peut relever que le taux de participation à l’enquête est concluant, 50 % des agents du Service public de Wallonie y ont répondu.

    Le prestataire a alors réalisé le dépouillement des résultats ainsi que de l’analyse en tant que telle. Ces résultats globaux m’ont été communiqués fin 2018 ainsi qu’à l’équipe projet, au COSTRA et aux organisations syndicales.

    Sur base des résultats de l’analyse psychosociale et afin d’affiner ceux-ci, il a été décidé de mettre en place 2 focus groups supplémentaires, lesquels se sont réunis fin décembre 2018.

    Ces focus groups ont ainsi visé 4 types de population : les agents de Niveau B, les agents de terrain Niveau C et D, agents de niveau A6 et A5 hors encadrement, Fonction de police (APJ/OPJ) de Contrôle et d’inspection.

    Le prestataire a transmis le rapport relatif à ces focus groupes à la mi-janvier et l’administration est occupée à finaliser cette partie du rapport liée à l’enquête.

    Parallèlement, l’analyse des questions ouvertes (plus de 2500 réponses) est toujours en cours vu la complexité à traiter ces données.

    Le rapport global de l’analyse des résultats incluant les 3 volets précités devrait être finalisé dans le courant du mois de mars 2019.

    À la suite de celui-ci, un groupe de travail sera mis en place au sein de l’administration afin d’identifier des propositions d’intervention ainsi qu’un plan d’actions pluriannuel.
    Cette étape aura lieu dans le courant du premier semestre 2019.

    En ce qui concerne l’absentéisme, il est à noter qu’entre 2016 et 2017, il est passé de 8,40 % à 8,32 %.

    Il est à noter que ce taux d’absentéisme est établi sans qu’une distinction ne soit faite en fonction du type d’absence.

    Le taux d’absentéisme pour l’année 2018 sera quant à lui connu en mars 2019, lorsque tous les encodages pour 2018 auront été effectués et que les données seront stabilisées.

    Par ailleurs, le plan d’action « absentéisme » est lié à la mise en œuvre du plan d’actions global qui découlera de l’enquête psychosociale.

    Cependant, pour une parfaite information, je tiens à signaler qu’actuellement des actions sont mises en place notamment dans le cadre du trajet de réintégration. Dans ce cadre, des entretiens sont menés avec les agents lorsque cela s’avère nécessaire de manière à analyser les compétences résiduelles de l’agent ainsi que les conditions de travail optimales à mettre en place de manière à ce qu’il puisse réintégrer sa fonction sereinement.

    De même, un autre projet « Gardons le contact » est en phase test au sein du secrétariat général. Il vise à développer des outils et des actions permettant de maintenir de manière positive le contact avec les agents absents, et ce, de façon à faciliter le retour au travail.

    Enfin, le projet « Ecoute Emois » que je soutiens activement vient d’être retenu dans le cadre de l’appel à projets sur la prévention intégrée contre le burn-out, lancé par le Gouvernement fédéral.

    Ce projet a pour objectif de mettre en place, au sein du SPW, un réseau d’experts internes qui accompagneront les membres du personnel présentant des signes de burn-out.

    En conclusion, il est effectivement clair que l’absentéisme n’est pas une problématique anodine, elle résulte d’une multitude de facteurs (santé, management, cadre de travail, vie privée de l’agent…). Je souhaite vivement en tant que Ministre de la Santé et de la Fonction publique mener une politique visant le bien-être de tous les agents et surtout, leur accompagnement et la reconnaissance de leurs difficultés.

    L’objectif que je souhaite atteindre est plus fort qu’une diminution du taux d’absentéisme. Il vise surtout à permettre à un membre du personnel de pouvoir réintégrer de manière durable son travail dans des conditions optimales.