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Le risque de sécheresse en 2019

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 246 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 15/03/2019
    • de KILIC Serdar
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Des experts s’accordent déjà à dire que, si les conditions météorologiques ne changent pas radicalement, l’été 2019 risque d’être catastrophique pour les cultures.

    D’après certains, il faudrait plusieurs semaines de pluie sans discontinuité pour éviter le désastre que représenterait une sécheresse exceptionnelle.

    Qu’en est-il à la connaissance de Monsieur le Ministre ?

    Ces craintes sont-elles fondées ?
    Si oui, qu’est-il prévu pour y faire face ?
  • Réponse du 03/04/2019
    • de COLLIN René
    Les précipitations survenues durant la période hivernale ont permis une recharge des cours d’eau. Après vérification sur quelques stations de mesure caractérisant au mieux la Wallonie, il semble que nous sommes revenus à une situation relativement normale.

    La situation actuelle des eaux souterraines reste assez contrastée. Les niveaux d’eau remontent bien au sud du sillon Sambre et Meuse, tout en étant, par endroits, plus bas que les années précédentes, sans toutefois être considérés comme anormaux. Par contre, au Nord, la remontée due à la recharge hivernale est relativement faible en 2019, voire inexistante.

    Sur base des bilans agroclimatiques de la Wallonie pour ces mois de janvier et février, on constate que le climat en janvier 2019 ne diffère pas des tendances médianes des deux dernières décennies. Les températures moyennes sont normales, malgré un refroidissement très net durant la dernière décade. Le froid s’est marqué plus significativement dans les régions ardennaises. Les précipitations sont normales.

    Au niveau des indicateurs agroclimatiques, pendant cette période de repos de la végétation, janvier 2019 a contribué nettement à l’accumulation de froid qui est nécessaire aux levées de dormance. Les jours froids peu venteux et les gelées ont aussi refroidi le sol et réduit le déficit de saturation. Les quelques jours de pluie contribuent à la reconstitution des réserves d’eau du sol, sans atteindre le niveau de saturation.

    Pour février, le climat a été contrasté. La première décade est venteuse, froide, humide et neigeuse. Les fortes précipitations du début de mois ont été bénéfiques pour reconstituer les réserves d’eau du sol malgré l’important déficit de saturation de ce mois. Les deux décades suivantes sont sèches, ensoleillées, très peu venteuses et chaudes au niveau des maxima.

    Au niveau des indicateurs (bio)agroclimatiques, le froid nocturne a maintenu le repos de la végétation. Les chaleurs diurnes des journées ensoleillées et chaudes ont fait monter le déficit de saturation à un niveau mensuel rarement atteint. Ces conditions ont stimulé le débourrement des chatons des ligneux précoces comme le noisetier, le saule, et cetera.

    Pour le mois de mars, jusqu’à présent, on peut dire que les précipitations sont de l’ordre de la normale.

    Pour le reste, il m’est impossible de prédire le risque de sécheresse à l’horizon d’une saison. L’incertitude sur les sorties des modèles météorologiques est telle que les prévisions à une échéance de plus de 10 ou 15 jours ne sont pas fiables.

    Depuis cet été, des réunions « sécheresse » sont organisées très régulièrement au centre régional de crise pour faire l’état de la situation avec tous les acteurs concernés, pour prendre des décisions et proposer des mesures.

    Un autre groupe de travail a été récemment créé avec des représentants du secteur de la production/distribution et de l’administration. Des propositions de recommandations ont été finalisées et la préparation de la mise en œuvre de celles-ci fait encore l’objet de réunions dans les semaines à venir.