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La formation en alternance des jeunes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 166 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 18/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Plus de 30 000 emplois sont vacants et 290 000 demandeurs d’emploi ne demandent qu’à en trouver un.

    Les entreprises demandent de mobiliser de la main-d’œuvre et des talents. La capacité à mobiliser très rapidement un grand nombre de personnes vers ces métiers est un élément de la croissance wallonne. On peut faire une très belle carrière dans les métiers manuels.

    Il faut changer notre approche de formation dans les métiers techniques et professionnels en formant les jeunes en partenariat avec le monde de l’entreprise. Le FOREm doit former vite et massivement dans les métiers où il y a des perspectives d’emplois, et c’est valable pour les chômeurs indemnisés, mais également pour les bénéficiaires du RIS. Le FOREm doit abandonner les formations où il n’y a pratiquement aucune chance de décrocher un emploi.

    Tout cela peut être compris, mais la vraie question se pose en amont de l’inscription du demandeur d'emploi indemnisé au FOREm, à savoir au moment où ils sont formés en tant que jeunes.

    Ne doit-on pas, en accord avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, négocier avec les patrons afin de développer une véritable perspective de formation en alternance ouverte à ceux qui atteignent l'âge de 18 ans, mais qui ne sont toujours pas en possession d’un CESS ?

    Ce serait mieux que de les laisser partir vers un avenir incertain sans véritable perspective (suivant l’option qu’ils auraient choisie).
  • Réponse du 04/04/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Des collaborations avec la Fédération Wallonie-Bruxelles existent depuis plusieurs années.

    En 2015, ces collaborations ont été formalisées par l’adoption d’un accord de coopération-cadre relatif à la formation en alternance entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française.

    Cet accord de coopération-cadre prévoit la mise en œuvre d’un contrat d’alternance unique, comme demandé par les entreprises et dans une perspective de simplification des systèmes de formation. Il prévoit également l’octroi d’incitants wallons pour les entreprises et le soutien à l’engagement de coaches sectoriels qui viennent en appui des nouvelles entreprises qui s’engagent dans la formation en alternance.

    Il prévoit également la création de l’OFFA, Office Francophone de la Formation en Alternance, en charge du pilotage de la formation en alternance.

    Deux des missions de l’OFFA sont tournées vers les entreprises. Il s’agit, d’une part, d’assurer la transparence de l’offre et de la demande de contrats d’alternance et, d’autre part, d’organiser la promotion globale de la formation en alternance, notamment auprès des entreprises et si nécessaire, avec les fédérations professionnelles.

    Les priorités du Gouvernement wallon ont été communiquées à l’OFFA dès la signature du contrat de gestion en janvier 2018. Il s’agit de la promotion de la formation en alternance, du matching entre l’offre et la demande de stages et de la gestion des incitants wallons à la formation en alternance.

    Dans cette lignée, la Région wallonne a financé le développement d’une plateforme interactive de l’alternance reprenant, notamment, l’ensemble des entreprises agréées et la création d’un nouveau site Web de l’alternance incluant la cartographie de l’offre de formation en alternance.

    La promotion de la formation en alternance auprès des entreprises et auprès des jeunes peut s’appuyer sur ces nouveaux outils et se concrétiser avec l’appui des coaches sectoriels.

    Comme je l’indiquais dans la réponse à la question de l’honorable membre du 12 mars 2019, en Région wallonne et sous mon impulsion, l’IFAPME a aussi mis en place plusieurs actions visant à renforcer les liens avec les entreprises.

    Les perspectives de formation en alternance existent.

    La difficulté réside plutôt dans la promotion de ce système de formation auprès des jeunes dès le plus jeune âge et dans l’orientation professionnelle de ceux-ci avant l’âge de 18 ans, c’est-à-dire lorsqu’ils sont encore en obligation scolaire.

    La moyenne d’âge à l’entrée en formation en alternance à l’IFAPME est de 17,9 ans alors que la formation en alternance est accessible dès l’âge de 15 ans. C’est beaucoup trop tard. Cela signifie donc que, pour bon nombre de jeunes, ce n’est pas leur premier choix.

    Par ailleurs, depuis de nombreuses années et afin de permettre aux jeunes adultes de plus de 18 ans de se réorienter facilement vers un métier technique ou professionnel, l’IFAPME organise une année préparatoire à la formation de chef d’entreprise qui correspond à une première qualification professionnelle.

    C’est en activant plusieurs leviers, dont celui des entreprises, que la formation en alternance pourra offrir, encore plus qu’aujourd’hui, des perspectives d’avenir pour les jeunes.