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L'humusation

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 719 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 21/03/2019
    • de COURARD Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    En Belgique, le débat a été lancé voilà quelques années par la Fondation Métamorphose pour mourir… puis donner la vie ! Celle-ci veut « intégrer l’humusation, aussi vite que possible, dans les législations » et a lancé une pétition, qui a recueilli quelque 35 000 signatures à ce jour.

    3 500 Wallons ont signé leur acte de dernière volonté mentionnant leur refus d’être enterrés et incinérés, et optant pour l’humusation de leur corps.
    Parmi eux, une vingtaine a même fait le choix de donner, après leur mort, leur dépouille à la science pour tester l’humusation des corps humains.

    Malheureusement, je constate un blocage de la part de l’Université Catholique de Louvain (UCL) à qui Monsieur le Ministre a accordé un subside conséquent afin de mener des expériences sur ce sujet. Je m’étonne de ce blocage, dans la mesure où l’étude de l’UCL a été détournée de l’idée de l’humusation des corps humains par le refus manifeste de mettre en œuvre les spécificités qui font l’originalité de ce concept et qui refuse, depuis plusieurs mois, d'intégrer la fondation dans le comité de suivi et de pilotage.

    L’UCL a effectivement utilisé des cadavres de porcs plutôt que d’humains pour réaliser son étude. De plus, elle a creusé un trou où il a été déposé un de ces cadavres sur un lit de broyat de bois. Or, à aucun moment les micro-organismes aérobies présents dans les premiers centimètres du sol n’auraient pu coloniser cette dépouille. De la sorte, un cadavre ne pourrait ainsi en effet que pourrir et polluer les sols et nappes souterraines. Il ne pourrait dès lors logiquement pas y avoir de changement par rapport à une inhumation classique en procédant de cette façon.

    De plus, le fait de déposer la dépouille directement sur le sol importe vraiment puisque les micro-organismes aérobies la colonisent et transforment aussi bien les chairs que les produits chimiques avalés pendant la vie. Or, ce n’est pas du tout ce qui est testé dans l’étude de l’UCL étant donné qu’un des cadavres n’est pas en contact direct avec le sol et que l’autre n’est que dans un simple compost de bois d’élagage, bien moins efficace que l’humusation !

    Monsieur le Ministre entend-il s'en tenir aux conclusions de l’étude de l’UCL qui risquent fort de se faire attendre pendant plus d’un an encore... (cela paralyserait toutes les actions de cette Fondation) ?
    Sinon, a-t-il l’intention de demander la restitution de la totalité des fonds accordés à l'UCL et de commander une nouvelle étude sur l’humusation des corps humains, notamment en reprenant à la lettre le protocole de l’humusation aérobie ?

    S’il échet, quand compte-t-il associer la Fondation d’utilité publique Métamorphose au comité de pilotage ?

    Quels seraient les coûts d’une nouvelle expérience ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    À l'heure actuelle, au moment du décès, seuls deux choix sont possibles en matière de funérailles : l'incinération et l'inhumation, deux pratiques qui ont un impact environnemental sur le sol, l'eau et l'air.

    Face à ce constat, l'humusation ou compostage des dépouilles humaines est présenté par beaucoup comme une solution plus respectueuse de l'environnement. Elle apporte également une réponse aux citoyens soucieux d'allier mort et écologie.

    Afin d’étudier techniquement et scientifiquement cette technique funéraire alternative, une subvention destinée à soutenir une étude proposée par l’Université catholique de Louvain a été octroyée. Cette étude sur modèle animal constitue un préalable nécessaire dans l’évaluation de la faisabilité technique de l'humusation en Wallonie. En fonction des résultats présentés, la question de son opportunité devra alors être étudiée, notamment avec la Ministre en charge des Cultes.

    L’étude est en cours et a entamé sa seconde phase qui en compte quatre. Établir des conclusions à ce stade serait donc prématuré.

    S’agissant de la demande d’élargissement du comité d’accompagnement à la fondation évoquée, il a été décidé de demander l’avis du comité sur cette demande.