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L’accueil des personnes handicapées en situation de grande dépendance en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 198 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/03/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Trente mille personnes porteuses de handicaps seraient en situation de grande dépendance en Wallonie selon le GAMP  ; le Groupe d'Action qui dénonce le Manque de Places pour personnes handicapées de grande dépendance. Pour arriver à ce nombre, le GAMP choisit de comptabiliser l’ensemble des personnes reprises dans les catégories 3 à 5 de la base de données de la Direction générale de la personne handicapée. Les trois catégories supérieures, les moins autonomes, regroupent 42 % de la population handicapée belge, soit 30 000 Wallons.

    Le manque de places d’accueil pour ces personnes n’est pas neuf. Plusieurs types d’accueil, essentiellement destinés aux personnes souffrant d’une déficience mentale, leur sont accessibles : des centres de jour, des centres d’hébergement ou encore des institutions mixtes proposant un accueil de jour comme de nuit.

    Il est important de noter que toutes les personnes en situation de handicap n’ont pas besoin d’un centre d’accueil. En effet, la grande majorité vit en famille. Le manque d’accueil se pose toutefois de façon urgente aux personnes handicapées fortement dépendantes et adultes, dont les parents vieillissants s’occupent.

    Le Conseil supérieur national des personnes handicapées pointe le flou qui existerait en la matière  : les définitions du handicap qui diffèrent en fonction des Régions, les bases de données non croisées, le manque de chiffres pertinents, etc.
    Ceci conduirait à une sous-estimation voire une ignorance des besoins en la matière.

    Madame la Ministre rejoint-elle ces propos  ?

    Comment s’organise l’accueil des personnes en situation de handicap à grande dépendance en Wallonie  ?

    Existe-t-il une liste d’attente unique pour rejoindre les centres d’accueil et/ou d’hébergement  ?

    Comment et par qui sont gérés les cas d’urgence  ?

    Est-elle en concertation avec ses homologues régionaux à ce sujet  ?

    Quel est le rôle de l’AViQ dans cette problématique  ?
  • Réponse du 02/04/2019
    • de GREOLI Alda
    Je suis évidemment très sensible aux difficultés rencontrées par les personnes présentant un handicap, quel qu’il soit, mais particulièrement par les personnes de grande dépendance.

    En effet, et surtout concernant certaines problématiques en particulier, le manque de solutions de prise en charge adaptées se fait cruellement sentir. Ainsi, des actions sont spécifiquement menées pour les handicaps dits de grande dépendance comme l’autisme, le double diagnostic, le polyhandicap et la cérébrolésion, autant de pathologies nécessitant des types d’accompagnement adaptés aux besoins très spécifiques de ces personnes.

    Sans être exhaustives, les actions suivantes menées au cours de cette législature peuvent être mises en avant :
    - la mise en place d’une liste d’attente unique pour les services d’accueil et d’hébergement pour permettant de sensibiliser les services à accueillir des personnes présentant un profil plus complexe, et étant en situation urgente ;
    - le lancement d’un appel à projets infrastructure « autisme et double diagnostic » pour un budget total de 10 millions pour la création d’infrastructures dédicacées à un public de personnes présentant un trouble du spectre autistique ou un double diagnostic et permettant la création de 144 places supplémentaires (dont 12 places en hébergement de crise et 39 au sein de dispositifs de répit). Concernant l’opérationnalisation concrète de ces places, elle devrait aboutir principalement en 2020 et 2021 ;
    - le lancement d’un appel à projets concernant le polyhandicap et la cérébrolésion, pour un budget de 5 millions d'euros, afin de créer/rénover les infrastructures spécialisées en la matière et débouchant sur la création de 40 places.

    Parallèlement à ces actions, la cellule chargée du suivi des personnes prioritaires de l’AViQ s’attache à rechercher des solutions pour les personnes de grande dépendance en situation d’urgence. Que l’honorable membre sache que, pour 2017, la cellule est parvenue à trouver une réponse adéquate pour 130 personnes en situation d’urgence. Je reste très impliquée dans cette politique et des nouveaux moyens importants sont prévus pour 2019, dans l’objectif de poursuivre cette politique essentielle.

    Par ailleurs, le service Formation de l’AViQ organise régulièrement des formations au sein des services, et leur propose un catalogue reprenant notamment des modules spécifiques à la problématique de la grande dépendance. En outre, dans le cadre de son « pôle 2 », le service Formation offre la possibilité pour chaque service d’organiser une formation pour son personnel avec un budget de 2 500 euros par an.

    Il est à noter, également, que des réformes réglementaires de fond concernant le secteur de l’accueil et l’hébergement sont effectives (nouvelle réglementation concernant l’accueil et le résidentiel pour jeunes). Elles visent entre autres à une meilleure répartition des moyens entre les services en fonction de l’intensité de soutien que nécessitent les personnes, de même qu’à plus de souplesse au niveau de la prise en charge dans les services et à favoriser l’accueil de publics plus complexes.