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Les revêtements luminescents de portions de voiries réservées aux usager faibles

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 686 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 20/03/2019
    • de NIKOLIC Diana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    En 2014, les Pays-Bas étaient pionniers en inaugurant une portion de 70 mètres de piste cyclable construite en panneaux solaires protégés par une couche de verre lui-même recouvert d’un revêtement antidérapant. Cela permettait à ce morceau de voirie de produire lui-même l’énergie nécessaire à son éclairage durant la nuit.

    Diverses expériences de par le monde existent en la matière, qui visent à faire des surfaces de routes des zones de production d’électricité, destinée essentiellement à leur propre usage. Si ces initiatives sont localement intéressantes, leur coût élevé rend leur mise en œuvre à grande échelle difficilement envisageable.

    Plus récemment, un projet-pilote polonais a été présenté qui ouvre la perspective d’une implantation sur l’ensemble des zones à risque des portions de voiries réservées aux usagers faibles. Il s’agit non plus de panneaux solaires intégrés au sol, mais d’un revêtement dont la composition comprend des éléments capables de restituer la lumière du soleil durant une dizaine d’heures. On voit tout l’intérêt d’un tel revêtement pour les traversées, les bandes cyclables qui jouxtent des voies de circulation, et cetera…

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de ce projet ? Quel en serait le coût ? Pourrait-il envisager de lancer les études et une expérience pilote ? Cette technologie pourrait-elle être mise en œuvre sur certains points noirs reconnus ?
  • Réponse du 17/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Tout d’abord, rappelons la règle générale pour traverser une chaussée. Le piéton peut traverser où il le souhaite, mais à trois conditions :
    1. le piéton ne peut s’engager sur la chaussée qu’avec prudence et en tenant compte des véhicules qui s’approchent ;
    2. il doit traverser la chaussée perpendiculairement à son axe ;
    3. il ne peut s’y attarder ni s’y arrêter sans nécessité.

    Le passage piéton et son marquage de lignes blanches que tout le monde connaît sont en fait une dérogation à la règle générale que je viens de citer.

    Les observations montrent deux choses :
    1. Les piétons traversent plus souvent la chaussée selon la règle générale que sur un passage piéton ;
    2. Les taux d’accidents pour les traversées selon la règle générale et sur un passage piéton sont similaires. Le passage piéton ne procure donc pas plus de sécurité.

    Il importe aussi surtout que les automobilistes soient davantage attentifs aux usagers faibles.

    C’est pourquoi, avant d’envisager des équipements complémentaires, il est important de s’assurer que toutes les conditions pour implanter un passage piéton sécurisé soient réunies. Il y a naturellement les distances de visibilité, les vitesses pratiquées des véhicules, mais aussi la fréquentation par les piétons et le volume de trafic.

    Comme l’honorable membre le mentionne, le principe de lampes qui s’allument ou clignotent lorsqu’un piéton traverse sur un passage piéton est déjà une idée ancienne, de 20 ans pour l’invention liégeoise qu’elle cite, mais on peut trouver des modèles plus anciens.

    Aucune ne s’est véritablement concrétisée. Les soucis récurrents sont à chaque fois les mêmes : coûteux, durée de vie limitée, complexe à entretenir …
    L’efficacité notamment sur le long terme n’est pas au rendez-vous.

    Il en est de même pour les pistes cyclables luminescentes.

    La réalisation d’une piste cyclable en Pologne rendue lumineuse grâce à son revêtement composé des particules luminescentes capables d'absorber et de restituer la lumière du soleil semble intéressante.

    Il s’agit toutefois d’une expérience pilote, et même si le matériau semble prometteur, celui-ci n'a pas encore été suffisamment testé pour garantir son efficacité. Ainsi, les chercheurs de l'Institut de recherche technologique polonais à l’initiative de ce projet n’ont pu, jusqu’à présent, estimer la durée de vie du matériau sur le terrain. De plus, son coût est considérablement supérieur à ceux des matériaux utilisés pour une piste classique, ce qui constitue un frein non négligeable à une éventuelle utilisation plus répandue.

    La Région wallonne et l’Administration des routes sont ouvertes aux expériences et les agents suivent de près les diverses expériences menées à travers l’Europe, voire le monde, mais les critères de base sont les règles de bonnes pratiques de conception et ce bien avant tout équipement complémentaire.