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L’impact des frais de transport sur le budget des étudiants

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 721 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 26/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Réduction des frais de scolarité, refinancement de l'enseignement supérieur, rémunération des stages, augmentation de l'offre de logements sociaux pour étudiants : le cahier des charges contenu dans un mémorandum de la Fédération des étudiants francophones (FEF) est long et s'adresse à tous les Gouvernements.

    Mais le mémorandum de l'organisation étudiante traite également de l'accessibilité des transports en commun, dont dépendent de nombreux étudiants. La structure tarifaire actuelle est « impossible », car elle ne tient pas compte de l'âge, mais du statut d'étudiant.

    L’appel des étudiants est clair. Monsieur le Ministre est-il prêt à répondre positivement à leur appel ? Et ce n’est pas seulement une question de pouvoir financer un abonnement TEC, c’est aussi une question d’efficacité en matière de politique climatique.

    Dispose-t-il de données chiffrées permettant d’évaluer l’impact des frais de transport sur le budget des étudiants ? Nous sommes plusieurs à plaider pour la gratuité des transports pour les étudiants. Quelle est la position du Gouvernement en la matière ?
  • Réponse du 18/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Contrairement à ce qu'affirme l'honorable membre, je l'informe que la réforme tarifaire de 2013 a eu justement pour objet de supprimer la notion de statut étudiant des tarifs TEC, au profit uniquement de l’âge (12-24) dans une optique de simplification administrative. Le client ne doit donc plus produire de document justificatif pour obtenir le tarif jeune (excepté un document d’identité ou son numéro national pour requête informatique auprès du registre national pour sa date de naissance liée à sa carte MOBIB).

    Sur ce point, il me semble que la Wallonie et l’OTW en particulier ont donc précédé la demande des étudiants (alors qu’à la STIB et à la SNCB, le système d’attestation scolaire reste d’application).

    Nous ne disposons pas de données chiffrées sur l’impact du budget transport dans le budget étudiant, mais les tarifs pratiqués font déjà l’objet de réductions très importantes. Par exemple le prix d’un abonnement annuel horizon s’élève à 171 euros pour un jeune de 12-24 ans au lieu de 400 euros.

    Par ailleurs, en 2018, sur ma proposition, le Gouvernement wallon a demandé à l’OTW de mettre en place un tarif 6 mois permettant de couper en deux l’investissement d’un abonnement annuel. Et plus récemment, le nouveau Contrat de Service public impose la création d’un tarif 4 mois.
     
    Concernant la gratuité du transport en commun, je n’y suis pas favorable pour diverses raisons déjà maintes fois évoquées.

    Les études menées par l’Union Internationale du Transport public (UITP) sur le sujet de la tarification du transport en commun mettent bien en évidence les attentes des clients : ponctualité, fiabilité, qualité de service, propreté, sécurité et environnement. Le prix ne vient qu’ensuite. Ceci est confirmé par les études de satisfaction menées par les opérateurs.

    De plus, il est observé par l’UITP que la gratuité crée un effet d’aubaine qui attire un public qui ne se déplace généralement pas en transport public (certains piétons et cyclistes).

    À titre d’exemple, une étude toute récente (octobre 2018) menée en île de France alors que la gratuité était envisagée sur Paris et Île-de-France conclut notamment que :
    - la gratuité du transport aurait un effet minime sur la baisse du trafic routier et l’amélioration de la qualité de l’air (-2 % de trafic) ;
    - la hausse de la fréquentation du transport collectif résultante engendrerait une dégradation rapide des conditions de transport, car celle-ci se reporterait surtout sur les heures de pointe.

    Je préfère largement consacrer le budget nécessaire à rendre les transports en commun gratuit – on parle d’environ 120 millions d’euros annuellement – à augmenter et améliorer l’offre de transport en commun, ce que le récent Contrat de Service public a largement prévu.