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Le surpoids des Wallons

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 195 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 20/03/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Il y a quelques jours, une étude sur le poids des Belges a été publiée par iVox. Il ressort de celle-ci que la moitié des Belges sont en surpoids. Ainsi, 33 % d’entre eux sont en surpoids avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 et 18 % sont obèses, c’est-à-dire ayant un IMC supérieur à 30.

    L’étude indique également que les hommes, avec 56,4 %, sont plus lourdement affectés que les femmes, se situant à 47,8 %. En moyenne, ce sont également ces premiers qui souffrent le plus souvent d’obésité (18,8 % contre 16,8 %). En ce qui concerne les enfants et adolescents, la situation est plus préoccupante puisqu’il apparaît que 10 à 15 % de ceux-ci souffrent d’obésité. C’est 10 fois plus qu’il y a 40 ans. Cela ne s’améliore pas avec l’âge puisque 51 % des 35-54 ans sont en surpoids, et ce pourcentage atteint même 59 % concernant les plus de 55 ans.

    Le surpoids apparaît ainsi comme un véritable problème de société dont la hausse ne cesse de s’arrêter. L’excès de poids, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte, conduit à de nombreux problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les problèmes articulaires… Les experts estiment également que son coût sera de plus en plus conséquent pour la sécurité sociale et, à terme, pourrait mettre celle-ci en péril.

    Quels sont les chiffres du surpoids et de l’obésité en ce qui concerne la population wallonne ?

    Des programmes et des actions sont-ils mis en place afin, d’une part, de conscientiser, mais aussi de lutter contre cette problématique ?

    Quelles sont les démarches réalisées en termes de promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière ?

    Qu’en est-il de la collaboration avec le Ministre des Sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles et avec la Ministre fédérale de la Santé ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de GREOLI Alda
    La problématique du surpoids et de l'obésité en Wallonie est une des priorités identifiées dans la première partie du Plan de prévention et de promotion de la santé.

    Selon les chiffres fournis par l’Institut scientifique de santé publique à la suite de l’enquête de santé par interview de 2013, en Wallonie, 58 % des hommes sont en excès de poids (dont près d’un tiers sont obèses), ainsi que 41 % des femmes (dont plus d'un tiers sont obèses).

    Un jeune sur cinq (de 2-17 ans) est en surpoids et 7 % des jeunes de cet âge souffrent d’obésité. Les résultats de l’enquête ISP mettent également en évidence la présence de disparités socio-économiques en termes de surpoids et d’obésité. Le pourcentage d’obésité (sur base de l’IMC) a ainsi tendance à augmenter lorsque le niveau d’instruction diminue.

    Le Plan de prévention et de promotion de la santé qui est passé au Gouvernement fin 2018 prévoit de nombreuses mesures pour travailler sur l’alimentation et l’activité physique, principaux déterminants du surpoids. Deux années de consultations et de groupes de travail participatif ont donné lieu à un référentiel propre à l’alimentation et à l’activité physique, que l’on appelle « WALAPSanté ». Quatre objectifs stratégiques s’en dégagent : l’accès à une information de qualité, l’accès à une offre de qualité, le soutien de l’innovation sociale et la gouvernance.

    Ce référentiel « WALAPSanté » présente de nombreuses convergences avec le Référentiel vers un Système alimentaire durable en Wallonie, le Plan wallon de lutte contre la pauvreté, le Plan wallon nutrition santé et bien-être des aînés, le Plan de cohésion sociale des villes et communes, certains plans de mobilité, Digital Wallonia (la stratégie numérique en Wallonie), les politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire, les politiques de la Communauté française en matière d’enfance, d’enseignement, de sport pour tous.

    Parmi les actions qui sont proposées dans le plan, plusieurs ont déjà démarré. Plusieurs projets et campagnes de sensibilisation sont en cours tout comme les coopérations avec les autres ministres wallons, de la fédération Wallonie Bruxelles, mais aussi du fédéral. En voici quelques exemples.

    Mon cabinet et l’AViQ ont participé en collaboration avec le SPF Santé publique et le cabinet de la Ministre de la Santé publique, Maggie De Block, à introduire le Nutri-score comme label alimentaire en Belgique. Les consommateurs pourront ainsi obtenir plus facilement des informations leur permettant de savoir dans quelle mesure un aliment fait partie d'une alimentation plus saine.

    Par ailleurs, nous collaborons avec mon collègue, le Ministre wallon de l’Environnement et de la Transition écologique, Carlo Di Antonio, à la stratégie Manger demain en Wallonie. La référence à la santé dans cette stratégie est importante pour lutter contre le surpoids et l’obésité. Nos partenaires du secteur de la promotion de la santé ont d’ailleurs participé à la construction du Référentiel de l’alimentation durable en Wallonie qui offre un cadre aux initiatives de transition vers un système alimentaire durable.

    Enfin, la Wallonie soutient les centres locaux de promotion de la santé qui mettent à disposition des citoyens et des professionnels (enseignants, PMS, PSE, et cetera) des outils pédagogiques et de la documentation, entre autres, sur l’alimentation et l’activité physique.

    L’efficacité viendra d’un éventail de mesures concertées. Ce problème médico-social impose une quadruple coopération, que je mène en parallèle : interministérielle, avec les organismes assureurs, avec le secteur de l’enseignement et des loisirs (sport) et avec le secteur agro-alimentaire.