La digitalisation en Wallonie
- Session : 2018-2019
- Année : 2019
- N° : 170 (2018-2019) 1
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Question écrite du 21/03/2019
- de STOFFELS Edmund
- à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
En effet, les entreprises risquent de se délocaliser si un accès à l’autoroute de l’information n’est pas mis à leur disposition.
Dans les Cantons de l’Est, étant donné l’absence de couverture suffisante par un réseau disposant d’un débit de transmission satisfaisant, au risque relatif au manque d’attractivité s’ajoute le risque de la proximité du Grand Duché de Luxembourg (et notamment le différentiel du taux de TVA).
Particulièrement dans le Canton de Saint Vith, des entreprises perdent des commandes parce qu’elles ne peuvent travailler à la même vitesse que leurs concurrents.
Les services devant garantir un service universel à la population offrent un service minimum en se contentant d’un débit de 1 Mbit par seconde.
La Région ne peut-elle pas venir en aide aux entreprises pour que les conditions d’une saine concurrence soient garanties en investissant dans la fibre optique notamment pour créer les conditions permettant de relier toutes les zones du canton au réseau internet quitte à ce que d’autres services (Proximus par exemple) organisent le réseau local ?
La seule fibre optique placée le long de l’autoroute condamne les 3/4 des Cantons de l’Est à ne pas être desservis de façon convenable.
Réponse du 17/04/2019
- de JEHOLET Pierre-Yves
Je peux l’informer que j’ai des contacts réguliers avec les autorités de la Communauté germanophone et que je suis parfaitement au courant de leurs attentes.
Comme indiqué dans la réponse à sa question écrite n°144, j’ai fait inscrire dans le Plan wallon d’investissements (PWI) une fiche spécifiquement dédiée aux problèmes de connectivité fixe, en lien avec les zonings d’activités économiques et les « zones blanches », dans une logique de bassins de vie pouvant alimenter des zones d’habitats proches de ces zonings. Cette fiche prévoit un budget pour le déploiement d’infrastructures (fibres optiques) pour le raccordement de zonings au déficit de connectivité avéré, sur base des cartographies et données tenues à jour par l’Agence du Numérique, et en lien avec le plan stratégique de déploiement de la SOFICO. Cette fiche prévoit également une enveloppe de 10 millions d’euros spécifiquement dédiée à des projets innovants en termes de connectivité à très haut débit pour les zones défavorisées.
Un travail important reste à réaliser du côté du Gouvernement wallon afin de faciliter les déploiements des investissements dans les infrastructures fixes de télécommunications, en termes de réduction des délais d’octroi des permis d’urbanisme, de simplification administrative.
Comme stipulé aussi dans la réponse à la question écrite n°144 de l’honorable membre, le Régulateur fédéral (IBPT) a publié sur son nouveau portail de données ses plus récentes cartographies des réseaux de télécommunications fixes et mobiles. Nous savons que l’IBPT a pu identifier les secteurs les plus touchés par le manque de connectivité. En 2018, un peu plus de 640 secteurs sont toujours concernés, soit environ 3 % des secteurs.
À propos du cas précis qu’il évoque, la Commune de Saint-Vith, je rappelle que l’Agence du Numérique opère et coordonne le suivi de la plateforme Digital Wallonia Connect, afin de pouvoir y centraliser ses signalements et demandes des communes wallonnes et, par ce fait, aider la Région à disposer d’un véritable tableau de bord de suivi de la connectivité sur son territoire. Chaque commune wallonne peut y communiquer les problèmes précis qu’elle rencontre.
En synthèse, les projets Giga Région mis en place dans le cadre de la stratégie Digital Wallonia 2019-2024 vont dans le bon sens. La numérisation concerne l’ensemble du territoire, y compris les zones rurales où le numérique devient aujourd’hui indispensable au même titre que partout ailleurs, avec des spécificités propres à ces zones.