/

L'arrêt prématuré de l’élagage le long des autoroutes et routes régionales

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 697 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/03/2019
    • de BOURGEOIS Valentine
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Durant la saison hivernale, il n’est pas rare de croiser, lors de nos déplacements, des entreprises chargées d’élaguer les abords des autoroutes et des routes régionales.

    La technique utilisée actuellement est celle du recepage. Ainsi, la végétation repart assez vite grâce aux racines. Selon les dires de Monsieur le Ministre, « cette coupe permet de redynamiser la production de biomasse et de la biodiversité », ce qui est évidemment un élément à souligner, car outre le fait d’abattre des arbres pour répondre au souci de sécurité routière, cela se fait en respectant davantage la nature.

    Le bilan pour cet hiver 2018-2019 n’a pas encore été établi, mais il est quasi certain que le pourcentage atteint l’an passé ne sera ni égalé ni dépassé. En effet, les travaux en cours vont s’achever, mais aucun autre ne débutera alors que d’habitude, l’élagage s’effectue jusqu’à la mi-avril. Comme Monsieur le Ministre l’a spécifié, cette année, la période est écourtée « à cause du risque de nidification prématuré des oiseaux à la suite du redoux en février ».

    En cette période de changements climatiques constants, preuve en est lorsque l’on pense à ces dernières semaines, comment compte-t-il établir les calendriers des prochains défrichages ?

    Nous sortons doucement de plusieurs épisodes de tempêtes et si les travaux d’élagage sont stoppés pour éviter de venir troubler la faune, il ne faut néanmoins pas oublier la sécurité des usagers. Les endroits jugés les plus « dangereux » ont-ils déjà été traités pour cette année ? Si ce n’est pas le cas, qu’envisage-t-il ?

    Comment continuer à assurer cette sécurité tout en respectant la nature modifiée à cause du réchauffement climatique ?
  • Réponse du 17/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Tout d’abord, pour rappel, un protocole d’accord à ce sujet (sur le mode de gestion et sur les opérations d’entretien de ces boisements) a été signé par les trois directeurs généraux du SPW concernés, en janvier 2018 et il a fait l’objet d’une révision depuis l’automne dernier.

    Ce protocole d’accord met en place les meilleures pratiques possible avec comme ligne directrice la sécurité des usagers, et ce dans le cadre du respect du développement durable. Il tient en effet compte des enjeux sécuritaires, environnementaux et économiques. Il permet en outre de définir les limites d'actions, les méthodes de travail et les entretiens futurs. De ce fait, aucune perte environnementale et/ou paysagère n'est donc encourue.

    Depuis de nombreuses années, les travaux de recépage ou de coupes importantes s'arrêtaient au plus tard début avril pour reprendre mi-juillet afin de respecter les cycles naturels. Le protocole d'accord rappelle cette obligation et le projet de circulaire, qui découle de la révision de celui-ci, prévoit d’allonger cette période jusqu'au 31 juillet, ainsi que d'arrêter les opérations en cas de nidification précoce, ce qui est le cas cette année.

    Pour l’avenir, les équipes de terrain ont décidé d'anticiper les travaux d'abattages d'entretien et de recépage, et il est certain que si la période de nidification débutait de manière systématique plus tôt, les dates d'interdiction d'intervention seraient adaptées afin d'en tenir compte. Il faut bien remarquer que la période d'intervention s'étale actuellement sur 8 mois (août-mars).

    En cas de risque avéré pour la sécurité des biens et des usagers, les abattages sélectifs de mise en sécurité sont soumis à dérogation sur avis de la future Direction des expertises environnementales et paysagères du SPW Mobilité Infrastructure, ainsi qu'un avis donné par le Département nature et forêt (DNF).

    L’ensemble des agents du SPW sont conscients du double enjeu et s'assurent que les risques vis-à-vis des citoyens soient le plus minimes possible. Un suivi continuel des plantations par du personnel compétent permet de réduire ce risque et assure la bonne adéquation entre nature et sécurité d'où la collaboration constante entre les différentes directions concernées.

    Pour terminer, j'attire l'attention sur le fait que, même s'il est parfois décrié, le traitement de la végétation aux abords des routes tel qu'il est mené depuis quelques années porte ses fruits, puisque le nombre de problèmes de chutes d'arbres est très limité durant la période de tempêtes que nous venons de traverser. En effet, nous aurions certainement connu des blocages, voire des accidents graves, si aucune mesure n’avait été prise.