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La présence des renards en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 238 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/03/2019
    • de VERSMISSEN-SOLLIE Chantal
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Quand on parle du renard, certains crient aux loups…

    Il est souvent décrié par les chasseurs, car il nuirait aux gibiers. Il porterait également atteinte à la biodiversité et à la faune des plaines en particulier.

    Pour d’autres, il doit être protégé, car il aurait un rôle bénéfique aux équilibres des écosystèmes et à l’agriculture en général. Avec son statut de prédateur de petits rongeurs, là où il est présent, le risque pour l’homme de contracter la maladie de Lyme diminuerait.

    Bref, le renard ne laisse personne indifférent.

    On le trouve maintenant partout en Wallonie. Il peut habiter de nombreux milieux naturels, ainsi que les zones bâties ou proches des habitations.

    On entend que le renard serait en surnombre.

    Connaît-on la taille de la population des renards en Wallonie ?
    Quelle est sa densité par région ?

    Connaît-on le nombre de renards tués par an et de quelle manière il est tué ?
    Par tir, par piège, par accident ?

    Certains renards sont porteurs de zoonose. Quel est le taux d’infestation de la population ?
  • Réponse du 17/04/2019
    • de COLLIN René
    On ne connaît pas la taille des populations de renards en Wallonie et a fortiori la densité de la population de renards par région.

    Par contre, des enquêtes ont été menées dans le passé au niveau des prélèvements effectués sur certains territoires de chasse en Wallonie et sur les mortalités hors chasse qui ont été observées sur ces mêmes territoires. Ces enquêtes reposent sur les statistiques fournies par les conseils cynégétiques à prédominance « petit gibier », soit sur une partie significative des territoires de chasse où l’on prélève des renards par la chasse ou le piégeage.

    Ces enquêtes concluaient en tous cas à une augmentation des populations de renards sur la base de l’évolution des prélèvements ramenés aux 100 hectares. Ces prélèvements constituent un bon indicateur de l’évolution de la population de renards.

    Le prélèvement aux 100 hectares est ainsi passé de 2 à 2,4 renards entre la période 1999-2006 et la période 2007-2010, dernière période pour laquelle des données ont été rassemblées et traitées. Cela représente une augmentation de 20 %. Suite à l’apparition et le développement ces toutes dernières années de la gale sarcoptique dans certaines populations de renards, des témoignages indiquent toutefois que la population de renards serait aujourd’hui en recul dans certaines régions où l’espèce était particulièrement abondante et sujette à la maladie. Il serait assurément intéressant de pouvoir réaliser une nouvelle enquête pour confirmer ou infirmer de façon objective cette perception remontant du terrain.

    Au niveau des zoonoses, les populations de renards étant depuis de nombreuses années indemnes de la rage, c’est essentiellement l’échinococcose alvéolaire qui retient l’attention, en particulier dans les milieux qui sont les plus en contact avec le renard : forestiers, chasseurs, gardes-chasses, traqueurs ... La prévalence de ce parasite chez le renard est importante en Wallonie et peut varier d’une année à l’autre en fonction de la prolifération de campagnols qui sont la source de contamination du renard. La dernière étude concernant la présence du parasite au sein de la population vulpine date de 2003 et 2004. Pour fixer les idées, suivant les techniques d’analyse utilisées et les régions sondées, on observerait des taux d’infestation variant d’un peu moins de 10 % dans le Brabant à plus de 40 % dans le Luxembourg. Par rapport à des études antérieures (1993-1995), ces taux ne semblent pas en augmentation.

    Le réseau de suivi sanitaire de la faune sauvage de l’Université de Liège analyse systématiquement les renards reçus vis-à-vis de l’échinococcose et avance des prévalences de cet ordre de grandeur, mais le nombre de renards reçus et analysés chaque année par le réseau reste assez faible.