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Les problèmes rencontrés par la filière bois à cause des scolytes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 255 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 26/03/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Ce n’est pas la première fois que nous débattons du sujet et si, à chaque fois, Monsieur le Ministre semble prendre conscience du problème et y apporter une réponse, sur le terrain, je ne reçois pas du tout ces signaux rassurants.

    En novembre, alors que la crise était connue et que ses conséquences commençaient à l’être, nous avions dénoncé l’imprévoyance du Gouvernement qui n’avait pas mis un euro dans son projet de budget pour le soutien à la filière.

    Lors d’une de nos dernières séances, nous échangions sur les 4 millions d'euros annoncés à la faveur du salon des mandataires.

    Début mars, on assiste à une nouvelle divergence de vues entre son administration et la filière bois.

    Le 6 mars, l’Inspecteur général du DNF annonçait que la solution la plus efficace résidait dans un abattage rapide des arbres touchés… Le lendemain, des exploitants gaumais, touchés en plus par la crise de la PPA, indiquaient que, malgré les déclarations optimistes, les autorisations d’exploiter qui devaient être disponibles depuis le 15 février ne l’étaient toujours pas… Quasiment un mois de retard !

    Comment expliquer un tel décalage entre les réalités de terrain et sa communication ? Comment expliquer une telle improvisation ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il, aujourd’hui, de chiffres précis sur le volume de bois sur pied touchés par les scolytes et de l’impact socio-économique de cette crise ?
  • Réponse du 01/04/2019
    • de COLLIN René
    Nous évaluons aujourd’hui à 186 000 m³ de bois scolytés marqués en forêt publique. Mon administration estime à 500 000 m³ le volume total pour l’ensemble des forêts publiques et privées d’ici le printemps prochain. De nombreux bois sont déjà évacués dans les forêts publiques à ce jour et des ventes de bois scolytés s’organisent encore tous les jours.

    Des campagnes de communication vers les propriétaires privés ont déjà été menées à plusieurs reprises afin de les informer et de leur apporter l’aide nécessaire pour sortir leurs bois. Au niveau de l’impact économique, on peut l’évaluer, pour la saison passée, à quelque 20-25 millions d’euros, en considérant une perte moyenne de 40 à 50 euros par mètre cube de bois touché.

    Il est clair que tous les bois ne seront pas sortis dans les temps, notamment dans les petites parcelles forestières qui sont difficilement exploitables. La « task force scolytes », que j’ai mise sur pied et dont le Département de la nature et des forêts (DNF) fait partie, réfléchit à un moyen de sortir ces bois dans les meilleurs délais.

    Il est reconnu par des spécialistes dans le domaine que le repérage et l’évacuation des bois attaqués est une technique beaucoup plus rentable que le piégeage pour enrayer une pullulation de scolytes. Aujourd’hui, au vu de la situation, il est préférable de concentrer tous les efforts sur le repérage et l’évacuation rapide des bois.

    Cependant, j’ai demandé à Monsieur De Proft, employé au Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) et qui est spécialisé dans l’étude des scolytes, de mettre en place, via une collaboration du DNF, du CRA-W et de l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF), une expérience en grandeur réelle, afin de juger de l’efficacité du piégeage. La bibliographie sur le sujet précise cependant que le piégeage n’est efficace que s’il est combiné à une évacuation rapide des bois scolytés. Étant donné les difficultés d’exploitation rencontrées dans la zone PPA, il n’est pas conseillé d’utiliser cette zone comme zone de test. Le protocole exact et les lieux d’expérimentation seront définis durant ces prochains jours et le système sera en place pour le 15 avril.

    À ce jour, en zone PPA, 75 dérogations pour exploiter ont déjà été octroyées. Le marché de désinfection a été notifié le 20 février dernier et les premières désinfections ont été faites les 4 et 5 mars. Le décalage entre la communication et les réalités de terrain s’explique par la planification des désinfections. En effet, il est particulièrement délicat d’établir un planning efficace pour organiser les exploitations et assurer la désinfection dès que l’exploitation est terminée (il est essentiel d’éviter de faire perdre un temps considérable aux exploitants).