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Les habitats communautaires pour seniors

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 197 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/03/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Vivre seul, c'est parfois un choix, mais parfois un fardeau, surtout quand on prend de l'âge. Les logements communautaires pour seniors se présentent dès lors comme une solution et ils peuvent se présenter sous plusieurs formes :
    - les maisons Abbeyfield sont arrivées en Belgique en 1995. Ce sont des habitats groupés de taille familiale avec des appartements individuels.  Le principe est que les habitants participent activement à l'organisation de la maison, se répartissent les tâches et les responsabilités de la maison.  Les seniors y sont donc autonomes et indépendants.
    - Fin 2018, le CPAS de Mons inaugurait son premier habitat communautaire pour seniors. Il se compose de six chambres et des espaces communs meublés et équipés. Les personnes candidates à habiter dans cette belle et grande maison doivent remplir un formulaire de candidature qui permettra de déterminer leur motivation à vivre en communauté.

    Les habitats communautaires pour seniors sont-ils nombreux en Wallonie ?

    Madame la Ministre soutient-elle ces initiatives d’habitats groupés  ?
    Dans l’affirmative, de quelle manière ?

    Quels sont, selon elle, les avantages et les inconvénients de ce type d’habitat pour nos seniors ?
  • Réponse du 02/04/2019
    • de GREOLI Alda
    L'honorable membre me demande si des expériences pilotes de logements pour personnes âgées isolées existent en Wallonie. Je peux lui répondre par l’affirmative, mais ne peux lui donner, à ce stade, une réponse exhaustive. D’une part, car ces expériences relèvent d’initiatives privées dont je n’ai pas toujours connaissance et, d’autre part, car ces expériences relèvent de la compétence logement et non des matières santé.

    Je peux lui citer les projets « Abbeyfield », « Un toit deux âges », « Habitat kangourou », « la Maison Biloba », et cetera.

    Je l’invite à prendre connaissance du travail de l’ASBL Habitat et Participation (www.habitat-participation.be), qui a pour objectif de promouvoir les processus participatifs décisionnels interactifs, supposant la mise en œuvre d’un dialogue et d’un partenariat. L’association œuvre plus particulièrement dans les domaines de l’habitat, de la gestion des territoires et du développement urbain et rural.

    Concernant les avantages et les inconvénients de ce type d’habitats pour nos seniors, je peux lui préciser tout d’abord que l’habitat groupé est un concept large. La maison de type Abbeyfield en constitue une catégorie avec ses règles de fonctionnement bien particulières. Plus généralement, l’habitat groupé est participatif : y habitent de manière volontariste plusieurs ménages qui gèrent de façon concertée et collective des espaces et/ou des biens collectifs, en plus des espaces et des biens privatifs. L’habitat groupé est géré via ses habitants qui y développent au moins un projet commun et des valeurs communes (de manière formalisée ou non) afin de concilier convivialité et indépendance pour les jeunes pensionnés. Dans certaines « communautés » tous les âges sont représentés, les seniors rendent des services et les autres habitants apportent aussi leur soutien en retour.

    L’aîné est ainsi considéré comme un partenaire actif qui peut aussi rendre des services à sa communauté et non comme un réceptacle passif, objet de soins. Ce modèle de participation permet aux aînés de valoriser leurs compétences et ressources. Raison pour laquelle, nous avons mis en place des projets pilotes en Wallonie pour soutenir la mise en place d’une telle dynamique dans les établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés via les projets Tubbemodelen ou l’approche Montessori pour les personnes atteintes de troubles cognitifs.

    Point plus négatif des habitats groupés, les aînés qui présentent une dépendance physique et/ou cognitive et qui nécessitent des soins de longues durées ne sont pas admis dans ce type d’habitat. Raison pour laquelle les résidences-services, les centres d’accueil de jour ou les centres de soins et de jour répondent davantage aux besoins de ces aînés en perte d’autonomie.