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Les forêts wallonnes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 236 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/03/2019
    • de CULOT Fabian
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Suite à l’importante sécheresse des mois d’été, les épicéas de nos forêts ont été attaqués par les scolytes, des petits insectes qui se nourrissent de leur bois.

    Un quart de la forêt wallonne, soit 125 000 hectares, est plantée d’épicéas. Des milliers d’hectares sont donc morts et ont été ou devront être abattus et évacués afin de limiter la contamination des arbres sains. Il faut donc reboiser nos forêts wallonnes.

    Selon des experts en la matière, l’épicéa, introduit en Wallonie après la Deuxième Guerre mondiale, ne conviendrait plus à nos forêts et ne serait pas non plus dans ses conditions biologiques de préférence. C’est pourquoi l’Université de Namur (UNamur) a proposé de favoriser le reboisement avec d’autres essences en semant des glands et des faînes récoltés au sol, à proximité des parcelles d'épicéas morts. Pour ce faire, en novembre dernier, l’université a d’ailleurs invité le grand public à apporter son aide.

    Où en sont l’abattage et l’évacuation des arbres morts ?

    Ce matériau a-t-il pu être valorisé d’une quelconque manière ?

    Qu’en est-il du reboisement des forêts wallonnes ?

    La Wallonie a-t-elle apporté un quelconque soutien à l’UNamur afin de reboiser nos forêts ?
  • Réponse du 03/04/2019
    • de COLLIN René
    Actuellement 185 000 m³ d’épicéas scolytés sont marqués et en cours d’évacuation des forêts publiques et nous estimons que nous atteindrons 500 000 m³ en tout pour les forêts publiques et privées d’ici fin mars 2019. Le volume sur pied d’épicéas à l’échelle de la Région wallonne étant d’environ 40 millions de mètres cubes, il semblerait donc qu’un peu plus de 1 % du volume d’épicéas soit touché. Il est cependant difficile de faire le même calcul en termes de surface.

    L’épicéa n’est effectivement pas à son optimum sur certaines stations en Wallonie, mais il est par contre très bien adapté dans d’autres stations. En effet, l’épicéa supporte des températures très basses, une courte période de végétation et les brouillards, il est donc tout à fait recommandé en haute Ardenne. Il est effectivement très sensible aux canicules, aux sécheresses estivales et au manque d’eau en général, il n’est donc pas conseillé de le favoriser hors Ardenne. Je rappelle à cet égard que le fichier écologique des essences est un outil qui permet de choisir les essences en fonction des conditions locales. En station favorable, l’épicéa assure une forte production de bois en un temps assez court. C’est un bois de bonne valeur technologique qui dispose de nombreux débouchés. C’est un point à prendre en considération pour le développement économique de la forêt wallonne et qui n’est pas négligeable.

    Tous les bois atteints par les scolytes ne sont pas encore évacués, de nombreuses parcelles, essentiellement de taille réduite, ne trouvent pas toujours d’acquéreur et sont donc difficiles à exploiter. Des campagnes de communication pour encourager tous les propriétaires à marquer et à faire évacuer les bois atteints ont été lancées. Mon administration réfléchit actuellement à un moyen de sortir les bois de ces petites parcelles difficilement accessibles.

    Les scieries sont capables de valoriser les bois scolytés essentiellement lorsqu’ils sont encore frais. Les bois de moindre qualité sont valorisés en trituration, c’est-à-dire pour la fabrication de pâte à papier ou de panneaux.

    Une réflexion à l’échelle de la Région wallonne devra effectivement être menée pour le reboisement futur de la forêt. De manière générale, mon administration encourage de plus en plus la régénération naturelle. Dans de nombreux cas, nous allons donc attendre de voir ce qui va pouvoir apparaître suite aux exploitations. Les plantations seront dès lors encouragées dans les zones où l’épicéa est en optimum afin de revaloriser cette essence et dans les zones où peu de régénération naturelle apparaît. En ce qui concerne les zones où l’épicéa sera en optimum et sera donc planté afin de répondre à une demande du marché, il faut attendre trois ans après des coupes afin d’éviter l’attaque des plants par un autre insecte ravageur. La priorité n’est donc pas encore au reboisement, mais surtout au repérage et à l’évacuation des bois touchés. Le printemps approche à grands pas et les prochaines attaques de scolytes sont donc à surveiller de près si nous voulons enrayer la pullulation de cet insecte ravageur.

    La Wallonie n’a apporté aucun soutien à l’initiative de l’UNamur.