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L'usage des bouteilles plastiques dans les cultures de sapins de Noël

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 244 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 11/03/2019
    • de FOURNY Dimitri
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La grande majorité des producteurs de sapins de Noël multiplient les initiatives afin de rendre cette production, souvent décriée, plus durable et éco-responsable, c’est ainsi que les 61 producteurs membres de l’Union Ardennaise des Pépiniéristes - Centre Pilote des Sapins de Noël ont porté la création d’une charte « Véritable & Eco Responsable ».

    Ce label, décliné en six engagements, encadre dorénavant avec des critères plus stricts la culture du sapin de Noël en Wallonie.

    Il demeure cependant certains producteurs qui continuent à recourir à des méthodes que je n’hésite pas à dénoncer comme irresponsables et dommageables pour la nature. J’ai moi-même pu être témoin de pratiques qui posent pour le moins question : le recours à des bouteilles plastiques afin de protéger des jeunes plants de sapins d’éventuelles agressions de gibier. Bien souvent après usage, ces bouteilles ou leurs résidus sont abandonnés dans la plantation avec les conséquences environnementales que l’on peut imaginer. Cette pratique doit être combattue.

    La législation actuelle est-elle suffisamment dissuasive afin combattre ces pratiques ?

    Afin de mettre fin à ces pratiques, ne conviendrait-il pas que Monsieur le Ministre adresse une circulaire à ses services, en particulier au Département Nature et Forêts, afin de les inviter à la plus grande attention et à la plus grande fermeté envers ces pratiques ?
  • Réponse du 03/04/2019
    • de COLLIN René
    L’usage de bouteilles plastiques comme « protection » par effarouchement dans les plantations forestières, qui était une pratique courante dans le passé, notamment chez des propriétaires privés, afin de dissuader les abroutissements et les frottis chez les cervidés, est une technique révolue. En effet, celle-ci est peu efficace, a une portée écologique non négligeable et est donc à proscrire.

    Le Centre pilote sapin de Noël (CPSN) ainsi que l’Union ardennaise des pépiniéristes (UAP) condamnent également ce genre de pratique. À leur connaissance, cette pratique n’a jamais été utilisée par aucun de leurs membres dans les cultures de sapins de Noël.
    En effet, il est plus efficace et moins dommageable pour l’environnement de clôturer les parcelles de jeunes plants de sapins de Noël.

    Et si cela s’avère compliqué, il existe alors des répulsifs qui ont prouvé leur efficacité :
    - le Trico : à base de graisses de mouton émulsifiées (nom commercial : Trico, numéro d’agréation 10663P/B, 64.6 g/L de graisse de mouton) ;
    - le Certosan : à base de farine de sang (nom commercial : Certosan, numéro d’agréation 9905P/B, poudre mouillable à base de 99.8% de farine de sang) ;
    - Le Wöbra : à base de sable quartzeux lié dans un latex (nom commercial : Wöbra, numéro d’agréation 9906P/B, latex à base de 48 % de sable quartzeux). Ce dernier est très peu ou pas utilisé en Sapin de Noël parce qu’il pourrait laisser des traces sur les troncs, qui rendraient les sapins impropres à la commercialisation.

    Concernant le questionnement de l’honorable membre sur la mise en place d’une législation plus dissuasive, j’ai demandé à mes services administratifs concernés qu’une circulaire destinée à attirer l’attention des services du Département de la nature et des forêts (DNF) sur de tels actes condamnables dans les plantations forestières soit rédigée.

    L’administration sollicitera aussi l’UAP-CPSN afin qu’elle sensibilise ses membres pépiniéristes sur ce point et en particulier s’il y a constatation d’une telle pratique, que l’agent du DNF local puisse être prévenu.