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Les citernes d'eau de pluie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 657 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 11/03/2019
    • de ISTAZ-SLANGEN Zoé
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Quel est le bilan environnemental des citernes permettant de récolter l'eau de pluie et de la réutiliser dans les bâtiments ?

    Elles présentent divers avantages comme celui de préserver les ressources hydriques. Dans une certaine mesure, les citernes à eau de pluie permettraient aussi de limiter les risques d’inondation en faisant office de bassins d’orage. En outre, l’absence de calcaire dans cette eau préserve les canalisations et, in fine, les appareils électroménagers. Last but not least, l’utiliser de façon optimale permettrait de faire des économies de factures d’eau.

    Ce type d'installation est-il obligatoire dans les autres Régions ? Le cas échéant, pourquoi ne le sont-elles pas en Wallonie?

    Est-ce prévu dans le guide régional d'urbanisme ?

    À l’échelle locale, il semble que dans le cadre d’une nouvelle construction, certaines communes imposent - règlement urbanistique à l’appui - la mise en place d’une citerne à eau de pluie.

    Monsieur le Ministre serait-il en mesure de déterminer le nombre de communes concernées ?

    Pareillement, combien d’entre elles proposent une prime à l’installation d’une telle citerne ?

    Enfin, les opérateurs public de l’eau ont remis aux différents partis politiques un memorandum dans lequel ils font part de leur souhait de taxer les utilisateurs de citernes à eau de pluie dans la mesure où celles-ci engendrent des coûts d’assainissement. Quelle réception fait-il de cette proposition ?
  • Réponse du 29/03/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    La récolte des eaux pluviales au travers d’une citerne d’eau de pluie chez les particuliers comporte certains avantages. Elle peut permettre des économies pour le ménage qui l’utilise et pour des usages qui ne nécessitent pas de l’eau potable comme la chasse d’eau, l’arrosage des plantes ou le nettoyage de la voiture. Elle permet également d’alléger la charge hydraulique des réseaux d’assainissement, de prévenir les inondations par débordement des réseaux et d’améliorer la qualité des milieux récepteurs puisqu’une station d’épuration fonctionne d’autant mieux que la charge qui y arrive est importante. D’autre part, elle a un effet tampon lors d’épisodes très pluvieux, pouvant s’intégrer dans les mesures de lutte contre les inondations. Cependant, pour ce faire, il est nécessaire que la citerne ne soit pas remplie au maximum au moment de l’orage. Dans ce cadre, la Région wallonne finance une étude réalisée par l’UCL pour envisager la gestion des eaux pluviales à la parcelle, en vue de créer un outil opérationnel de sélection des ouvrages d’infiltration et de rétention d’eau de pluie et leur dimensionnement.

    Les citernes d’eau de pluie comportent aussi des désavantages. Comme l’a soulevé Aquawal dans son Memorandum, l’eau issue d’une ressource alternative telle qu’une citerne d’eau de pluie ne participe pas au financement de l’assainissement puisqu’elle n’est soumise à aucune taxe. Or, une partie de cette eau se retrouve dans le réseau d’égouttage. Ce coût est répercuté sur le prix de l’eau et donc sur l’ensemble des consommateurs. De plus, la production/distribution d’eau contient une importante partie de frais fixes qui sont répartis sur un volume moindre si les ménages utilisent une ressource alternative, ce qui impacte également le prix de l’eau. Cette question sera investiguée dans le cadre d’une étude globale concertée avec le Service public de Wallonie sur la tarification de l’eau, en ce compris la répercussion du coût-vérité assainissement en cas de rejet dans les égouts des eaux issues d’une citerne à eau de pluie ou d’une autre ressource alternative, étude qui est reprise dans les contrats de gestion de la SPGE et de la SWDE.

    La Flandre impose l’installation d’une citerne d’eau de pluie lors de la construction ou la reconstruction d’une habitation, la Région bruxelloise l’impose également pour les nouvelles constructions. Bien que la Région wallonne n’oblige pas l’installation d’une citerne de ce type - rien n’est d’ailleurs prévu dans le guide régional d’urbanisme - il est estimé qu’environ une commune sur cinq la demande. Les communes offrant une prime à l’installation sont bien moins nombreuses.