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Le rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur l’érosion de la biodiversité

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 253 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 26/03/2019
    • de VRANCKEN André
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Fin février, la FAO publiait un nouveau rapport sur l’état de la biodiversité mondiale. Les conclusions sont connues, voire archiconnues, nous vivons une perte de biodiversité au niveau mondial comme jamais auparavant.

    L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture lance un appel aux gouvernements et la communauté internationale pour déployer davantage d’efforts afin de promouvoir les initiatives en faveur de la biodiversité et pour s'attaquer aux principaux facteurs qui contribuent à la disparition progressive de celle-ci.

    Sans vouloir polémiquer, on a parfois l’impression que si la situation est grave, la Wallonie n’en prend toujours pas conscience. Le plus bel exemple est l’impact des néonicotinoïdes sur les insectes pollinisateurs en général et les abeilles en particulier. Malgré leur impact, on continue à les utiliser.

    Certains pays semblent pourtant prendre les choses à bras le corps pour tenter de freiner le phénomène, comme la France qui a décidé de gérer 300 000 hectares de terres selon les principes de l’agroécologie. Évidemment, il semble difficile d’en faire autant chez nous.

    À l’échelle de notre Région, quelles sont les réponses apportées par la Wallonie ? Quelles seraient les mesures à mettre en œuvre, à court et à moyen terme ?
  • Réponse du 29/03/2019
    • de COLLIN René
    Atteindre une surface de 300 000 hectares en agroécologie serait un objectif irréaliste. En premier lieu, si cette surface ne représente que 1 % de la superficie agricole utile (SAU) française, il s’agit de 40 % de la SAU wallonne. Par ailleurs, il faut rester attentif au développement de ce mode d’agriculture, qui ne représente pas encore de cahier des charges bien défini. Cependant, je soutiens bien entendu la transition de l’agriculture vers davantage de durabilité.

    Au niveau wallon, l’agriculture biologique affiche une progression considérable en Wallonie. Fin 2017, 11 % des exploitations et 10,5 % de la SAU étaient soumis au cahier des charges et à la certification de l’agriculture biologique, ce qui nous place bien au-delà des 6,6 % de la SAU observés en France, puisque 10 % de la SAU sont cultivés sous le cahier des charges BIO.

    Notre plan stratégique de développement de l’agriculture biologique adopté en juin 2013 a vu ses objectifs revus de façon ambitieuse à la hausse en novembre 2016. En novembre 2017, le Gouvernement a adopté, sur ma proposition, un renforcement du plan pour viser l’atteinte de ces objectifs. Des actions importantes sont menées dans ce domaine, mais il est essentiel de continuer à progresser.

    Enfin pour les mesures qui ont été mises en œuvre à court terme, certaines nouvelles méthodes agroenvironnementales ont été introduites en 2019 et d’autres même revalorisées.

    Et à moyen et long termes, nous travaillons à l’élaboration du Plan stratégique pour la Politique agricole commune (PAC) post 2020 et nous ne manquerons pas d’y insérer, dans la continuité des réformes antérieures de la PAC, des objectifs ambitieux en matière de biodiversité.

    Pour terminer, un mot sur les néonicotinoïdes et la seule utilisation encore autorisée : l’enrobage des semences de betteraves.

    Dès lors que l’autorité compétente fédérale, via le comité d’agréation, accordait l’autorisation de 120 jours dans les semis de la betterave, sous la condition d’une mesure d’atténuation du risque : l’interdiction d’implanter des cultures susceptibles de fleurir et d’attirer les abeilles dans les rotations qui suivent la culture de betteraves traitées, et cela pour 5 années consécutives, la Wallonie a pris ses responsabilités. Le cahier des charges Integrated Pest Management (IPM) a été modifié de façon à respecter cette exigence, vu que la mise en œuvre de l’IPM et son contrôle ressortissent aux compétences régionales.

    Dans la ligne de la résolution du Parlement wallon, il faut en effet encourager le secteur de la betterave à organiser de nouvelles méthodes culturales et itinéraires techniques sans avoir recours aux semences enrobées avec des néonicotinoïdes. C’est une des priorités du plan triennal de recherches.